Message de Bob Rekin le 31/7/2010Bourg Saint-Maurice (73), 17 novembre 1998http://www.geipan.fr/index.php?id=202&cas=1998-11-01519
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BOURG SAINT-MAURICE (73) 1998
Observé le 17/11/1998
Région Rhône Alpes
Département Savoie
Classe B
Résumé Observation probable d'une rentrée atmosphérique
Description détaillée Le 17 novembre 1998 vers 3 heures 40 un insomniaque observe le ciel et constate le passage très rapide (environ une seconde) d'une boule de feu se déplaçant à très grande vitesse. Il est probable qu'il s'agisse d'une rentrée atmosphérique.
Compte-rendu de l'enquête Aucun"
Procès-verbal ici : http://www.geipan.fr/fileadmin/geipan-doc/BOURG_SAINT-MAURICE__73__1998__T-M_PV_T_S_A__1998307856-1266-98-R.pdf
L'explication "rentrée atmosphérique" est ambigüe. Que veut exactement dire le GEIPAN ? Veut-il parler d'une rentrée atmosphérique d'un satellite ?
Dans l'absolu, l'explication n'est pas fausse, mais le GEIPAN ne donne pour aucun cas une explication comme étant un météore (ou une étoile filante, dans le langage courant). Pourquoi une explication, dont le terme est pourtant bien connu du public, n'est jamais donnée ? "Rentrée atmosphérique", ça fait quand même beaucoup plus penser à la désintégration d'un objet artificiel (satellite ou étage de fusée).
Bref. Pour ce cas, l'explication est plus que probablement un météore, de l'essaim des Léonides :
- description du témoin : "une boule de feu de la taille de deux poings, de couleur blanche laisant (sic) derrière elle une trainée similaire aux avions de lignes qui traverse (sic) la région. La trainée était très longue et s'est dissipée assez vite. J'évalue la vitesse de cette boule de feu à environ 4000 kms/h."
- trajectoire du phénomène : "d'Est en Ouest". Parfaitement cohérente avec une Léonide, dans la mesure où le radiant est alors plein Est, à 40 ou 50° de hauteur.
Non content de correspondre à une Léonide, l'OVNI s'inscrit dans un évènement astronomique particulier, qui va justement laisser des traces dans l'étude des météores ! 8)
1998 devait marquer le grand retour des tempêtes de Léonides. Les grands spécialistes de la question avaient ainsi estimés que le meilleur endroit pour observer une grande tempête d'étoiles filantes était l'Est de l'Asie (Chine, Japon). En fait, les expéditions scientifiques envoyées sur place en ont été pour leur frais : il y a bien eu une tempête, mais une vingtaine d'heures avant le pic prévu !
Un phénomène totalement inattendu et réellement époustouflant s'est déclenché le lundi 16 novembre, vers 22h30 TU : une pluie de bolides rivalisant d'éclat avec Vénus, certains plus lumineux que la Pleine Lune et quelques-uns inondant si violemment le ciel de lumière que des ombres apparaissaient l'espace d'un instant aux pieds des observateurs éberlués. Cette averse éblouissante a culminé le 17 novembre vers 1h40 TU, avec un taux de 340 étoiles filantes par heure.
En fait, au moment où le témoin a observé, cette averse était en décrue. Mais il aurait sûrement en voir d'autre. Notons toutefois qu'il observait de son lit, avec un champ de vision limité par sa fenêtre.
La prédiction ratée de 1998 fut un échec cuisant qui piqua à vif la fierté des astronomes. Il a fallut revoir tous les modèles élaborés, et saluons les deux astronomes David Asher et Robert McNaught qui ont réussi à développer en quelques mois seulement le modèle "traînée de poussières". Un modèle actuellement utilisé pour les prédictions d'essaims météoriques, et qui a bien fait ses preuves depuis !
Pour plus de renseignements sur ce pic précoce des Léonides en 1998, lire par exemple
Astéroïdes, de Jean-Pierre Luminet ou bien encore la randonnée céleste du mois de novembre 1999, dans
Le Guide du Ciel 1999-2000 de Guillaume Cannat (qui a été témoin de ce phénomène).
Avec toutes ces données, je serai bien tenté de classer ce cas en PAN A