J'ai moi même eu l'occasion d'observer un météore vert, il y a quelques années. Trajectoire verticale à l'Est-Sud-Est. Malheureusement, la vision n'a été que furtive, dans la mesure où il est apparu bas sur l'horizon (15-20° de hauteur) et qu'il a disparu derrière un bois. Par contre, il a laissé une trainée persistante de toute beauté, qui a bien mis une dizaine de secondes avant de se "dissoudre" dans l'atmosphère. Je dois pouvoir retrouver la date de l'observation en fouinant dans mes carnets d'observations.
Je ne sais pas si c'est le fait que nous ayons parler des bolides verts récemment sur le forum (les "green fireballs" de la Paz), mais lors des Nuits des Etoiles, quelqu'un m'a demandé si c'était possible qu'une étoile filante puisse être verte. Une question qu'on ne m'avait pas encore posé.
Pour bien enfoncer le clou, j'ai retrouvé deux textes qui parlent de météores verts.
Le premier est de Guillaume Cannat, dans la randonnée céleste du mois de novembre 1999, dans
Le Guide du Ciel 1999-2000, à la page 111, où il évoque la pluie de bolides des Léonides de novembre 1998 :
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La traînée du bolide le plus brillant était d'un beau vert opalin et j'ai eu l'impression de voir des escarbilles orangées s'en détacher ; c'était somptueux, je n'ai jamais rien vu de tel."
Le deuxième est également tiré d'un Guide du Ciel de Guillaume Cannat, mais cette fois-ci, c'est Christophe Marlot qui parle. Ce texte est extrait d'un sublime récit, titré "
De folles couleurs dans le ciel !", qu'on peut lire dans
Le Guide du Ciel 2002-2003, aux pages 104 et 105. Christophe nous fait part de son voyage en Corée du Sud en novembre 2001, où il a assisté à la pluie des Léonides :
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Un bolide aveuglant traversa les constellations les plus septentrionales, éclairant les montagnes environnantes tel un néon gigantesque ; l'espace d'un instant, son éclat multicolore mua la nuit en jour. Il laissa une traînée ahurissante, qui fit visible au moins quarante minutes à l'oeil nu comme une nuée verdâtre nonchalamment étalée à l'horizontale sur près de cinquante degrés."
Quelques lignes plus loin, on peut également lire :
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Le Lion présentait à ce moment-là un aspect fascinant, pratiquement méconnaissable derrière trois ou quatre grandes traînées persistantes difformes, d'un vert fluorescent aussi éclatant qu'irréel."
ou bien encore :
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A chaque seconde ou presque, de brillantes mais très courtes Léonides vertes ou orange, jaunes ou blanches, cinglaient en toutes directions depuis la crinière du Lion, illuminant la constellation, matérialisant le radiant."
Enfin, et même si cet extrait n'a rien à voir avec les météores verts, je ne peux m'empêcher de vous le faire partager (c'est toujours de Christophe Marlot) :
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Un artiste facétieux mais talentueux semblait projeter de la couleur dans les cieux, d'un pinceau léger et fou, presque rageur, au gré d'une imagination débridée... L'enfant de Ravel n'eut pas été dépaysé devant tant de sortilèges."
C'est beau, non ?