Le 1er février 2019, une habitante d’un petit village du Nord de la France aurait vu et photographié une soucoupe volante. Il s’agit d’un cas polémique, car certains ufologues concluent à une mystification, alors que d’autres jugent l’affaire sérieuse. Qu’en est-il ? Penchons-nous plus en détails sur cette affaire, qui montre de grandes incohérences !
L’observation :
Le cas se déroule à Eppe-Sauvage (59), petit village situé près d’Avesne-sur-Helpe (59) et frontalier avec la Belgique. Depuis quelques temps, Sylvie (prénom d’emprunt utilisé par le journal La Voix du Nord) possède un petit chat, qu’une amie lui a donné. Le 1er février vers 17h00, elle est chez elle, dans sa pelouse enneigée en compagnie de son chien et de son chat. Pour montrer que les deux animaux s’entendent bien, elle décide de les prendre en photo. Alors qu’elle s’apprête à photographier son chien, Sylvie remarque que l’animal ne bouge plus. Sentant quelque chose derrière son dos, Sylvie se retourne et voit une soucoupe volante pleine de lumières. Visiblement impressionnée, elle déclare avoir été paralysée par cette vision, tout en prenant une première photographie de la soucoupe. Après un certain temps, Sylvie recule et prend une seconde photo de la soucoupe. Cette dernière commence alors à osciller de droite à gauche, avant de partir.
La témoin déclare avoir contacté le GEIPAN dès les jours suivants, a priori dès le lendemain. En tout cas, cela a été rapide car le fait est mentionné dans un article de La Voix du Nord, publié le 6 février : https://www.lavoixdunord.fr/533723/article/2019-02-06/j-ai-senti-qu-il-y-avait-quelque-chose-derriere-mon-dos-et-qu-il-fallait-que-je
La publication de l’article en ligne ne manque pas d’attirer différents médias ufologiques francophones : Area51, Christian Macé, MUFON France, etc…
Les photographies :
La soucoupe volante a donc pu être photographiée deux fois, à l’aide d’un téléphone portable. Les images originales ne sont pas disponibles, car Sylvie ne veut pas les partager (nous y reviendrons). On peut toutefois s’en faire une idée à l’aide du reportage filmé que la Voix du Nord a consacré au cas. Une vidéo de seulement deux minutes, mais qui permet d’en apprendre beaucoup sur le cas.
Voici un premier aperçu de la première photo de l’OVNI :
Recadrée, l’image donne ceci :
Et voici la seconde photo :
D’entrée de jeu, et sans vouloir être trop critique, on peut s’étonner que deux soucoupes lumineuses soient vues sur la première photo, alors que Sylvie n’en décrit qu’une seule. De même, plusieurs points lumineux sont visibles, mais il est vrai que dans son témoignage, elle décrit une multitude de lumières. Soit, accordons-lui le bénéfice du doute.
Première incohérence majeure :
C’est assez subtil, mais une simple comparaison entre le témoignage de Sylvie et la première photo de l’OVNI montre une incohérence de taille, rendant d’entrée de jeu l’affaire pour le moins suspecte. Revenons au contexte de cette prise de vue : Sylvie déclare qu’elle se trouvait alors le long de sa clôture, pour photographier son chien. Elle se met même en scène dans la vidéo de la Voix du Nord :
Sentant une présence ou de la chaleur, elle se retourne pour découvrir la soucoupe volante :
En soit, le récit qu’elle fait parait crédible (elle sait comment se positionner, reconstituer la chronologie des événements) et même touchant (photographier deux animaux qui s’entendent… comme chien et chat si j’ose le jeu de mots). Mais alors comment peut-elle obtenir une telle image ?
On voit parfaitement ici que Sylvie était largement en retrait de la clôture, et si la photographie avait été prise de l’endroit indiqué, les deux petits arbres récemment plantés ainsi que la grande mangeoire à oiseaux ne devraient même pas apparaitre sur l’image ! Pire : d’autres éléments encore plus en retrait de la clôture sont visibles, montrant que Sylvie se situait non pas près de la clôture, mais plusieurs mètres en arrière.
