L'introduction du livre est assez provocatrice sur l'usage des psychothérapies. Une chose à ajouter sur l'auteur: il est psychanalyste et est contre les TCC. Je renvoie aux discussions entre les deux écoles de pensées sur le site des sceptiques du Québec et sur l'observatoire zététique où la psychanalyse de Freud est accusée d'être une pseudo-science. Son livre est une défense de la psychanalyse face aux autres thérapies qu'il accuse de ne pas respecter le patient. La psychanalyse prend du temps et n'impose pas au patient un psy-gourou tout puissant qui lui donnera une vérité sectaire pour le guérir ou pour le changer. En poussant le bouchon plus loin, il donne un exemple d'un psychologue américain, sans doute un classique de la littérature scientifique du domaine: finalement, il n'y a pas de différence entre une psychothérapie et une séance de torture physique
Le bourreau/thérapeute veut faire passer un message au patient pour le changer, la méthode pour parvenir au résultat étant indifférente.
Pourtant dans le même temps, chacun s’accorde à constater qu’aucune découverte majeure n'a été fait en psychiatrie depuis un demi-siècle. Seul le regard a changé abandonnant des catégories fondées sur une dynamique subjective: névrose/psychose pour les découper en une multitude de symptômes. La méthode est la suivante : isolons plein de ces derniers soumettons-le à diverses psychothérapies et appliquons des outils statistiques.
Le résultat majeur est connu depuis le fond des âges: toutes les psychothérapies sont efficaces. Aucun ethnologue ne met en doute les guérisons obtenues par les pratiques chamaniques mise en œuvre dès le néolithique. Rappelons la diversité des méthodes qui ont empiriquement prouvé leur capacité à traiter les troubles mentaux : les fumigations de l'utérus, les saignées, la faradisation, les fausses les opérations, l’imposition des reliques etc.
Que les chercheurs modernes n'oublient pas d’étudier une psychothérapie, un peu tombé en désuétude, mais qui fut longtemps pratiqué avec beaucoup de succès : l'exorcisme. Qu'ils n’omettent pas non plus la plus pure : l'hypnose. Quant au magnétisme animal, précurseurs des psychothérapies modernes, ils possèdent encore des partisans. Toutes ces méthodes sont efficaces.
De même que quelques centaines d'autres. Jusqu'à la dernière née : la psychothérapie intégrative, qui autorise l'utilisation successive ou simultanée de chacune. Bref, pour le dire en termes plus modernes, les études contemporaines établissent que le taux d'efficacité thérapeutique de 30 %, généralement dévolu à l'effet placebo en médecine organique, atteint des niveaux beaucoup plus élevés dans le domaine des pathologies mentales.
Qu'en conclure ? Que l'indéniable efficacité de procédés hétéroclites met clairement en lumière ce qui se trouve au principe des psychothérapies : un effet que certains nomment de suggestion et d'autres d’influence. Certaines méthodes font intervenir des apprentissages, d'autres une levée d'amnésie, d'autres encore mobilisent l'environnement du sujet, il en est qui traite l'information, la plupart cherchent à renforcer le moi, etc. mais les effets globalement semblables des techniques utilisées incitent fortement à relativiser l'importance de leurs spécificités. Le principe de leur efficience se trouve en un au-delà. Or que partagent-elles toutes, sinon un maniement suggestif de la relation transférentielle qui s'établit entre le patient et le psychothérapeute ?
Par ce moyen, chacun peut parvenir avec plus ou moins de bonheur, à produire une disparition de symptômes. Mais que vaut l’appréhension statistique de cette constatation, sachant que l'abrasion du symptôme est parfaitement compatible avec la persistance d'un mal-être ? Une anorexique conditionnée avec succès à une reprise de poids, mais qui se suicidait quelque mois plus tard meurt statistiquement guérie. Un enfant phobique développant un eczéma envahissant après une cure directive qui a eu raison de la phobie sera contée au nombre des succès de la psychothérapie les études quantitatives des résultats de la psychothérapie lesbiens souvent échappé l'essentiel. C'est cependant à partir de méthodologie faisant une place majeure à des chiffrages réducteurs, au détriment de monographie clinique et d'approche qualitative que les modernes évaluateurs entendent opérer une classification des psychothérapies et de leurs indications.
Je ne sais ce qu'en dit Gilles, mais ce genre de polémique entre écoles de thérapies doit lui être familière.
Quel rapport avec les abductions ? Simple, on a de temps en temps aux states une épidémie de nouvelles maladies mentales, qui disparaissent après de nouvelles études mettant en évidence que les méthodes thérapeutiques sont en partie à l'origine de l'épidémie des névroses. Hopkins les a collecté sous hypnose, Mack, qui a étudié les cauchemars et était psychiatre avait les compétences pour étudier les symptômes des enlèvements. Maleval ne croit pas à la réalité des enlèvements: il suffit de relever les expériences sexuelles des gris et les formes multiples que les zitis prennent (mimétisme) pour voir que c'est du fantasme venant de la culture populaire et new-âgeuse. Le thérapeute fait passer sur le patient sa conception de la thérapie et lui fait revenir des rêves et des faux souvenirs.
Au final, le psychothérapeute ne guérit pas le patient (trop long et pas forcément bien pour le malade), mais il le fait se sentir mieux. L'abducté n'a plus la peur des gris, mais il est rassuré dans le fait qu'il va mieux, qu'il a une explication, qui peut se transformer en hobby: l'ufologie, conférences, livres, new-age... Mais le fait qu'il va mieux ne ne signifie pas que son entourage familial aille mieux (divorce, problèmes au travail...). Du coup, la patient se sent mieux et compris au milieu d'autres personnes qui ont sa croyance. Le mécanisme des religions et des croyances sont bien mises en évidence: les croyants sont des patients atteints de névroses et se sentent bien dans une secte dirigée par un gourou. La croyance aux enlèvements ET est une base efficace pour que le patient aille mieux.