Avant de répondre comme promis à Gilles F, Nablator et Sebastien, je tiens à préciser que la persistance rétinienne négative (notée PR-) ne peut expliquer tous les cas dits de FeB puisque certains cas sont réellement purement physiques, sans aucune composante illusoire (ex : arcs sur réseau électrique, effets corona + autres cas non météorologiques).
La persistance rétinienne est ce qui me paraît à l'heure actuelle le plus cohérent ou la moins mauvaise pour expliquer les cas les plus étonnants qui fondent le mythe/mystère de la FeB.
>G.F 1) La première serait que, visiblement -sic - vous faites appel ici à la persistance rétinienne négative : pour que l'effet de persistance dure plus (+) qu'une dizaine de ms, il faut un stimulus lumineux lui-même relativement long, au contraire de la persistance rétinienne classique (positive, quelques ms). Dans le cas où éclairs/foudre seraient "le" stimulus causant la persistance, leurs brièvetés en tant que stimuli initiaux me paraissent incompatibles avec ce qui est témoigné de la Foudre en Boule en durée. Et puis le negative afterimage fonctionne comme un négatif photographique.<
Le flash d'un appareil photo dure 1/1000s env et pourtant il laisse une PR- de durée bien plus longue que la seconde surtout si le témoin est dans une ambiance de luminosité faible or c' est souvent le cas de la majorité des témoins lors d'un ciel d'orage de jour ou pire de nuit.
La réponse rétinienne face à un flash fort est maximale à 50millisec et moindre (seuil) au dela de 400millisec
http://www.uvp5.univ-paris5.fr/wikinu/docspecialites/NEUROPHYSIOLOGIE/Neurophysiologie_UPMC/2006-neurophysio-vision1-jfv.pdf
>G.F : Et bien, s'il suffit de photographier des individus via un appareil photo, pourvu qu'il soit muni d'un flash, pour rendre en compte de foudre en boule, je me demande pourquoi le corpus témoignages de FeB ne regorge pas plus (+) qu'il en est, de témoignages de foudre en boule, alors que des personnes étaient shootées par un appareil photo muni d'un flash... >si bien que l'on devrait trouver des témoignages de Feb dans beaucoup d'autres situations que celle qui se dégage (orage) - du style, je posais pour une photo, et après m'être fait shooté, j'ai vu une boule blanche-jaune se déplacer dans la maison, pour reprendre "l'exemple" situationnel donné par Marcassite plus haut où une telle rémanence/PR se produirait à l'instar de la foudre/éclairs -. Or, ce n'est pas le cas...
Le contexte est important dans l'interprétation que fait un cerveau humain. Dans le cadre d'une photo, il n'existe aucun mythe connu de "flash globulaire", aucune angoisse liée à l'appareil. Dans le contexte d'un orage, il y a un mythe scientifico culturel auquel on donne le nom de "foudre en boule" (que ce soit le témoin ou son entourage juste après pour les nombreux témoins enfants) et une crainte du foudroiement. Donc si un témoin perçoit un truc qui ressemble à l'imagerie de ce mythe (idem pour la soucoupe), le cerveau l'assimile aisément à cette explication. Comme ce sont des phénomènes brefs et anxiogènes pour la FeB, le cerveau du témoin n'est pas dans les meilleures conditions pour analyser et ne pas se méprendre (surtout celui des témoins enfants/jeunes si nombreux).
>2a) La seconde serait que, en cas de persistance rétinienne négative, la tache qui persiste est relativement "isomorphe" en forme au stimulus causal. Or, je ne retrouve pas cet "isomorphisme" de forme à nouveau entre éclair/foudre et la forme alléguée de la foudre en boule. <
Cet argument me semble plus consistant que le 1/ mais il suffit que ce ne soit pas l'éclair lui même (filiforme ou serpentiforme) qui soit la source de cette image PRN ponctuelle mais le point d'impact de cet éclair sur un arbre, le sol, un pylone, un toit,... Ceci qui expliquerait pourquoi la FeB n'est pas visible avec tous les éclairs.
http://www.paysagesorageux.com/po16/images/phocagallery/thumbs/phoca_thumb_l_A07-08090405.jpg
http://eden-saga.com/img/images/foudre-boule-arbre-foudroye-543po.jpg
voir entre 7'35 et 8'45 plusieurs exemples vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=NxQ3s7Il8O0
>2b) "Pareillement", j'ai un problème avec la taille estimée du phénomène dans les témoignages. Si l'intensité lumineuse est grande concernant le stimulus cause, et que celui-ci serait éclairs/foudre, j'attendrais que l'effet rétinien engendré occupe une "taille angulaire" beaucoup plus élevée que celles des estimations de tailles que l'on obtient via les témoignages (par exemple de 1 à 10 cm en taille estimée quand le témoignage allègue une observation en intérieur pour environ 71% de l'échantillon).<
Cet argument ne me semble pas de poids. Il est rare que l'impact soit très proche des témoins. La largeur d'un canal d'éclair est centimètrique et son point d'impact n'est pas gros non plus énorme (voir taille/diamètre des fulgurites).
