Réveillez le nerd/geek/ufologue qui est en vous:
http://www.arte.tv/fr/6578764.html
La revanche des geeks
samedi, 28 avril 2012 à 22:30
Rediffusion jeudi 3 mai à 02H15, lundi 14 mai à 05H00 et jeudi 17 mai à 01H35
(France, 2011, 52mn)
Article du "Monde":http://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/10/13/les-nerds-representent-aujourd-hui-une-contre-culture-acceptable_1424224_651865.html
http://www.arte.tv/fr/6578764.html
Comment une sous-culture faite d'informatique, de science-fiction, de comic books et de jeux vidéo a-t-elle fini par s'imposer pour devenir la culture dominante de la jeunesse occidentale?
Au début les geeks étaient des losers
Il était une fois, dans les années 70, une tribu minuscule et sans défense: les geeks. Des losers de cours de récré, intellos, lamentables avec les filles et nuls en sport. Face à l'adversité, ils se réfugient dans la programmation de jeux vidéos, dévorent des comics, jouent à des jeux de rôle et s'identifient à des personnages issus des mondes imaginaires.
Puis ils ont conquis le monde
Sur le ton de la comédie, ce documentaire raconte l'histoire des geeks et reflète la joyeuse diversité d'une culture ludique et foisonnante devenue populaire. Il fait la part belle aux extraits de chansons, de films ou de séries... avec une bonne dose d'humour et d'ironie.
La revanche des geeks
samedi, 28 avril 2012 à 22:30
Rediffusion jeudi 3 mai à 02H15, lundi 14 mai à 05H00 et jeudi 17 mai à 01H35
(France, 2011, 52mn)
Article du "Monde":http://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/10/13/les-nerds-representent-aujourd-hui-une-contre-culture-acceptable_1424224_651865.html
"Les nerds représentent aujourd'hui une contre-culture acceptable"
Benjamin Nudgent est journaliste et écrivain. Il est notamment l'auteur d'American nerd : the story of my people (non traduit en français), essai de référence sur la contre-culture nerd aux Etats-Unis, née du cliché de l'intellectuel asocial, adepte des nouvelles technologies. Selon lui, The Social Network marque un tournant dans la manière dont les nerds sont représentés dans les médias grands publics.
Dans The Social Network, Mark Zuckerberg est décrit comme un asocial passionné par l'informatique. Est-ce que cela suffit à faire de lui un nerd ?
Son personnage est bien un nerd, mais pas parce qu'il est un exclu passionné par les ordinateurs. C'est un nerd parce que les traits de sa personnalité qui font de lui un bon programmeur sont les mêmes qui provoquent le mépris d'autres étudiants. Il parle comme s'il était atteint du syndrome d'Asperger [une forme d'autisme] : il part du principe que lorsqu'ils communiquent, les gens sont honnêtes, factuels et directs, et il ne comprend pas l'allusion et le sous-entendu. Cela le rend excellent lorsqu'il s'agit de programmer. Mais cela rend la séduction difficile pour lui, parce qu'elle est basée sur le sous-entendu et l'absence de premier degré.
De plus, sa capacité à comprendre les désirs les plus sombres d'autrui et de les exploiter dans des applications sociales - comme la manière dont il joue avec le désir des étudiants de comparer la beauté des femmes et de les classer de manière dégradante avec son programme Facemash - fait de lui un génie pour ce qui est de construire des logiciels addictifs, basés sur les plus bas instincts d'exclusion et de reconnaissance. Cette capacité à voir ce qu'il y a d'instinctif chez autrui fait aussi de lui un mauvais compagnon de bar...
La combinaison de sa rationalité et de sa capacité à exploiter l'irrationalité des autres est la source de son isolement et de son désespoir, mais aussi la source de son génie. Et c'est la définition d'une certaine catégorie de nerds.
Traditionellement, dans les films hollywoodiens, le nerd ne peut être un héros que s'il a une identité secrète, comme Peter Parker et Spiderman, ou parce qu'on découvre au cours du film qu'il n'est finalement pas vraiment un nerd. Ce n'est pas le cas dans The Social Network...
Oui, c'est une nouveauté. Le scénario d'Aaron Sorkin présente le fait d'être un nerd comme quelque chose de positif. Le problème de Mark Zuckerberg, dans le film, ce n'est pas que c'est un nerd : c'est qu'il veut être accepté et reconnu par les "non-nerds", comme les membres des clubs de Harvard, ou comme le personnage de Sean Parker [co-fondateur de Napster qui a joué un rôle important dans la création de Facebook]. C'est quelqu'un de bien qui devient détestable parce qu'il est persuadé, à tort, qu'il doit se comporter de façon détestable pour être aimé et admiré. Mais au fond de lui, il reste un nerd, et lorsqu'il essaye d'agir comme Sean Parker, ce n'est qu'un masque, un rôle qu'il ne sait pas jouer.
Les personnages de nerds, au cinéma ou dans les séries télévisées, sont souvent très caricaturaux. Y a-t-il eu selon vous des exemples réalistes de nerds dans les grands médias ces dernières années ?
La série Freaks and Geeks est le meilleur portrait de nerds qu'Hollywood ait produit. Gilda Radner et Bill Murray, lorsqu'ils jouent ce rôle dans "Saturday Night Live" sont aussi assez justes dans leur représentation d'une certaine catégorie de nerds - l'aspect maladif, l'humour infantile, le rire. J'ai également beaucoup apprécié certains des personnages du film Dans la peau de John Malkovich. On peut aussi citer la version de 1940 d'Orgueil et préjugés, de Robert Z. Leonard, avec une bonne interprétation de Mary Bennett, ou la version adolescente du personnage de Ben Stiller dans Mary à tout prix.
Ces dernières années, il y a aussi eu "The Big bang theory" et l'émission de télé-réalité "Beauty and the Geek" aux Etats-Unis... Est-ce qu'être nerd est devenu cool ?
Que ce soit dans "The Big Bang Theory" ou "Beauty and the Geek", les "nerds" ne sont pas vraiment désirables, ils jouent un rôle de support comique. Pour moi, la série la plus importante est plutôt "Newport Beach" ("The OC"), parce que le personnage qui est devenu le chouchou du public, Seth Cohen, est un nerd. C'est la première fois que dans une émission diffusée aux heures de grande écoute, un homme nerd est le personnage le plus séduisant.
Les nerds ne sont pas devenus subitement cool, mais il semble qu'ils représentent aujourd'hui une contre-culture acceptable, et plus simplement le symbole du rejet social. Nerd, aujourd'hui, est une étiquette que les enfants choisissent de revendiquer, plutôt qu'une insulte qu'on jette à tous ceux qui sont impopulaires.
Tout le monde sait aujourd'hui que certaines des plus grandes fortunes au monde sont des nerds. Facebook fait autant partie de nos vies que le cinéma, et cela a donné aux nerds, en tant que groupe, un fantastique coup de projecteur. Les enfants qui se sentent nerd sont aujourd'hui comme les adolescents qui veulent devenir des rock stars.