RETOUR SUR MONTAUROUX.
P Seray
(En réponse à l’article de Guy Tarade dans la revue Beta Tauri n° 9 (1))
Nous allons tenter d’expliciter de manière simple l’affaire dite de Montauroux et que Beta Tauri nous gratifie de crash Ovni sous la plume d’un certain G Tarade ! Nous verrons qu’une fois encore les « ufologues » lient facilement deux phénomènes bien distincts, même si l’origine première a certainement causé les deux effets.
Début octobre 1972, la presse varoise indique qu’un mystérieux phénomène eut lieu près de Montauroux. Une petite pinède dévastée !
M Merle, un exploitant agricole au Camp Long devait effectivement découvrir au cours d’une partie de chasse une pinède curieusement dévastée. Là, c’est un mur littéralement éclaté, des morceaux se retrouvant projetés dans toutes les directions, des arbres lacérés. Une souche arrachée et projetée à quelques mètres. Des pins d’un diamètre respectable de 30 cm sont torsadés dans des sens contraires.
In situ nous constatons effectivement ce type de dégâts. Un constat s’impose à la vue des lieux : une trajectoire progressive existe sur le zone ce qui indique un phénomène en déplacement !
Dans un premier temps un enquêteur de « LDLN », M. Chasseigne effectue une enquête qui sera publiée dans cet organe d’expression(n°123 de mars 1973).
La surface intrigante est de 15 m par 20 m, c'est-à-dire très localisée ! Plusieurs arbres sont sectionnés à des hauteurs variables allant de 0,36 cm à 1,73 m. La ligne suivie de cassure constitue une ligne droite oblique parfaite. La souche dont nous parlions un peu plus haut est une souche d’arbre mort depuis quelques temps déjà. Tous les arbres atteints sont de petite taille, le plus gros atteignant les 15 cm. Ce qui contredit les articles de presse de l’époque qui, eux, parlent de 30 cm !
Des efforts de torsions sont manifestement visibles. Le mur bordant le terrain est éclaté sur environ 2 m et certaines pierres ont été visiblement projetées jusqu’à 20 m. ce qui est extrêmement local comme dégâts. De nombreux curieux se sont emparés de la plupart des pierres de ce mur comme souvenirs !!!!
Au centre de la zone perturbée, 3 chênes et 2 pins restent intacts. Cet indice est précieux pour une explication rationnelle. Par enquêtes superposées nous savons que le phénomène eut lieu entre le 27 août et le 10 septembre, jour de sa découverte.
Un professeur d’université, le prof. Turco se rendra sur place ; Spécialiste en météorites, il ne trouvera aucun lien avec ces derniers. Pourtant un autre fait avait alors alerté ce professeur puisque dès fin août ou début septembre une boule de feu avait été vue par un habitant de la région. Un splendide bolide !
La gendarmerie de Fayence avait aussi été alertée par un « incendie » dont elle n’a pas trouvé le foyer. Le bolide passant bas sur l’horizon et flashant (augmentation de sa propre luminosité) ! Quelques orages violents eurent lieu également et qui avaient notamment touché un pylône électrique à quelques encablures du site de Montauroux. (-ce que Tarade utilise pour accréditer sa thèse d’un crash !). Ne parlons pas de la déviation magnétique enregistrée sur place et qui figure comme argument en faveur de cette hypothèse farfelue !!!!
Revenant sur cette affaire, Var-Matin en date du 11 octobre 1972, page 6, indique que l’événement a été un peu trop gonflé et que si le Prof. Turco ne peut fournir d’explication rationnelle, le prudence est de mise !
Alors ? Que c’est-il produit à Montauroux ?
Certainement pas un canular.
La foudre ? Cette hypothèse ne semble pas être très réaliste au départ. Aucune trace de brûlures in situ. Mais nous avons constaté que les effets de la foudre, mal connue encore à cette époque, ne militaient pas en faveur des observations constatées. Même des spécialistes météo (Mitre de Toulon) avançaient avec un avis assez défavorable !
Pourtant, bien des documents font état de ce constat particulier et nous y reviendrons.
Nous savons également que l’hypothèse météoritique est a exclure via le Prof. Turco.
Un incendie ? Des témoins ayant alerté la gendarmerie de Fayence. Le bolide observé quelques temps avant la découverte des traces suspectes ? Or, après quelques vérifications il s’avère qu’il y eut bel et bien un petit incendie près de Callian, mais dans une décharge d’ordures !
En ce qui concerne l’anomalie magnétique, il s’avère là aussi qu’en fait, la boussole avait été posée sur une boite métallique…. Faites donc l’expérience et vous constaterez une belle déviation de votre boussole…Exit donc cet argument militant en faveur d’un ovni en perdition…
Dans son article ( ?), Guy Tarade ignore superbement les déclarations du Prof Turco dans l’émission de Nice Côte d’Azur le 30 octobre 1972. Ce dernier concluait son enquête sur le terrain en précisant clairement qu’il avait mis en évidence une sorte : « de serpent électro magnétique ayant cheminé dans le sol ». ce qui est bel et bien un indice favorable et confirmant l’hypothèse d’un possible coup de foudre.
