https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/somme/l-histoire-du-dimanche-avant-le-puma-d-arras-le-mystere-des-deux-felins-en-liberte-pres-d-amiens-durant-l-ete-2000-2301673.html
Avant le puma d'Arras, le mystère des deux félins en liberté près d'Amiens durant l'été 2000
Juillet 2000. Un fait divers insolite secoue la vallée de la Somme. Un homme a aperçu deux fauves sur son terrain situé dans le village de Saint-Sauveur près d’Amiens. Des moyens sans précédent sont mobilisés pour retrouver ces animaux, sans résultat. Aujourd’hui encore le mystère reste entier.
Depuis plus d’une semaine, un puma en liberté dans les environs d’Auxi-le-Château et d'Arras dans le Pas-de-Calais mobilise les forces de gendarmerie, les pompiers et les techniciens de l’Office français de la biodiversité. Une traque qui s’avère toujours infructueuse, mais qui n’est pas sans rappeler une autre chasse aux fauves, s’étant déroulée il y a plus de 20 ans dans la vallée de la Somme. Un fait-divers qui a provoqué un important battage médiatique et mobilisé près de 150 gendarmes.
"Je m’en rappelle comme si c’était hier ! (rires)". Tout commence à l’été 2000. À l’époque, Nicole Ladowski et son époux André Ladowski sont gérants d’une épicerie et propriétaires d’un grand terrain à Saint-Sauveur, une petite commune de 1000 habitants à dix kilomètres d’Amiens dans la Somme.
Le quotidien du couple est bouleversé lorsque des faits plutôt étranges commencent à se produire sur leur propriété. "À l’époque, nous avions des chevaux. Notre voisine nous disait qu’elle les entendait hennir toute la nuit. Ils avaient peur de quelque chose", se souvient, Nicole Ladowski, recontactée 21 ans plus tard.
De quoi mettre la puce à l’oreille à Nicole et André Ladowski. Ils craignent déjà la présence de félins aux abords de leur terrain. Puis, le jeudi 20 juillet 2000, en pleine journée, alerté par des rugissements, André Ladowski, fait une découverte étonnante en hauteur de son champ.
"J’ai vu des bêtes qui se battaient ou qui jouaient. Je suis reparti chercher le gamin et on est monté jusqu’à la moitié du pré. On a vu qu’ils se battaient toujours. J’ai prévenu ma femme qui a appelé les pompiers", raconte-t-il à l’époque à France 3 Picardie. Nicole Ladowski confirme : "Mon mari était sur le terrain et il a entendu du bruit. D’habitude, j’ai toujours un appareil photo sur moi et là, je ne l’avais pas ! On a vraiment pu les distinguer !"
Des poils et des empreintes sont retrouvés dans un sous-bois. Ils confirment la présence de félins, "probablement deux jeunes léopards ou deux jeunes tigres", affirment les autorités.
La nuit venue, la gendarmerie de la Somme met en place un dispositif de veille et délimite un périmètre de sécurité, "déconseillant aux gens de se balader sur la rive droite de la Somme entre Ailly-sur-Somme et La Chaussée-Tirancourt", précise un article du journal Libération publié le 25 juillet 2000.
"Ce jour-là, j’étais parti à Berck. Je repasse chez ma mère à Abbeville, elle me dit qu’il y a des tigres à Saint-Sauveur !" se souvient Gilles Delattre, maire de Saint-Sauveur depuis 1995, "À cette période-là, quand je partais, il se passait toujours quelques choses ! (rires) Je suis rentré et on a pris les choses très au sérieux. On a demandé aux gens de ne pas se promener au marais".
Le vendredi 21 juillet 2000, un des félins est de nouveau aperçu dans la soirée, par un groupe d’adolescents. Il était dans un pré, non loin du château de Tirancourt, à trois kilomètres des terres de Nicole et d’André Ladowski. "Les jeunes ont vu des ombres dans la nuit vers Samara. Ils ont eu peur aussi", poursuit Nicole Ladowski.