"Je viens de voir quelque chose d'extraordinaire ! Il était à peine 22h15 quand j'ai vu dans le ciel deux boules lumineuses très brillantes filer à grande vitesse dans le ciel ! L'une était blanche, l'autre orange. C'était incroyable. Les deux objets étaient proches l'un de l'autre, et ils se sont même doublé au-dessus de ma tête. Et en plus, elles ont disparu en cours de route. Pour moi, ce n'était pas des satellites : c'était beaucoup trop rapide et lumineux. Selon moi, ces deux ovnis se situaient à 2 km !".
Si les conditions météo le permettent, et si la navette spatiale décolle à l'heure, voilà typiquement le genre de témoignages d'OVNI que nous pourrions avoir pour la soirée du 29 avril.
Car demain soir, nous aurons l'opportunité, et certainement pour la dernière fois, de voir quelque chose d'exceptionnel : la navette spatiale, tout juste séparée de son réservoir externe, une vingtaine de minutes seulement après son lancement !
« La navette spatiale, comment ça marche ? »
Avant toute chose, définissons quelques termes. Je suis sûr que certains d'entre vous viennent de se demander « C'est quoi un réservoir externe ? ». Donc, pour bien savoir de quoi on parle, je vous montre une photo de la navette spatiale au décollage. Image prise sur wikipedia (auteur : NASA) :
Comme on peut le voir, la navette au décollage est constituée de 4 parties :
- au premier plan, l'orbiteur. En fait, c'est la navette spatiale proprement dite. Chargé de transporter hommes et matériels, l'orbiteur va dans l'espace, et revient sur Terre comme un avion.
- sur les côtés, les deux colonnes blanches qui crachent du feu sont les deux propulseurs d'appoint, ou booster. Plus précisément les SRB (Solide Rocket Booster). Ils fournissent l'essentiel de la poussée de départ. Après deux minutes de vol, ils se détachent du gros réservoir orange pour retomber dans l'océan Atlantique, pour y être récupérés et servir à de futurs lancement.
- enfin, sous le ventre de l'orbiteur et entre les deux boosters, nous avons ce gros machin orange, immanquable. C'est le réservoir externe, ou ET (non, non, pas ET l'extraterrestre, mais External Tank ). Il contient l'hydrogène et l'oxygène liquides alimentant les moteurs de l'orbiteur au décollage. C'est la seule partie non réutilisable de la navette, puisque le réservoir est largué un peu plus de 8 minutes après le lancement. Il continue alors sur sa lancée, pour un vol libre. Comme au moment du largage, la navette va très vite, le réservoir externe fait presque un tour de la planète avant de retomber dans l'atmosphère !
Des conditions drastiques
Le hasard faisant bien les choses, il se trouve que quand la navette est lancée vers l'ISS (la Station Spatiale Internationale), elle est amenée à survoler l'Europe juste après son lancement. Mais ce n'est pas pour autant que chaque vol vers l'ISS amène un spectacle tel que nous pourrons le voir demain soir. Par exemple, sur les 19 vols de navette à destination de l'ISS depuis la reprise des vols en 2005, seulement deux ont offert l'opportunité de voir la navette (l'orbiteur) et le réservoir externe : STS-127, dans la nuit du 15 au 16 juillet 2009 (concernant uniquement l'Ouest de la France), et STS-128, au petit matin du 29 août 2009.
Pourquoi ? Parce que pour être visibles, l'orbiteur et le réservoir externe doivent être éclairés par le Soleil... mais qu'il fasse également nuit au sol en Europe (de jour, ce n'est vraiment pas favorable). Mais attention : il ne faut qu'il fasse « trop » nuit, car au moment du survol, l'orbiteur et le réservoir ne sont qu'à environ 160 km d'altitude. C'est bas, aussi l'ombre n'est pas loin. C'est même d'ailleurs pour ça que le passage de STS-127 en juillet 2009 a été très discret.
Bref, pour résumer : pour que l'orbiteur et le réservoir externes soient visibles juste après le lancement, il faut que le lancement de la navette spatiale ait lieu au moment du crépuscule en Europe (matin ou soir).
La parole à Daniel Deak
Plutôt qu'un long discours, je laisse place à Daniel Deak, webmaster du site Obsat ( www.obsat.com/ ).
Voici ce qu'il a écrit sur la liste SeeSat-L, un réseau mondial d'observateurs de satellites artificiels :
http://www.satobs.org/seesat/Apr-2011/0328.html
«Hi everyone,
The STS-134 launch on Friday will provide a rare opportunity to see the
freshly jettisoned external tank fly in formation with Endeavour at around
20:09 UTC over north-western and central Europe.
