Traduction en une traite "à l'arrache".
Copyright Brian Dunning.
A peu près chaque histoire d'OVNI parmi les plus connues est vendue comme parmi les mieux documentées et les plus crédibles. Bon, elles ne peuvent être toutes vraies, et certainement telle documentation est meilleure qu'une autre. Les documents probants ayant la faveur des ufologues sont ceux déclassifiés qui mentionnent un OVNI, et un cas célèbre en a plus que les autres. Il s'est déroulé en 1976 dans les cieux de la ville de Téhéran, Iran, de nuit peu après minuit. Pas beaucoup de documents Iraniens en général ont survécu du fait de la Révolution qui arriva peu après, mais l'USAF et le DIA ont recueilli assez de papiers pour faire de l'OVNI de Téhéran 1976 un des plus effrayant et menaçant de toute l'ufologie.
L'histoire débute à un moment avant minuit le 9 septembre quand quatre résidents de la ville téléphonèrent à l'aéroport local de Merhabad, affirmant qu'ils voyaient une lumière brillante dans le ciel. Le radar de Mehrabad était en réparation et non opérationnel, du coup le Général Yousefi téléphona à la base aérienne d'Hamadan, à 275 kilomètres O/SO de Téhéran. Ils ne virent rien au radar. Yousefi alla dehors et vit de lui-même la lumière brillante. Il ordonna alors le décollage d'un F-4 Phantom, piloté par le Lieutenant Yaddi Nazeri plus un officier d'armes assis à l'arrière, afin d'aller voir. Ils quittèrent Shahrokhi une heure après à 1h30. Une fois que Nazeri atteignit Téhéran, il rapporta qu'il était en train de perdre ses instruments et communications, fit donc demi-tour et retourna à la base, et rapporta que ses instruments revinrent à la normale lorsqu'il exécuta cela.
Un second F-4 fut lancé à 1h40, piloté par le Lieutenant Parviz Jafari. Jafari acquit un verrouillage radar sur l'objet brillant à une distance de 27 miles nautiques (marins). Selon le radar du Phantom, l'objet avait une signature similaire à celle d'un KC-135 Stratotanker. Jafari rapporta que ses lumières consistaient en des flashes alternatifs de bleu, vert, rouge et orange, si rapides que tous les quatre étaient visibles à la fois.
Le F-4 poursuivit l'objet au sud de Téhéran. Il lâcha un autre objet, lequel Jafari crut comme se dirigeant droit vers lui, et il essaya d'engager avec un missile guidé par infra-rouge AIM-9 SideWinder. Mais ce faisant, il perdit toutes les communications et l'instrumentation de l'armement.
Il se détourna et vit le second objet qui apparemment rejoignait et fusionna avec le premier. Un moment après un autre objet brillant sortit et alla tout droit vers le sol, laissant une traînée lumineuse, et éclairant une zone large de 2-3 kilomètres.
Jafari s'apprêta à atterrir à Mehrabad plutôt que de retourner à Shahrokhi, et durant l'approche il fit l'expérience de communications intermittentes et d'échecs de navigation. Un avion commercial dans les environs rapporta également des échecs de communication, mais ne vît rien.
Le jour suivant, Jafari et son officier furent embarqués en hélicoptère afin d'aller voir là où ils pensaient que la lumière avait heurté le sol. Rien ne fut trouvé, excepté le fait qu'ils réceptionnaient un beep de transpondeur. Ils situèrent le signal comme venant des environs d'une maison, où les occupants ne savaient rien excepté qu'ils avaient entendu un bruit fort et un flash lumineux pendant la nuit. Et c'est la fin de l'histoire, une série d'étranges évènements, et aucune explication.