Mais comment expliciter les arbres torsadés ? Il faut introduire un autre élément pour ce faire.
J’ai indiqué plus haut que l’origine première liait certainement deux faits ou deux productions au choix !
Un violent orage accompagné d’un coup de vent tout aussi violent, voir même extrêmement violent et…localisé…Du déjà vu en somme.
Un orage violent comme il en éclate souvent dans les régions montagneuses. Quelques jours auparavant un tel orage (nous sommes fin août ou début septembre, le temps est très chaud) éclate et frappe un poteau EDF.
Survient la découverte du site de Montauroux par un chasseur. Il n’en faut pas plus pour créer une légende soucoupique dans l’esprit de certain dont M Tarade. L’orage ayant frappé ce secteur particulier était accompagné de violentes bourrasque de vent au point que nous osons parler de mini tornade ! ce qui explique les arbres torsadés et autres phénomènes adjacents comme une souche arrachée ou un mur volant en éclat. La revue « Phénomènes Spatiaux » (2) avait déjà fourni la meilleur de toutes les explications. Je recommande à G Tarade de relire ce numéro.
Le phénomène de Montauroux trouve une confirmation dans d’autres cas similaires. Celui d’Anthéor (pas très loin de Montauroux) une dizaine d’années auparavant et quasi-similaire (de là à ce que notre romancier et tenant de l’hypothèse Crash nous gratifie d’une nouvelle révélation….), puis en 1979 près de Sanary dont j’aurai peut-être l’honneur de parler dans le prochain MDE. Bref des accointances certaines que nous retrouvons régulièrement dans la littérature ufologique (Marliens (3) etc…). Sans aucune approche un peu scientifique nous pouvons dire tout et n’importe quoi de tels phénomènes pourtant si naturels même s’ils sont relativement rares !
La nature est certainement plus merveilleuse (même si parfois elle est redoutable) qu’un simple récit tenant plus de la science fiction (pour être gentil).
P. SERAY
Note :
(1) -BETA TAURI No 9
- Un crash d'OVNI à Montauroux ?
(2) – « Phénomènes Spatiaux » n° 38.
(3)- « Dossier Marliens » annèe 1998, éd. Cnegu – n° spècial du Cnegu.
P Seray
(En réponse à l’article de Guy Tarade dans la revue Beta Tauri n° 9 (1))
Nous allons tenter d’expliciter de manière simple l’affaire dite de Montauroux et que Beta Tauri nous gratifie de crash Ovni sous la plume d’un certain G Tarade ! Nous verrons qu’une fois encore les « ufologues » lient facilement deux phénomènes bien distincts, même si l’origine première a certainement causé les deux effets.
Début octobre 1972, la presse varoise indique qu’un mystérieux phénomène eut lieu près de Montauroux. Une petite pinède dévastée !
M Merle, un exploitant agricole au Camp Long devait effectivement découvrir au cours d’une partie de chasse une pinède curieusement dévastée. Là, c’est un mur littéralement éclaté, des morceaux se retrouvant projetés dans toutes les directions, des arbres lacérés. Une souche arrachée et projetée à quelques mètres. Des pins d’un diamètre respectable de 30 cm sont torsadés dans des sens contraires.
In situ nous constatons effectivement ce type de dégâts. Un constat s’impose à la vue des lieux : une trajectoire progressive existe sur le zone ce qui indique un phénomène en déplacement !
Dans un premier temps un enquêteur de « LDLN », M. Chasseigne effectue une enquête qui sera publiée dans cet organe d’expression(n°123 de mars 1973).
La surface intrigante est de 15 m par 20 m, c'est-à-dire très localisée ! Plusieurs arbres sont sectionnés à des hauteurs variables allant de 0,36 cm à 1,73 m. La ligne suivie de cassure constitue une ligne droite oblique parfaite. La souche dont nous parlions un peu plus haut est une souche d’arbre mort depuis quelques temps déjà. Tous les arbres atteints sont de petite taille, le plus gros atteignant les 15 cm. Ce qui contredit les articles de presse de l’époque qui, eux, parlent de 30 cm !
Des efforts de torsions sont manifestement visibles. Le mur bordant le terrain est éclaté sur environ 2 m et certaines pierres ont été visiblement projetées jusqu’à 20 m. ce qui est extrêmement local comme dégâts. De nombreux curieux se sont emparés de la plupart des pierres de ce mur comme souvenirs !!!!
Au centre de la zone perturbée, 3 chênes et 2 pins restent intacts. Cet indice est précieux pour une explication rationnelle. Par enquêtes superposées nous savons que le phénomène eut lieu entre le 27 août et le 10 septembre, jour de sa découverte.