Using the Vec2TLE program, I've corrected the published NASA TLE for the
portion of orbit following MECO to give this :
STS-134 MECO
1 00134U 11017A 11119.83218750 .01000000 18299-2 20000-3 0 16
2 00134 51.6443 49.6487 0132731 348.7615 69.0869 16.48578511 17
Launch is scheduled for 19:47:52 UTC and weather is 80 % favorable for now.
Good luck to you in Europe for Friday !
Daniel Deak
Webmestre, site Obsat
COSPAR site 1748 : 45.8813°N, 72.5317°W, 90 m., UTC-5:00
Site en francais sur les satellites:
French-language satellite web site : http://www.obsat.com »
Ce qui nous donne en français :
« Ce lancement provoquera une rare opportunité (et sûrement la dernière) pour
les Européens de voir la navette Endeavour et son réservoir externe
fraîchement largué volant en formation.
Le duo devrait faire son passage vers 20h09 UTC et entrer dans l'ombre de la
Terre vers 20h10. Voici les TLE à utiliser pour faire vos propres
prévisions. J'ai produit ce TLE à partir des données vectorielles car celui
de la NASA qui est publié pour la partie de l'orbite après l'extinction des
moteurs principaux est, comme toujours, erroné :
STS-134 MECO
1 00134U 11017A 11119.83218750 .01000000 18299-2 20000-3 0 16
2 00134 51.6443 49.6487 0132731 348.7615 69.0869 16.48578511 17
Le réservoir sera reconnaissable à sa couleur orangée et les deux objets se
déplaceront très rapidement car leur altitude ne sera que d'environ 160 km !
Photographes et vidéastes à vos instruments ! »
Un grand, un immeeeeeense merci à lui !
Conditions d'observation
Les TLE étant connus à l'avance, il est possible de calculer la trajectoire de la navette dans votre ciel sur le site Calsky.
Comment faire ?
Tout d'abord se rendre sur http://www.calsky.com/
En haut à droite est visible une planisphère. Cliquez dessus, car il faut vous localiser.
Apparaît une partie appelée « Your Geographical Position ». Dans « Map Search », tapez le nom de votre commune, puis cliquez sur « Start »
Sur la carte apparaît une icône en forme de maison avec une bulle marquée « click here to use this place as observer site in Calsky ». Vous pouvez déplacer la petite maison pour la localiser directement sur votre propre emplacement (sur la carte), ou bien cliquer directement sur « Click here ».
Deux parties sont alors visibles. Vérifiez que dans la partie « Your Time » la « Timezone » est en « automatic selection (recommanded) » ou « CET / CEST Central/Middle European Time ». Puis, dans « Your astronomical experience », sélectionnez au choix « Hobby astronomer (Hobby) » ou bien « Astronomer ».
Scrollez la page jusqu'en bas, et cliquez sur « Go ! ».
Tatiiiin : Vous revoilà sur la page d'accueil de Calsky, mais cette fois-ci avec une localisation précise. Vous pouvez donc maintenant calculer moult détails astronomiques pour votre lieu. Ce qui nous intéresse ici est la trajectoire de la navette juste après son lancement. Voici ce qu'il faut faire :
- en haut de page, sous la bannière du site, cliquez sur « Satellites »
- apparaît alors toute une série d'options en rouge, sur fond jaune. Cliquez sur « Space Shuttle »
- apparaît alors la « Visibility of Space Shuttle ». STS-134 est déjà automatiquement sélectionnée.
- en haut à gauche, bidouillez le menu « Select duration » de façon à avoir la soirée du 29 avril. Cliquez sur « Go ! ».
Et voilà ! Nous y sommes ! Apparaissent les futurs passages de la navette.
Sont visibles horaires, altitudes et azimuts d'apparition, de culmination et de disparition. En cliquant sur « Star chart », vous avez même une carte du ciel où figure la trajectoire de la navette.
Que demander de plus ? Qu'il fasse beau pour nous, et que la navette décolle à l'heure, bien entendu !
ATTENTION : du fait de la faible altitude de la navette, l'effet de parallaxe est énorme, et le passage sera essentiellement visible depuis la moitié Nord de la France. Ainsi, à Paris, la navette culminera à 66° de hauteur, au Nord. A Soissons, à peine à une centaine de kilomètres, elle passera carrément à la verticale. Depuis Toulouse, la navette s'élevera péniblement à 12° de hauteur, sur l'horizon Nord. Gare aux obstacles !