Comment savons-nous tout cela ? Parce que les Iraniens nous l'ont dit [nous = les américains]. A la suite de l'incident, l'Iran invita le Lieutenant Colonel Olin Mooy de l'USAF pour un debriefing, l'histoire donnée telle qu'elle provenait du mémo officiel de Mooy, basé sur ses notes. Le mémo de Mooy ne fut jamais jugé suffisamment important pour qu'il soit classifié, et en fait il fut publié aux États-Unis 2 mois après l'incident dans UFO investigator, la newsletter du groupe civil fan des OVNI, le NICAP
[note de Gilles Fernandez : le cas sera également récupéré par le National Enquirer et son fameux Panel d'experts – eux-mêmes principalement du NICAP – et le cas remportera le prix du meilleur cas OVNI 1976 avec la prime de 5000 dollars qui va avec, que se distribuèrent les deux pilotes, un contrôleur radar et le général,
Note de Nablator : En fait, ils ont seulement eu des plaques gravées, parce qu'ils sont militaires et que le personnel gouvernemental iranien n'est pas autorisé à toucher du cash. Source : Bob Pratt, dans un article du National Enquirer. Page 55 de ce pdf : http://www.mufon.com/FamousCases/1976%20Iran%20Part%201%20MUFON%20Case%20File.pdf
Chut...]
L'Iran était une Nation relativement pacifique en 1976, et ouverte aux occidentaux. Les premiers murmures de Révolution auront lieu au moins un an après. Parmi les expatriés américains, il y avait des ingénieurs américains appartenant à plusieurs contractants qui s'occupaient de la maintenance des 225 F-4 Phantom que les USA avaient vendu à l'Iran durant les décades précédentes. Et, bien sûr, presque tous les autres gars que vous auriez vu dans la rue qui faisaient américains travaillaient probablement pour la CIA. On avait donc de bons yeux et de bonnes oreilles sur toutes les machinations du gouvernement Iranien, et des relations de travail attentives avec leurs militaires.
Au fur-et-à-mesure des années, la plupart des bases de l'histoire sont restées plus ou moins les mêmes, [même si] ceci a été dramatisé lors d'un épisode de la série TV « Sightings » [observations], Sightings reçu un certain nombre de faux détails, incluant par exemple que le radar de Méhrabad était opérationnel, et que celui-ci avait indiqué que l'objet était aussi large qu'un KC-135 StratoTanker. En fait, les signatures radar n'indiquent pas la taille d'un objet le moins du monde, mais uniquement la force du signal renvoyé. Sightings décrit aussi tous les évènements dans le contexte préconçus en présumant que la lumière était celle d'un engin hostile et intelligent extraterrestre, et sighting utilisant un langage utilisant un langage comme apr exemple que le « brouillage » de l'appareil ET était non activé tant que le F-4 n'était pas « considérer comme une menace » et se reférant à la lumière comme un « engin » ou « un vaisseau-mère ».
Avec le memo du Colonel Mooy, l'USAAF publia un récit titré "Now You See It, Now You Don't" (Maintenant vous le voyez cela, plus maintenant) sur lui, qui a été classifié, et qui fut déclassifié en 1981 par une requête FOIA.
Le cas nous laisse avec 6 éléments qui sont difficiles à expliquer. D'abord, les documents classifiés des militaires US. Ils n'auraient pas classifié le document si rien d'extraordinaire ne s'était déroulé. Deuxièmement, l'observation persistante du vaisseau-mère, la lumière principale était restée visible et a été observée par les résidents, par Yousefi, et par les pilotes. Troisièmement, le brouillage sélectif des communications, de l'électronique et des systèmes de tir, qui sont (pour le moment) au-delà du connu des militaires. Quatrièmement, le verrouillage radar obtenu par le second F-4, indiquant un objet volant solide. Cinquièmement, le missile éclatant, d'abord celui qui tira sur le second F-4, et ensuite celui qui descendit vers le sol avec un flash. Et enfin sixièmement, le beep "radio-transpondeur" [celui de l'expédition en hélico]. Regardons cela en les prenant un par un.
Les documents classifiés :
D'abord, le document « Now You See It, Now You Don't ». Comme déjà dit, c'était un récit, raconté comme une histoire dramatique et était forcément dans la nature d'un document officiel du Gouvernement. Pourtant, c'est souvent agité par les ufologues comme preuve convaincante. C'était en fait un éditorial dans le quatrième trimestriel du bulletin dactylographié des Services de Sécurité de l'USAF (qui s'occupe du sujet de l'intrusion, brouillage, interférences, etc.). Parce que ce service a une habilitation de sécurité, le bulletin lui aussi est protégé. Il n'y a rien de particulièrement intéressant concernant l'article en question. C'est juste un texte dramatisé [par les ufologues] qui raconte la même information que dans le mémo du Colonel Mooy, présenté dans le bulletin comme un éditorial curieux au sujet du brouillage et des interférence.
