Rosetta a écrit:Le CNEGU vient de mettre en ligne, une série de questions / réponses sur le phénomène ovni.
http://cnegu.info/index.php?cPath=450_571&osCsid=9388d28e0892e6f598afefa9c154bc82
Je suis assez déçu par ce petit manuel. On y trouve autant le conditionnel certainement que dans un manuel sur l'ufologie Etiste. C'est à dire : jamais.
Voir autant de certitudes, de raccourcis, de mépris vis à vis des "tenants", ça fait un peu peur.
Quand je lis des phrases qui comportent "sont souvent" "contrairement à ce qu'on pense", "ça se saurait", j'ai envie de vomir. Il y a autant de rigueur que chez les ufologues.
Un phénomène ufologique pourrait avoir une multitude d'explication parfaitement rationnelle (noter le conditionnel...). Vous en citez en certains nombres mais elles sont lancées avec tant de certitude et surtout en exprimant pas du tout les autres possibilités. L'évocation de la psychologie est sur ce point traité à mon avis de manière un peu trop succinte. Je suis persuadé, mais c'est une impression personnelle, qu'il y a un certain nombre de méprises qui pourrait être expliquées par des comportements mal identifiés. Ce ne serait pas pour autant des pathologies ou des effets de drogues (on rêve sérieux là... plus caricatural, on peut pas faire) mais un mélange de méprise qui se transformerait au fil de l'observation par une interprétation et une autre forme de méprise celle-ci non plus imposée par l'objet lui-même mais nous-même. Et on pourrait être plus ou moins conscient de cette volonté de voir ce qu'on a commencé à interpréter comme quelque chose "d'extra-ordinaire". On refuse assez souvent d'accepter d'avoir tort dans la vie, donc je ne vois pas pourquoi, on accepterait plus d'accepter que nos yeux nous aient trompés un instant. On peut consciemment ou non, prolonger la méprise pour ne pas à avoir à changer de version et ainsi passer pour quelqu'un de peu fiable. Simple hypothèse personnelle mais je n'ai jamais lu quelque part l'hypothèse d'un tel comportement alors qu'on le rencontre tous les jours quand il ne s'agit pas d'observation atmosphérique.
Bref, je pourrais rentrer dans le détail du texte, mais j'ai comme l'impression que de toute façon ça ne servirait rien.
Est-ce si compliqué que ça de dire face à un phénomène inexplicable, "on ne peut pas savoir", "c'est probablement" ? Non, il faut barrer la voie aux neuneux ufologues qui voient des éléphants roses partout, et il faut s'armer avec les mêmes certitudes, mais dans le sens opposés... Le résultat risque d'être autant inefficace que la démarche des "tenants". Quand on phénomène est "inexplicable", ce n'est pas qu'on suggère qu'il est "extra-ordinaire", c'est surtout qu'on ne dispose pas assez d'informations pour établir avec certitude de quoi il peut s'agir. Quand il s'agit de témoignage, même avec des vidéos ou des photos, pour moi, il y a très peu de chance, en dehors d'une méprise grossière et manifeste, d'affirmer des certitudes. Quand on parle de vision, et je ne parle pas d'hallucination, mais de phénomène visuel, il n'y a pas assez d'éléments à étudier. L'astronomie est une base de travail, l'aéronautique ou la photographe peuvent aussi servir de base de connaissance pour dénicher les méprises le plus courantes. Mais à partir du moment où on a qu'un témoignage, l'intérêt scientifique de la chose est proche de zéro. Pas de trace, pas d'étude. Le seul intérêt, peut être socio-psychologique. Les statistiques peuvent fournir des données très importantes pour identifier des comportements, voire recouper des informations pour renforcer des hypothèses rationnelles.
Avancer de telles certitudes établies sur nada (puisqu'il n'y a rien à étudier sinon des témoignages) ce n'est vraiment pas faire preuve de rigueur. La véritable démarche sceptique, honnête, rationnelle, c'est d'établir des probabilités. Certainement pas des certitudes. On établie des certitudes sur des faits et des rapprochements, de recoupements significatifs. Les témoignages ne sont pas des faits. Et pour moi, ce genre de démarche est similaire à ce qu'on rencontre le plus souvent chez les ufologues "croyants" : elle est dictée par une foi. Une croyance préétablie que l'hypothèse extra-terrestre est non seulement la moins crédible mais la plus stupide et la plus répandue. Il est probablement la moins crédible mais il est malhonnête de l'écarter par principe. Et autant certains semblent s'engager dans une croisade pour faire "éclater la vérité", autant il y en a d'autres qui semblent mener une croisade contre l'hypothèse extra-terrestre et uniquement. Sur ce plan, moi je vais être clair. Dans l'hypothèse que ce soit des extra-terrestres, ça ne sert à rien de chercher à étudier ces phénomènes parce que si c'est le cas, on imagine bien que ces "êtres" sont assez malins pour qu'il n'y ait jamais de "preuve". Par contre, les phénomènes rencontrés ne sont pas sans intérêts parce qu'ils peuvent nous en apprendre sur des phénomènes lumineux atmosphériques (non astronomiques) mal connus ou des comportements purement psychologiques mal décrits. Et il y a encore peut-être d'autres domaines tout aussi rationnel qui pourraient être impliqués dans ces phénomènes inexpliqués et... difficilement explicables.
Ce n'est pas comme ça que vous allez convaincre des esprits mal informés ou un peu neuneux à se détourner de l'hypothèse extra-terrestre (il ne faut pas se mentir, c'est bien le but). Or, on peut être idiot et bien percevoir un certain mépris à l'égard de l'ufologie et de ses interprétations. Il suffit de voir les exemples que j'ai cités plus haut. Le ton également. Encore une fois, l'emploi totalement absent du conditionnel dans un manuel qui compte faire en quelque sorte l'état des lieux des possibilités est totalement contre productif. Il va même dans le sens de ceux qui critique le "nihilisme" des "pseudo-sceptiques". Sur ce points, ils n'auraient en effet pas tout à fait tort.