Comment savoir si la navette a décollé à l'heure ? En regardant le live sur internet, pardi ! Directement sur NASA TV (liens dans ce fil : https://ufo-scepticisme.forumactif.com/t1686-la-chaine-nasa-en-streaming ) ou bien sur le live de SpaceFlightNow, qui offre en plus l'avantage d'avoir toutes les dernières nouvelles en direct : http://spaceflightnow.com/shuttle/sts134/status.html
Bon ciel, bonne observation, et go Endeavour !
Si les conditions météo le permettent, et si la navette spatiale décolle à l'heure, voilà typiquement le genre de témoignages d'OVNI que nous pourrions avoir pour la soirée du 29 avril.
Car demain soir, nous aurons l'opportunité, et certainement pour la dernière fois, de voir quelque chose d'exceptionnel : la navette spatiale, tout juste séparée de son réservoir externe, une vingtaine de minutes seulement après son lancement !
« La navette spatiale, comment ça marche ? »
Avant toute chose, définissons quelques termes. Je suis sûr que certains d'entre vous viennent de se demander « C'est quoi un réservoir externe ? ». Donc, pour bien savoir de quoi on parle, je vous montre une photo de la navette spatiale au décollage. Image prise sur wikipedia (auteur : NASA) :
Comme on peut le voir, la navette au décollage est constituée de 4 parties :
- au premier plan, l'orbiteur. En fait, c'est la navette spatiale proprement dite. Chargé de transporter hommes et matériels, l'orbiteur va dans l'espace, et revient sur Terre comme un avion.
- sur les côtés, les deux colonnes blanches qui crachent du feu sont les deux propulseurs d'appoint, ou booster. Plus précisément les SRB (Solide Rocket Booster). Ils fournissent l'essentiel de la poussée de départ. Après deux minutes de vol, ils se détachent du gros réservoir orange pour retomber dans l'océan Atlantique, pour y être récupérés et servir à de futurs lancement.
- enfin, sous le ventre de l'orbiteur et entre les deux boosters, nous avons ce gros machin orange, immanquable. C'est le réservoir externe, ou ET (non, non, pas ET l'extraterrestre, mais External Tank ). Il contient l'hydrogène et l'oxygène liquides alimentant les moteurs de l'orbiteur au décollage. C'est la seule partie non réutilisable de la navette, puisque le réservoir est largué un peu plus de 8 minutes après le lancement. Il continue alors sur sa lancée, pour un vol libre. Comme au moment du largage, la navette va très vite, le réservoir externe fait presque un tour de la planète avant de retomber dans l'atmosphère !
Des conditions drastiques
Le hasard faisant bien les choses, il se trouve que quand la navette est lancée vers l'ISS (la Station Spatiale Internationale), elle est amenée à survoler l'Europe juste après son lancement. Mais ce n'est pas pour autant que chaque vol vers l'ISS amène un spectacle tel que nous pourrons le voir demain soir. Par exemple, sur les 19 vols de navette à destination de l'ISS depuis la reprise des vols en 2005, seulement deux ont offert l'opportunité de voir la navette (l'orbiteur) et le réservoir externe : STS-127, dans la nuit du 15 au 16 juillet 2009 (concernant uniquement l'Ouest de la France), et STS-128, au petit matin du 29 août 2009.
Pourquoi ? Parce que pour être visibles, l'orbiteur et le réservoir externe doivent être éclairés par le Soleil... mais qu'il fasse également nuit au sol en Europe (de jour, ce n'est vraiment pas favorable). Mais attention : il ne faut qu'il fasse « trop » nuit, car au moment du survol, l'orbiteur et le réservoir ne sont qu'à environ 160 km d'altitude. C'est bas, aussi l'ombre n'est pas loin. C'est même d'ailleurs pour ça que le passage de STS-127 en juillet 2009 a été très discret.
Bref, pour résumer : pour que l'orbiteur et le réservoir externes soient visibles juste après le lancement, il faut que le lancement de la navette spatiale ait lieu au moment du crépuscule en Europe (matin ou soir).
La parole à Daniel Deak
Plutôt qu'un long discours, je laisse place à Daniel Deak, webmaster du site Obsat ( www.obsat.com/ ).
Voici ce qu'il a écrit sur la liste SeeSat-L, un réseau mondial d'observateurs de satellites artificiels :
http://www.satobs.org/seesat/Apr-2011/0328.html
«Hi everyone,
The STS-134 launch on Friday will provide a rare opportunity to see the
freshly jettisoned external tank fly in formation with Endeavour at around
20:09 UTC over north-western and central Europe.
Using the Vec2TLE program, I've corrected the published NASA TLE for the
portion of orbit following MECO to give this :
STS-134 MECO
1 00134U 11017A 11119.83218750 .01000000 18299-2 20000-3 0 16
2 00134 51.6443 49.6487 0132731 348.7615 69.0869 16.48578511 17
Launch is scheduled for 19:47:52 UTC and weather is 80 % favorable for now.
