Bon, analyse des 3 célèbres vidéo de la Navy ("Flir", "Gimbal" et "Go fast") dans un article de France-Info, avec Luc Dini et Alain Juillet à la fin:
https://www.francetvinfo.fr/sciences/ovnis-on-decrypte-trois-videos-celebres-de-phenomenes-inexpliques-en-hausse-selon-le-pentagone_5162533.html
France-Info a écrit:Pour les deux autres événements, "Gimbal" et "Go Fast", aucun pilote présent sur place n'a témoigné. Impossible d'en savoir davantage sur le contexte de ces observations. Mais de façon générale, Andrea Themely, ancienne pilote de l'armée américaine, relève auprès du magazine spécialisé Wired (en anglais) que ces phénomènes n'ont pas d'ailes et qu'aucun moyen de propulsion n'est visible, en tout cas aucun moyen de propulsion connu jusqu'à maintenant, car ils apparaissent froids à la caméra infrarouge. De plus, ils se déplacent visiblement à une vitesse extrêmement élevée. Selon les données radar du porte-avions USS Princeton, le Tic Tac a pu atteindre la vitesse de 74 000 km/h, soit Mach 60, c'est-à-dire 60 fois la vitesse du son. A titre de comparaison, parmi les avions de chasse de l'armée française, le Rafale peut atteindre Mach 1,8 et le Mirage 2000 peut se déplacer jusqu'à Mach 2,1.
Les déplacements de ces phénomènes interrogent dans la mesure où ils semblent défier ce qui est physiquement possible. Pour "Gimbal", par exemple, "le commentaire des pilotes atteste de leur surprise face à un changement d'attitude qui défie les lois de la mécanique de vol, puisque plaçant l'objet orthogonalement à l’écoulement aérodynamique", a analysé l'Association aéronautique et astronautique de France (3AF) dans sa lettre d'octobre 2020. Toutefois, l'association se montre prudente, jugeant "plausible" "un défaut dans le plan focal intermédiaire du système optique du pod [l'équipement installé sur l'avion]".
Quelles conclusions en tirer ?
Pas grand-chose, selon l'Association aéronautique et astronautique de France. Pour elle, les vidéos des événements "Flir" et "Gimbal" "sont d'une trop mauvaise qualité pour espérer en extraire des informations". Seule celle de "Go fast", de meilleure qualité, "peut fournir des informations pertinentes". Mais cela reste limité. Même pour cette vidéo, "il est impossible de tirer la moindre conclusion car on ne sait pas où est l'avion. Vous avez dans le champ de la caméra un certain nombre d'indications (...) mais on ne sait pas du tout où est l'avion", a tranché Luc Dini, président de la commission technique SIGMA2 de 3AF, auprès du Figaro en juillet 2021.
Au-delà de la qualité des vidéos, le manque d'informations précises sur ces trois documents représente un frein majeur à leur analyse. Sur "Flir", par exemple, Luc Dini a déclaré sur la chaîne YouTube Maybe Planet, après l'audition au Congrès américain : "Il n'y a aucun rapport [public] qui permet de détailler ce qui s'est passé, ce qui a été vu par telle ou telle plateforme, tel ou tel radar, où était le F-18, à quelle distance probable…" Avant d'insister : "On ne voit pas véritablement de données sur ces cas qui permettraient de mieux comprendre ce qui a été vu ou pas. C'est cela qui est embêtant."
Si aucune conclusion ne peut être tirée, le champ des interrogations reste ouvert. Ces engins qui semblent échapper à la gravitation ont-ils été élaborés secrètement par d'autres pays comme la Russie ou la Chine ? Alain Juillet, l'ancien directeur des renseignements à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), n'y croit pas. "Si un pays dans le monde avait réalisé une telle découverte, on le saurait. Aucun progrès de cette ampleur ne peut rester secret", jugeait-il dans les colonnes de Paris Match en 2020. "D'une façon ou d'une autre, il y aurait eu des fuites, une indiscrétion des scientifiques qui travaillent dessus… Puisqu'il n'y a absolument rien eu, c'est que c'est autre chose et que ça échappe à la dimension terrestre", suggère-t-il.
L'hypothèse d'engins fabriqués par une intelligence non humaine a-t-elle le vent en poupe ? Le Congrès américain ne la privilégie pas et ne l'écarte pas non plus. "Les phénomènes aériens non identifiés constituent une menace potentielle pour la sécurité nationale (…) Et ils doivent être traités comme tels", selon l'élu démocrate André Carson, chef de la commission parlementaire à l'origine de l'audition. Le principe à garder en tête reste qu'inexpliqué ne signifie pas inexplicable. En France, le Geipan recueille et vérifie méthodiquement les signalements de phénomènes aérospatiaux non identifiés. Après enquête, seuls 3,3% des cas (98 sur 2 978 cas étudiés) sont classés non identifiés.
Voilà, voilà.