Une différence de seulement quelques mètres pourrait ne pas paraitre importante, mais nous allons voir que dans le contexte, cela fait toute la différence.
En effet, sans prendre connaissance du témoignage et juste à la vue des photographies, une idée vient immédiatement : la soucoupe volante ressemble fortement… à un reflet d’une lampe sur une vitre ! C’est d’ailleurs la conclusion provisoire qu’a émis le MUFON France, à l’aide des éléments mis à sa disposition : https://mufonfrance.com/2019/02/observation-deppe-sauvage-conclusions-provisoires/
Si cette hypothèse explicative s’avérait juste, cela jetterait un discrédit total sur toute cette affaire, car le récit de Sylvie est affirmatif sur ce point : elle était dehors pour photographier son chien et son chat. Or, qui dit reflet dit automatiquement que l’image a été prise depuis l’intérieur de la maison.
Vous comprendrez donc l’intérêt de savoir à combien de mètres Sylvie se situait de la clôture, puisqu’à force de reculer, on doit finir par… butter contre le mur de la maison.
On peut se faire une idée de la distance réelle entre la clôture et la maison à l’aide de cette image :
Il y a visiblement une distance d’une dizaine de mètres environ, aussi un retrait en arrière de Sylvie est très loin d’être négligeable !
Mais au fait… que remarquons-nous derrière Sylvie sur cette image ? Un grand arbre, aux branches distordues. Cela ne vous rappelle rien ? Une partie de ces branches est visible sur la seconde photographie de l’OVNI :
Cela veut donc dire que Sylvie était à ce moment-là en retrait par rapport à l’arbre, a priori au niveau de l’emplacement du chien. Mais ne jetons pas la pierre à Sylvie, puisqu’elle a bien dit qu’entre les deux photographies, elle avait « reculé, reculé ».
Au passage, notons que le MUFON France a mis le doigt sur une autre incohérence apparente : la soucoupe semble être entre les arbres et la témoin, car sa lumière occulte troncs et branches. Il est à rappeler que Sylvie a déclaré que la soucoupe était très lumineuse, mais cela ne parait pas suffisant pour masquer les branchages.
En réalité, ce n’est pas tout à fait exact : en regardant attentivement les images, il est possible de voir certains branchages apparaissant en transparence… derrière l’OVNI ! Je remercie Patrice Seray d’avoir trouvé ce détail :
Localisation du lieu d’observation :
Par souci d’anonymat largement compréhensible, la Voix du Nord a changé le prénom de la témoin. Nous savons juste que le cas s’est déroulé à Eppe-Sauvage, dans une ferme isolée car la première maison serait située à plusieurs centaines de mètres.
Impossible de retrouver la témoin ? Et bien non, car figurez-vous qu’il ne m’a fallu qu’un quart d’heure seulement pour localiser la ferme, trouver son adresse, trouver le nom de la témoin et son adresse mail !
Pourtant, le MUFON France n’avait pas lésiné sur les moyens : 6 enquêteurs se sont mis sur l’enquête, accompagnés d’Olivier de Sedona, soit un total de 7 personnes qui au final n’ont pas réussi à localiser le lieu d’observation : « nous ne nous sommes pas rendus sur place pour échanger avec le témoin, nous ne disposons pas de son adresse ».
Mais alors comment ai-je fait seul et en si peu de temps ? L’instinct du postier ? Non : tout simplement parce que la vidéo de la Voix du Nord montre l’aspect extérieur de la maison de Sylvie. Il suffit alors de s’en faire une représentation mentale vue du ciel, sachant qu’en plus, une partie du toit dispose de panneaux solaires, ce qui donne une indication sur l’orientation de la facade… Pour le reste, il y a Google Earth et Géoportail. Voici donc le résultat :
Le lieu d’observation ayant été trouvé, il est possible de remettre tous les éléments visibles dans la vidéo de la Voix du Nord et dans les photographies de l’OVNI dans leur contexte.