Un professeur d’université, le prof. Turco se rendra sur place ; Spécialiste en météorites, il ne trouvera aucun lien avec ces derniers. Pourtant un autre fait avait alors alerté ce professeur puisque dès fin août ou début septembre une boule de feu avait été vue par un habitant de la région. Un splendide bolide !
La gendarmerie de Fayence avait aussi été alertée par un « incendie » dont elle n’a pas trouvé le foyer. Le bolide passant bas sur l’horizon et flashant (augmentation de sa propre luminosité) ! Quelques orages violents eurent lieu également et qui avaient notamment touché un pylône électrique à quelques encablures du site de Montauroux. (-ce que Tarade utilise pour accréditer sa thèse d’un crash !). Ne parlons pas de la déviation magnétique enregistrée sur place et qui figure comme argument en faveur de cette hypothèse farfelue !!!!
Revenant sur cette affaire, Var-Matin en date du 11 octobre 1972, page 6, indique que l’événement a été un peu trop gonflé et que si le Prof. Turco ne peut fournir d’explication rationnelle, le prudence est de mise !
Alors ? Que c’est-il produit à Montauroux ?
Certainement pas un canular.
La foudre ? Cette hypothèse ne semble pas être très réaliste au départ. Aucune trace de brûlures in situ. Mais nous avons constaté que les effets de la foudre, mal connue encore à cette époque, ne militaient pas en faveur des observations constatées. Même des spécialistes météo (Mitre de Toulon) avançaient avec un avis assez défavorable !
Pourtant, bien des documents font état de ce constat particulier et nous y reviendrons.
Nous savons également que l’hypothèse météoritique est a exclure via le Prof. Turco.
Un incendie ? Des témoins ayant alerté la gendarmerie de Fayence. Le bolide observé quelques temps avant la découverte des traces suspectes ? Or, après quelques vérifications il s’avère qu’il y eut bel et bien un petit incendie près de Callian, mais dans une décharge d’ordures !
En ce qui concerne l’anomalie magnétique, il s’avère là aussi qu’en fait, la boussole avait été posée sur une boite métallique…. Faites donc l’expérience et vous constaterez une belle déviation de votre boussole…Exit donc cet argument militant en faveur d’un ovni en perdition…
Dans son article ( ?), Guy Tarade ignore superbement les déclarations du Prof Turco dans l’émission de Nice Côte d’Azur le 30 octobre 1972. Ce dernier concluait son enquête sur le terrain en précisant clairement qu’il avait mis en évidence une sorte : « de serpent électro magnétique ayant cheminé dans le sol ». ce qui est bel et bien un indice favorable et confirmant l’hypothèse d’un possible coup de foudre.
Mais comment expliciter les arbres torsadés ? Il faut introduire un autre élément pour ce faire.
J’ai indiqué plus haut que l’origine première liait certainement deux faits ou deux productions au choix !
Un violent orage accompagné d’un coup de vent tout aussi violent, voir même extrêmement violent et…localisé…Du déjà vu en somme.
Un orage violent comme il en éclate souvent dans les régions montagneuses. Quelques jours auparavant un tel orage (nous sommes fin août ou début septembre, le temps est très chaud) éclate et frappe un poteau EDF.
Survient la découverte du site de Montauroux par un chasseur. Il n’en faut pas plus pour créer une légende soucoupique dans l’esprit de certain dont M Tarade. L’orage ayant frappé ce secteur particulier était accompagné de violentes bourrasque de vent au point que nous osons parler de mini tornade ! ce qui explique les arbres torsadés et autres phénomènes adjacents comme une souche arrachée ou un mur volant en éclat. La revue « Phénomènes Spatiaux » (2) avait déjà fourni la meilleur de toutes les explications. Je recommande à G Tarade de relire ce numéro.
Le phénomène de Montauroux trouve une confirmation dans d’autres cas similaires. Celui d’Anthéor (pas très loin de Montauroux) une dizaine d’années auparavant et quasi-similaire (de là à ce que notre romancier et tenant de l’hypothèse Crash nous gratifie d’une nouvelle révélation….), puis en 1979 près de Sanary dont j’aurai peut-être l’honneur de parler dans le prochain MDE. Bref des accointances certaines que nous retrouvons régulièrement dans la littérature ufologique (Marliens (3) etc…). Sans aucune approche un peu scientifique nous pouvons dire tout et n’importe quoi de tels phénomènes pourtant si naturels même s’ils sont relativement rares !
La nature est certainement plus merveilleuse (même si parfois elle est redoutable) qu’un simple récit tenant plus de la science fiction (pour être gentil).
P. SERAY
Note :
(1) -BETA TAURI No 9
- Un crash d'OVNI à Montauroux ?
(2) – « Phénomènes Spatiaux » n° 38.
(3)- « Dossier Marliens » annèe 1998, éd. Cnegu – n° spècial du Cnegu.