Le Vaisseau-Mère :
En second, il y a le vaisseau-mère, cette lumière persistante dans le ciel qui provoqua les appels téléphoniques, éveilla la curiosité de Yousefi, amena les pilotes à leur joyeuse chasse à travers les cieux. Nous ne savons pas ce que c'était. Le journaliste Philip Klass suggéra que c'était la planète Jupiter, une explication reprise par le chercheur [retraité de la NASA] James Oberg, De nombreux ufologues ont rejeté cette hypothèse en disant que le direction de Jupiter dans le Ciel était fausse de 90°, mais j'ai trouvé deux raisons qui apportent du crédit à cette suggestion [celle du candidat Jupiter].
D'abord, la direction n'est pas fausse. Les Phantoms ont été envoyés au nord de Téhéran, pas à la lumière. Une fois arrivés, ils virent la lumière exactement où Jupiter aurait dû se trouver. Deuxièmement, Yousefi et les témoins qui téléphonèrent décrivent tous la lumière comme similaire à une étoile, mais plus brillante. Considérant le fait que Jupiter était dans le ciel, ma propre conclusion est qu'il est pratiquement certain que Jupiter était responsable d'un certain pourcentage de ce qui a été rapporté cette nuit-là, même si pas forcément de tout.
Brouillage et panne électronique :
Troisièmement, il y avait le brouillage apparemment réussi des communications et de l'équipement radar, que chacun pourrait penser qu'il devrait concerner autant les Américains que les Iraniens. En 1978, Klass creusa profondément cela. Il fut incapable d'obtenir des informations de la part de sources Iraniennes, mais il suivit plusieurs contractants civil de Westinghouse et de McDonnell Douglas qui furent impliqués dans l'incident. Le technicien de Westinghouse à Shahrokhi confirma que seulement le second F-4 fut rapporté comme ayant essuyé des problèmes électriques durant le vol. le premier F-4 ne fut pas envoyé à la maintenance. Le technicien de McDonnell Douglas à Shahrokhi nota que le second F-4 avait un long historique de pannes électriques intermittentes que la IIAF n'a jamais été capable de fixer. Il avait été personnellement appelé pour ajuster ce radar du F-4 environ un mois après l'évènement. Chacun des techniciens confirma que la base de Shahrokhi était connue pour son travail de pauvre qualité et pour la mauvaise tenue des dossiers.
Nous avons donc des raisons à nous attendre que le F-4 de Jafari aurait eu des problèmes électriques peu importe s'il était sous attaque d'un OVNI, et nous avons des histoires contradictoires à savoir si le F-4 de Nazeri a eu des problèmes ou non. Il n'y a que Jafari qui était présent au debriefing officiel ; Nazeri n'a jamais fait de rapport connu jusqu'à qu'il rejoigne les États-Unis et ce qu'il apparaisse au TV Show Sightings (1994).
Verrouillage radar :
Quatrièmement, il y a le verrouillage radar convainquant obtenu par l'officier à l'arrière du F-4 de Jafari. Il y avait sûrement quelque chose là-bas. Peut-être que c'était ce que ces pilotes étaient censés intercepter comme des MIG-25 en mission de surveillance, que Jupiter soit dans le ciel ou non. Mais il y a encore deux autres possibilités. Notons que le radar de Jafari était connu comme déficient, ou toutefois ayant un besoin d'être ajusté/réglé. Le même superviseur de McDonnell Douglas supervisor nota que l'officier chargé des armes embarquées [celui sur le siège arrière] « pourrait avoir été en mode manual track et ne pas avoir réalisé cela ». Que l'une de ces trois possibilités soit vraie, il n'est pas nécessairement un fait qu'un verrouillage radar signifiait que quelque chose était là. Peut-être qu'il y avait, peut-être pas.