Echange avec la témoin :
Ayant réussi à trouver l’adresse mail de la témoin, je décidais de la contacter pour essayer de récupérer les photographies originales de l’OVNI. Nous soupçonnions en effet dès le départ un reflet sur une vitre, de par l’apparence de la soucoupe et également la présence d’étranges trainées colorées, difficilement crédibles dans le paysage :
Récupérer les deux photographies originales permettrait deux avancées majeures :
- pouvoir travailler l’hypothèse du reflet, car les photos de l’OVNI disponibles ne sont que des images des images originales.
- obtenir la date et les heures de prises de vue, grâce aux données exif. Cela permettrait ainsi d’être plus précis sur l’heure, car nous savons juste que l’observation a eu lieu « entre 17 et 18 heures ». Mieux : il serait possible de déterminer combien de temps Sylvie a été « paralysée » par l’OVNI, car les deux photographies correspondent respectivement à la phase de découverte et au départ de la soucoupe.
Sylvie m’a très vite répondu par mail. A la demande de savoir si elle pouvait m’envoyer les photos originales (cela est facile, puisqu’elles ont été réalisées à l’aide d’un téléphone portable), sa réponse fut pour le moins… surprenante ! En effet, elle déclarait que des enquêteurs d’une institution ufologique dont je tairais le nom pour le moment (pour ne pas nuire à leur enquête qui n’est pas encore publiée) était venus chez elle et avait récupéré son téléphone portable pour analyses, mais qu’elle n’hésiterait pas à me les envoyer dès qu’elle le récupérerait. C’est donc assez surprenant, sachant que seules les photos de l’OVNI sont nécessaires, pas le téléphone. Mais pourquoi pas…
Le truc, que Sylvie ignore et que je ne lui ai pas indiqué, c’est que j’ai un excellent contact avec l’institution ufologique en question ! J’ai donc aussitôt contacté par mail cette dernière pour savoir si une équipe de leurs enquêteurs était venue sur place et si oui, si le téléphone avait été récupéré. Réponse négative dans les deux cas, sachant que l’institution a également demandé à Sylvie de lui envoyer les photos par mail, ce qu’elle n’a jamais fait !
Deux mois après avoir contacté Sylvie, je lui ai renvoyé un mail pour savoir si elle avait pu récupérer son portable. Aucune réponse ne me vint jamais…
Nous voici donc devant un double mensonge avéré de Sylvie, ce qui n’est pas pour crédibiliser l’observation, en plus de la première incohérence majeure sur la position du témoin lors de la découverte de l’OVNI. Et à y regarder de plus près encore, ce ne sont pas les seuls éléments en faveur d’un fake !
Comparaison des deux photographies de l’OVNI :
Ne disposant donc pas des photographies originales mais ayant en main beaucoup d’éléments du paysage via les photos de l’OVNI et Géoportail, j’ai essayé de faire une pseudo triangulation de la soucoupe, sachant que Sylvie a déclaré s’être déplacée entre les deux photos. Les images de l’OVNI n’étant pas de bonne qualité, je n’ai pas réussi cette triangulation, mais une nouvelle incohérence s’est fait jour vis-à-vis du petit arbre visible sur les deux photos : le paysage visible en arrière-plan par rapport aux branches est exactement le même !
Regardez bien les bosquets d’arbres et les plaques de neige par rapport aux branches : ils sont situés exactement aux mêmes endroits. Le nombre de maillage entre le tronc et le poteau de la clôture est également exactement le même !
Cela démontre clairement une nouvelle incohérence, pour ne pas dire un mensonge, dans le récit de Sylvie : les deux photographies ont été prises EXACTEMENT au même endroit, avec peut-être un décalage de quelques centimètres seulement. Sylvie n’a donc pas « reculé, reculé » comme elle le déclare face à la caméra.
Le nombre d’incohérences dans le récit devient donc à ce niveau trop important !
La seconde photo de l’OVNI permet de localiser le témoin largement en retrait du grand arbre… au niveau d’une vitre de la maison !