>G.F : Au total, à ce stade de réflexion, j'ai un sérieux triple problème d'isomorphisme (durée, taille, forme), si je peux dire ainsi, entre le stimulus initial qui engendrerait la persistance (éclairs/foudre) et ce qui est allégué dans les témoignages (en durée, taille et forme).
J'espère démontrer que ce n'est pas le cas.
Attention avec les témoignages. Ils mélangent plusieurs phénomènes différents et pourtant il y a convergence des formes, tailles et durées...Ce qui montre que ce ne sont pas forcément des critères très fiables en détail (en tendance c'est plus fiable).
>G.F : édit, pour mon 2b, il faudrait peut-être croiser les données de la base plus haut (par exemple distance entre l'observateur et le stimulus, et taille estimée et hauteur du phénomène), j'admets. Entre 2 et 5m (distance estimée observateur/phénomène) pour 0 à 1 m de hauteur (estimée) et 1 à 10 cm de taille estimée, cette dernière me parait incompatible (trop petite) à première vue -sic- (pour invoquer la persistance rétinienne avec éclairs/foudre comme stimulus causal), mais faudrait partir des données brutes que je n'ai pas et de données concernant la persistance rétienne en tant que telle, que je n'ai pas non plus à ce stade, pour effectuer une "comparaison".
Je ne comprends pas sur quoi se base ton "trop petite pour" ni ton raisonnement.
L'éclair peut être à 50m dehors et ensuite la foudre peut être vue à moins de 5m si le témoin regarde en intérieur. Une étude de fn distance estimée/taille estimée/hauteur estimée serait intéressante à mener .
Les stats connues montrent que la taille se situe plus souvent au delà des 0,25m pour les FeB situées à quelques dizaines de mètres (extérieur) mais en deçà des 0,25m (vers 0,10m) pour celles estimées à quelques mètres de distance (donc vue en intérieur).
C'est exactement ce que j'attendrai de trouver avec une illusion PR-.
Et, justement la source de Gilles F indique ceci : "Pourquoi l'image rémanente négative de la paroi si grand? Le rapport de la distance de l'objet à la distance d'image crée la taille. Les images murales augmentation de la taille comme toile de fond mur s'éloigne." ou encore "Can the negative afterimage size be varied? Yes, the wall or eyelid negative afterimage size can be altered by changing the ratio of the object distance to image distance."
>Sébastien : Aussi, dans le peu de ce que j'ai vu, j'ai l'impression que la part de témoignages multiples, et/ou avec détonation (la chance que j'ai d'en avoir un) n'est pas négligeable et semble àmha discriminer la persistance rétinienne.
-Quand il y a témoins multiples :
a/ on a un seul témoin qui raconte ! b/ les témoins se connaissent (contagion) et ne sont pas indépendants c/ le récit date d'il y a fort longtemps
-Quand il y a une détonation, comment savoir si cette détonation n'est pas simplement celle de l'impact qui parvient au témoin de suite ou quelques secondes après le flash lumineux (1s =300m)!
C'est ce que semblent indiquer les stats ...
De plus je connais des exemples avec FeB où le témoin a amnésié soit la détonation soit l'éclair soit les 2.
Il est aussi envisageable que le témoin, au fil du temps, construise un décalage temporel fort (découpage mémoriel en séquences marquées pour en effectuer le récit) entre des évènements quasi simultanés ou qui ont pu se produire dans la même seconde. Avec des météores, phénomènes brefs et anxiogènes aussi, j'ai remarqué des inversions de la chronologie, dans le récit, d'évènements rapprochés dans le réel.
>NAB : .... aucune facilité à confondre avec une vraie lumière. Le ressenti est différent, la fixité, le fait de voir encore mieux la tache quand on ferme ou cligne des yeux...<
On voit aussi effectivement la tache les yeux fermés mais un clignement est suffisamment rapide pour ne pas être perçu comme existant. On cligne des yeux sans en avoir conscience à chaque fois qu'on le fait, heureusement !
Donc le témoin à chaud n'analysera pas le clignement de ses yeux comme toi tu le fais en expérimentateur et à froid.
Il pourrait aussi ne pas cligner /ciller : un témoin surpris ou apeuré reste bouche bée (grande ouverte) et yeux écarquillés, ébahis (donc grand ouverts sans ciller) combien de secondes ? 1 à 5s comme la moyenne des FeB ? (C'est possible dans quelques cas que j'ai lu mais pas dans la majorité, surtout ceux où les témoins se déplacent).
Là je cite la ref que Gilles f utilise pour contester l'hypo PR- :
""Comment connaissable sont rémanence négative?
La majorité des gens ne sont pas conscients de rémanence négative jusqu'à ce qu'ils soient informés de leur existence. Les personnes ayant connaissance de rémanence négatives ont probablement détecté glympses simplement fugaces comme
un éclair vu la nuit où l'image originale ne dure que quelques secondes afew rapidement suivi par son image rémanente négative. D'autres personnes peuvent être voir rémanence négative indistinctes vagues qui disparaissent rapidement. Mes recherches suggèrent l'ensemble du processus pour voir rémanence négative vives est inconnue."
http://visualexperiments.org/afterimages.html
>B. Pour le négative afterimage, encore une fois, 1) Il faut une exposition "prolongée" à un stimulus lumineux (or, en cas de stimulus éclairs/foudre...), en plus de l'argument de l'isomorphisme de forme (cette fois-ci les couleurs sont inverses).