Les Missiles de l'OVNI :
Cinquièmement, il y a les objets brillants que Jafari rapporta comme venant vers lui pour l'un, tombant droit vers le sol, pour l'autre. Deux fois par an, l'orbite terrestre nous emmène à travers les "débris" laissés par la comète de Halley, causant des essaims/pluies d'étoiles filantes. Nous passons aussi par d'autres nuages et trainées au même moment chaque année. [Nous avons aussi d'autres conjonctions astronomiques que celle avec la Comète de Halley, aux mêmes périodes de chaque année, où se produisent d'autres pluies d'étoiles filantes bien répertoriées par les astronomes]. Dans son livre de 1984 Meteor Showers: A Descriptive Catalog, l'astronome Gary Kronk a étudié des années de données concernant les [bolides] jusqu'à 1980.
Le 19 septembre, nous sommes à peu près ou carrément dans le pic de deux essaims annuels, les Gamma Piscids (PIE-sids) et Sud Piscids, et à la fin d'un troisième essaim, les Draconides Eta. Il y avait plus qu'assez d'activité de météores attendue pour en tenir compte en ce qui concerne tous les rapports de lumières tombantes et d'objets brillants rapides. Certains ufologues ont tenté de rapprocher l'observation de Téhéran avec d'autres observations de lumières brillantes en excès de vitesse la même nuit dans toute la Méditerranée, suggérant que le « vaisseau-Mère » devait être en train [d'opérer] dans toute la région. Comme il y avait des pluies d'étoiles filantes cette nuit-là dans le monde entier, de telles observations sont exactement ce que l'on s'attend à voir, vaisseau-mère ou non.
Klass a notifié plusieurs cas où des pilotes de nuit expérimentés ont effectué des manœuvres d'évitement parfaitement non nécessaires afin d'éviter des météores qu'ils ont confondu/pris pour un avion. Un autre détail révélateur donné est que Klass apprit des techniciens américains est que les pilotes de Shahrokhi ne volaient jamais de nuit ; que ces deux sorties sont les deux seules connues comme vol nocturne durant tout le temps durant lequel ces techniciens furent stationnés là-bas.
Selon le rapport du Colonel Mooy, les pilotes rapportèrent que l'atterrissage à Mehrabad fut difficile car ils avaient des difficultés en ajustant leur visibilité/vision de nuit [visuelle ou bien instrumentale ?].
Bipeur :
Sixièmement, il y avait le bipeur localisé par Jafari et l'équipage de l'hélicoptère le jour suivant, preuve physique apparente d'une technologie intelligente. Et cela l'était probablement. Le Colonel Mooy nota que le signal semblait venir d'un C-141 américain. Ces grands appareils de transport embarquent de tels transpondeurs désignés à être libérés en cas de crash, mais ils avaient été connus comme ayant des problèmes avec les beepers qui se trouvaient éjectés lors de simples turbulences au dessus des montagnes au nord de Téhéran.
Si nous regardons tous les éléments de l'histoire sans le/la préjugé/présomption d'un engin extra-terrestre, la seule chose inhabituelle sur le cas OVNI de Téhéran 1976 est que des avions étaient en train de chasser des objets célestes et qu'ils ont eu des problèmes d'équipement. Il y a eu plusieurs cas où des avions ont eu des problèmes d'équipement et il y a eu de nombreux cas où des avions ont mal identifié des objets célestes. Pour une fois, les deux [choses] sont arrivés sur un même vol.
Une façon courante de la part des ufologues d'analyser les histoires comme celle-ci est celle qui consiste à utiliser un processus d'élimination pour montrer que ce n'était pas une étoile, ce n'était pas Jupiter, ce n'était pas un météore ou un avion, du coup il ne nous reste la seul chose que cela pourrait avoir été : un engin extraterrestre. Le problème avec ce raisonnement est qu'il est tout aussi valide pour montrer que la seule chose que cela pourrait avoir été, c'est le Char Céleste d'Elie.
[…] Nous voulons savoir qu'est-ce que c'est, pas ce que cela n'est pas. Et, pour ce cas, nous n'avons pas assez d'informations pour savoir ce que c'est. Donc même [à améliorer : l'un des six éléments], tout ce que qu'il nous reste avec cela est « Je ne sais pas », et non pas « je sais et c'était un vaisseau extraterrestre ».
Qu'est-ce qu'était l'OVNI de Téhéran 1976 ? Je ne sais pas, mais il y a des preuves insuffisantes pour me convaincre de m'exciter dessus.