Il est à noter que lors des vues intérieures de la maison de Sylvie, on peut constater que ses rideaux sont roses, ce qui ressemble beaucoup à la couleur des trainées colorées verticales visibles sur la première photo de l’OVNI :
Notons également que le pull de Sylvie est rouge. Et si au moins l’un des reflets colorés était celui du pull ?
Un plan avec un champ de vision plus grand aurait d’ailleurs sûrement permis de voir des lampes halogènes dont les ampoules auraient eu une grande ressemblance avec la soucoupe… En recherchant des modèles de lampes de bureau, on peut par exemple trouver ce modèle :
La ressemblance est pour le moins troublante.
Quoiqu’il en soit, l’hypothèse d’un reflet sur une vitre s’en trouve renforcée, et la crédibilité du cas chute. Le pire, c’est que ce n’est pas fini !
Une soucoupe qui laisse des traces à la demande :
Ayant constaté les différentes incohérentes du récit et le double mensonge de Sylvie, je me suis hasardé à lui demander si la soucoupe avait éventuellement laissé des traces au sol. Avant tout chose, je précise que je ne me serai jamais permis une telle question pouvant influencer le témoignage si aucune incohérence n’était apparue. Mais foutu pour foutu, je voulais voir jusqu’où Sylvie pouvait en ajouter dans le récit. Et la présence éventuelle de trace n’est pas idiote : d’après le témoignage, l’OVNI était posé au sol, ou proche du sol, et émettait une forte chaleur (estimée à 50°C par Sylvie). Sachant que le paysage était enneigé, il était d’ailleurs étrange qu’aucune plaque de neige fondue n’apparaisse sur les photos, au vu de la forte chaleur alléguée de l’OVNI, ce qui en soit peut constituer une incohérence de plus dans le récit. Mais peut-être y avait-il des trouées dans la neige que je n’aurais pas remarquées dans la pâture ? Il aurait alors pu être intéressant d’estimer la position alléguée de l’OVNI dans la pâture.
Double surprise : non seulement Sylvie me répondit que la soucoupe avait laissé des traces, mais en plus elle m’en envoyait des photos prises avec son téléphone portable à la date du 3 février !
Nouvelle double incohérence majeure donc, puisque :
- les traces de l’OVNI étaient donc là quand les journalistes de la Voix du Nord sont venus sur place. Pourquoi n’en a-t-elle fait aucune mention dans le reportage, alors qu’il s’agirait de preuves majeures ???
- notons qu’alors que son téléphone était censé être en possession d’une équipe d’enquêteurs, elle a réussi à m’envoyer les photos des traces à l’aide de ce même téléphone… Je ne lui ai pas fait remarquer ce mensonge évident, pour ne pas la froisser.
Vous ne serez pas surpris, les traces alléguées de l’OVNI sont une fois de plus incohérentes :
En effet, elles sont dans la pelouse de Sylvie, pas dans la pâture, et entre elle et son chien si elle s’était effectivement tenue de long de sa clôture ! Mais bon, admettons…
Dans tous les cas, ni Sylvie ni les journalistes ne s’émeuvent de la présence de ces « traces », comme on peut le voir dans le reportage :
De même, le chien ne se préoccupe visiblement pas de cette étrangeté… Ha, si ce bel animal pouvait parler, il aurait certainement de drôles de choses à raconter !
Jean-Marie Bigorne part en enquête :
L’article de la Voix du Nord paru le 6 février 2019 était accompagné d’un autre, consacré à l’ufologue local Jean-Marie Bigorne : https://www.lavoixdunord.fr/533732/article/2019-02-06/jean-marie-bigorne-chasseur-d-ovnis-par-passion-et-pour-comprendre
Dans l’article, M. Bigorne donne visiblement ses impressions à chaud sur le cas, car il n’a pas encore eu le temps d’enquêter :
Le commentaire est plutôt neutre, juste descriptif : « cela semble s’apparenter », « jusqu’à preuve du contraire, je pense que », « à première vue ». M. Bigorne note toutefois que des cas comme celui d’Eppe-Sauvage (59) sont devenus rares depuis 15 ans, car il a lieu en pleine journée.