Justement l'inversion des couleurs est cohérente avec des stimulus électriques, généralement blanc-bleu-vert (des tons froids) qui donneraient logiquement des PR- de coloris complémentaires (de tons chauds) majoritairement jaune orange rouge. Or c'est, quelle coincidence, ce que montrent en tendance majoritaire les récits et les stats** sur la FeB (même si ces stats sont forcément **entâchées d'erreurs : cas des témoins daltoniens/achromates, perception divergente des couleurs selon les individus, autres phénomènes que FeB,...)
Un flash d'appareil photo (type cobra) donne une PR- , il n'y a donc pas de raison qu'un éclair/impact de foudre, dont la durée est estimée entre 0,25s à 1s (vérifiable avec certaines vidéos) ne donne pas aussi une PR-.
>La rémanence de la P.R. négative dure plus longtemps (une quinzaine de secondes) que ce que les témoins de FeB allèguent de leur expérience.
Justement, l'ordre de grandeur est là. La majorité des FeB se situe entre 0,x sec et 15sec, moyenne dit-on de 6s.
La PR- durerait selon ta source (en moyenne? toujours ?) 15s mais cette valeur est donnée sur la base de combien d'individus testés ? Un seul !? Quelle est la variation interindividus de cette durée de la PR- ? Cette valeur de 15s a été mesurée dans un environnement nocturne stable/contrôlé mais les témoins sont dans des conditions de luminosité variables selon les cas.
Je cite ta reférence (fort intéressante qui confirme bien des points de mon propos dans notre discussion) :
"N'importe qui peut voir des images rémanentes négatifs? Albinos ne seront probablement pas en mesure de voir rémanence négative en raison de leur sensibilité à la lumière de forte intensité.
Des études seront nécessaires pour déterminer si les individus bleu iris de couleur ont trop peu de mélanine qui permet trop de lumière d'inonder les rétines en raison de l'absorption de lumière diminué afin de voir une image rémanente négative. les individus à iris de couleur sombre ne devraient avoir aucun problème pour voir vives, dominantes rémanence négative, contrôlées avec un processus de rétroaction spécifique."
ou "À mon avis, les cinq secondes pour commencer à former
l'image rémanente négative varient pour chacun selon la réceptivité de l'individu à la lumière de forte intensité "(100w)
http://visualexperiments.org/afterimages.html
> Enfin, le stimulus initial engendrant la PR négative, en plus de devoir être prolongé quant à son exposition, doit rester fixe, sinon pas d'effet de persistance.
Où est le problème ? Un impact de foudre au sol ou sur un pylone est un point fixe. Même le canal d'un éclair est fixe dans la paysage, seule la charge ionisée se déplace dans ce canal fixe.
>Gilles F : De plus, des caractéristiques de la FeB, il se dégage un pattern plus ou moins cohérent (en tout cas beaucoup plus que pour les ovnis), un resserrement de caractéristiques pour reprendre Scornaux, beaucoup plus homogène et resserré que ce n'est le cas pour les OVNI.
Ce resserrement est lui-même une illusion, un biais (on trouve même des météores dans les FeB!). La première erreur généralement commise est de considérer l'ensemble des récits de FeB -idem pour les OVNI- comme un phénomène homogène dans ses caractéristiques or c'est faux :
-sa taille varie d'une balle de golf à plusieurs mètres.
-son aspect varie de la méduse , au rond , avec ou sans queue, avec ou sans étincelle,
-sa durée varie de moins d'une seconde à plusieurs minutes.
-sa couleur varie selon toutes les couleurs de l'arc en ciel, unicolore ou multicolore.
-sa luminosité généralement faible varie du sombre au lumineux aveuglant
-son contexte n'est pas toujours celui d'une météo orageuse ou pluvieuse.
-son mouvement est soit stationnaire soit linéaire soit bondissant soit...
-ses effets sont soit inexistants (aucune interaction avec l'environnement proche) soit dévastateurs.
Cette diversité est pour le moins suspecte et devrait d'emblée inciter a un tri* des cas préalable à toute étude ou discussion -idem qu'avec les OVNI - *voir à une étude au cas par cas après ce tri..
>En d'autres termes, je ne trouve pas de critère d'indiscernabilité FeB avec la persistance rétinienne (PR). Désolé
Je suis heureux d'avoir trouvé dans la source citée par Gilles F plus d'éléments pour alimenter la PR- que le contraire.
Je mettrais ici quelques témoignages édifiants qui vous feront peut-être voir l'hypo PR- d'un oeil nouveau si j'ose dire.
PS : Suite à plusieurs essais, j'ai réussi à faire bouger/flotter une image de PR- hors de mon axe de regard ! Mais il paraît que c'est impossible...