Good luck to you in Europe for Friday !
Daniel Deak
Webmestre, site Obsat
COSPAR site 1748 : 45.8813°N, 72.5317°W, 90 m., UTC-5:00
Site en francais sur les satellites:
French-language satellite web site : http://www.obsat.com »
Ce qui nous donne en français :
« Ce lancement provoquera une rare opportunité (et sûrement la dernière) pour
les Européens de voir la navette Endeavour et son réservoir externe
fraîchement largué volant en formation.
Le duo devrait faire son passage vers 20h09 UTC et entrer dans l'ombre de la
Terre vers 20h10. Voici les TLE à utiliser pour faire vos propres
prévisions. J'ai produit ce TLE à partir des données vectorielles car celui
de la NASA qui est publié pour la partie de l'orbite après l'extinction des
moteurs principaux est, comme toujours, erroné :
STS-134 MECO
1 00134U 11017A 11119.83218750 .01000000 18299-2 20000-3 0 16
2 00134 51.6443 49.6487 0132731 348.7615 69.0869 16.48578511 17
Le réservoir sera reconnaissable à sa couleur orangée et les deux objets se
déplaceront très rapidement car leur altitude ne sera que d'environ 160 km !
Photographes et vidéastes à vos instruments ! »
Un grand, un immeeeeeense merci à lui !
Conditions d'observation
Les TLE étant connus à l'avance, il est possible de calculer la trajectoire de la navette dans votre ciel sur le site Calsky.
Comment faire ?
Tout d'abord se rendre sur http://www.calsky.com/
En haut à droite est visible une planisphère. Cliquez dessus, car il faut vous localiser.
Apparaît une partie appelée « Your Geographical Position ». Dans « Map Search », tapez le nom de votre commune, puis cliquez sur « Start »
Sur la carte apparaît une icône en forme de maison avec une bulle marquée « click here to use this place as observer site in Calsky ». Vous pouvez déplacer la petite maison pour la localiser directement sur votre propre emplacement (sur la carte), ou bien cliquer directement sur « Click here ».
Deux parties sont alors visibles. Vérifiez que dans la partie « Your Time » la « Timezone » est en « automatic selection (recommanded) » ou « CET / CEST Central/Middle European Time ». Puis, dans « Your astronomical experience », sélectionnez au choix « Hobby astronomer (Hobby) » ou bien « Astronomer ».
Scrollez la page jusqu'en bas, et cliquez sur « Go ! ».
Tatiiiin : Vous revoilà sur la page d'accueil de Calsky, mais cette fois-ci avec une localisation précise. Vous pouvez donc maintenant calculer moult détails astronomiques pour votre lieu. Ce qui nous intéresse ici est la trajectoire de la navette juste après son lancement. Voici ce qu'il faut faire :
- en haut de page, sous la bannière du site, cliquez sur « Satellites »
- apparaît alors toute une série d'options en rouge, sur fond jaune. Cliquez sur « Space Shuttle »
- apparaît alors la « Visibility of Space Shuttle ». STS-134 est déjà automatiquement sélectionnée.
- en haut à gauche, bidouillez le menu « Select duration » de façon à avoir la soirée du 29 avril. Cliquez sur « Go ! ».
Et voilà ! Nous y sommes ! Apparaissent les futurs passages de la navette.
Sont visibles horaires, altitudes et azimuts d'apparition, de culmination et de disparition. En cliquant sur « Star chart », vous avez même une carte du ciel où figure la trajectoire de la navette.
Que demander de plus ? Qu'il fasse beau pour nous, et que la navette décolle à l'heure, bien entendu !
ATTENTION : du fait de la faible altitude de la navette, l'effet de parallaxe est énorme, et le passage sera essentiellement visible depuis la moitié Nord de la France. Ainsi, à Paris, la navette culminera à 66° de hauteur, au Nord. A Soissons, à peine à une centaine de kilomètres, elle passera carrément à la verticale. Depuis Toulouse, la navette s'élevera péniblement à 12° de hauteur, sur l'horizon Nord. Gare aux obstacles !
Comment savoir si la navette a décollé à l'heure ? En regardant le live sur internet, pardi ! Directement sur NASA TV (liens dans ce fil : https://ufo-scepticisme.forumactif.com/t1686-la-chaine-nasa-en-streaming ) ou bien sur le live de SpaceFlightNow, qui offre en plus l'avantage d'avoir toutes les dernières nouvelles en direct : http://spaceflightnow.com/shuttle/sts134/status.html
Bon ciel, bonne observation, et go Endeavour !