Fort heureusement, la presse est revenue sur l’affaire, car un article est paru le 5 avril 2019 dans Le Courrier de Fourmies, où Jean-Marie Bigorne détaille le cas : https://www.pressreader.com/france/le-courrier-de-fourmies/20190405/textview?fbclid=IwAR2b4qdam1OSbaisqzmE-FvtTtzQ9kDYmzdWG-42S8Yxkib5N_xJomwOV2A
D’après M. Bigorne, le cas apparait comme très sérieux : « je ne pensais pas revoir un jour un cas aussi sérieux » ! Au vu du nombre d’incohérences dans le récit, on peut se permettre d’en douter, mais M. Bigorne a enquêté sur place, et a donc probablement de nouveaux éléments.
D’entrée de jeu, l’article est illustré avec une des photos de l’OVNI où il est écrit en légende que M. Bigorne précise que suite à l’observation, la pelouse du jardin a brûlé par endroits. Ce qui est inexact : je n’ai pas réussi à trouver d’image récente satellite ou prise par avion de la pelouse de Sylvie pour voir si les traces de brulures étaient présentes avant le 1er février 2019, mais une chose est sûre, c’est qu’elle ne s’émeut pas le moins du monde de la présence de ces traces lors de la venue des journalistes, survenue entre le 1er et le 5 février. C’est même tout juste si les trois personnes n’ont pas directement marché dedans ! Ce ne sont pourtant pas de petites traces, mais deux larges zones où l’herbe est manquante (et pas brûlée, d’ailleurs !).
Une phrase de M. Bigorne parait bien ironique quand on connait tous les dessous de l’histoire : « quand on enquête sur une affaire comme celle-là, c’est important de nouer des liens avec le témoin. Pour voir comment il évolue et s’il s’agit bien d’une personne sérieuse ». C’est exact, et on sait que Sylvie a menti à propos de son téléphone portable, ce qui n’est pas un gage de sérieux. Quant aux évolutions du témoignage, on est servi car M. Bigorne livre un récit pour le moins surprenant des faits :
- en se retournant pour regarder l’OVNI, Sylvie aurait senti une forte chaleur, puis un blanc, reprenant conscience après un laps de temps indéfinissable. Le récit qu’elle faisait face à la caméra est bien différent : elle se retourne, découvre l’OVNI, le prend en photo puis reste paralysée un certain temps. Aucune mention de perte de conscience n’est faite, juste une paralysie. Notons d’ailleurs que Sylvie est censée être paralysée quand elle prend la 1ère photo, ce qui parait pour le moins contradictoire !
- lorsqu’elle reprend conscience, elle se tient debout près de la clôture, à quelques mètres de là où elle était auparavant. Ha non, pas du tout : elle était censée se tenir près de la clôture en tout début d’observation, pas à la fin ! Quant au fait de s’être déplacée inconsciemment durant l’observation, Sylvie dit bien face à la caméra qu’après avoir été paralysée, elle a reculé, reculé (sans doute par peur de l’OVNI) avant de prendre la seconde photo. Aucune mention donc d’un déplacement inconscient !
- Sylvie aurait complètement oublié ce qui s’était passé sur le coup, avant de se rappeler peu à peu des événements, découvrant même « avec stupeur » les photos de la soucoupe volante sur son téléphone ! Sylvie ne fait absolument aucune mention de cette perte de mémoire aux journalistes de la Voix du Nord, ce qui constitue pourtant un élément d’étrangeté majeur !
De nouveaux éléments, et non des moindres, se sont donc ajoutés au témoignage depuis la parution de l’article de La Voix du Nord, ce qui n’a visiblement pas interpellé M. Bigorne. Il n’a d’ailleurs visiblement pas relevé l’incohérence majeure entre la localisation de prise de vue de la 1ère photo et la position supposée de la témoin. Ou alors, sa perte de conscience et son changement de position inexpliqué viennent à la rescousse du récit. Y aurait-il une influence de l’intervention de l’ufologue ? Toujours est-il que cette soit disant perte de conscience est bien pratique pour dissimuler certaines contradictions du témoignage…
Bilan des incohérences :
L’article du Courrier de Fourmies, paru le 5 avril, et republié dans le journal La Thiérache le 13 avril (https://www.la-thierache.fr/2019/04/13/insolite-un-ovni-a-ete-apercu-a-eppe-sauvage-j-m-bigorne-mene-lenquete/ ) apporte donc son lot de nouvelles incohérences à l’affaire. Il est temps d’en faire un bilan :
- en début de vidéo, Sylvie dit qu’elle était dans la pelouse avec son chien. Les photos montrent un paysage enneigé. Pourquoi ne dit-t-elle pas « ici sur la neige » ?
- Sylvie dit et montre s’être tenue le long de sa clôture lorsqu’elle a découvert l’OVNI : faux, la première photo de l’OVNI montre qu’elle était largement en retrait de cette clôture. Photo qui aurait d’ailleurs été prise alors qu’elle était paralysée, ce n’est pas banal !
- dans le témoignage, il n’est toujours fait mention que d’UNE soucoupe. Pourtant, la 1ère photo montre deux artefacts, sans compter les petits points lumineux…
- Sylvie dit et montre avoir reculé durant l’observation, avant de prendre la seconde photo de l’OVNI : faux, car la comparaison des éléments des deux photos montrent qu’elles ont été prises du même endroit !
- malgré la forte chaleur dégagée par l’OVNI, la neige n’a visiblement pas fondue !
- l’OVNI aurait laissé des traces au sol, non pas dans la pâture où il était censé se situer, mais dans la pelouse de Sylvie.
- Sylvie ne fait aucune mention de ces traces à la Voix du Nord, alors qu’il s’agit d’une preuve matérielle importante, marchant même à côté dans le reportage filmé ! Ce n’est que suite à un de mes mails qu’elle fait part de ce détail. Pour M. Bigorne, l’OVNI a même brûlé par endroits la pelouse !
- Sylvie a dit qu’une institution ufologique était venue sur place et avait pris son téléphone portable pour analyser les photos. Contactée, cette institution ufologique a refuté être venue sur place et être en possession du téléphone. Il s’avère donc que Sylvie a menti, d’autant plus qu’elle m’a envoyé des photos des traces à l’aide de son téléphone (qu’elle était censée de pas avoir…).
- lors de l’observation, Sylvie aurait perdu conscience (d’après M. Bigorne) avant de retrouver peu à peu la mémoire au cours de la soirée. Pourquoi n’avoir fait aucune mention de ce détail à la Voix du Nord ?
- toujours d’après M. Bigorne, Sylvie se serait déplacée sans s’en rendre compte durant l’observation. Dommage qu’elle décrive en détails ce déplacement face à la caméra de la Voix du Nord ! L’une des versions du récit est donc inventée de toute pièce !
- l’OVNI ressemble beaucoup au reflet d’une lampe sur une vitre, ce qui voudrait dire que les photos ont été prises de l’intérieur de la maison (rendant alors le récit encore plus incohérent), et deux trainées verticales colorées sur la première photo évoquent fortement la présence d’un élément de couleur rose ou rouge. Or, le positionnement qu’on peut déduire de la seconde photo montre que Sylvie très probablement près d’une fenêtre de la maison, où les rideaux sont de couleur rose. Le pull de Sylvie est de couleur rouge, ce qui peut également s’accorder avec un reflet.
Conclusion :
De nombreux éléments montrent clairement que le témoignage de Sylvie est peu crédible : incohérences majeures, contradictions, éléments majeurs non signalés aux journalistes de la Voix du Nord, ajout d’éléments après coup et pire que tout, mensonges avérés lors des échanges mails.
Malgré cela, un ufologue de la trempe de Jean-Marie Bigorne déclare sans sourciller que le cas est très sérieux ! Ce dernier conclue même que « en matière d’OVNI, il y a des erreurs, mais très peu de faux inventés de toutes pièces ».
Le cas d’Eppe-Sauvage (59) du 1er février 2019 en est pourtant visiblement un…