90% de la littérature de l'antiquité est aujourd'hui perdue. Et c'est un minimum, car cela correspond au fait qu'on ne retrouve pas les oeuvres de 90% des auteurs, dont les noms sont pourtant connus par les citations d'auteurs dont les oeuvres nous ont été conservés.
La situation réelle est probablement pire, quand on pense aux auteurs dont les noms mêmes ne nous sont pas parvenus. Heureusement, il s'agit probablement d'auteur sans intérêt. L'érudit libraire Giard, de Lille, me disait un jour qu'on avait retrouvé quelques ouvrages, presque calcinés de la bibliothèque de Mécène. Mais quand on put les déchiffrer, il apparut que ce n'était que des con-neries
Néanmoins, des auteurs qui ont dit des bêtises ont pu laisser des traces dans notre culture. On retrouve ce phénomène avec les occasionnels du XVIème siècle, que les bibliothécaires de l'époque ne se sont pas donné la peine de conserver, car ils semblaient leur donner la même importance que celle que nous accordons aux prospectus publicitaires. C'est seulement par des collectionneurs avisés que ces occasionnels nous ont été conservés. On comprend que cette conservation n'a pas été systématique, et que beaucoup de ces occasionnels sont aujourd'hui perdus.
Or ces occasionnels véhiculaient beaucoup d'histoires de prodiges et autres phénomènes fantastiques, qui intéressent l'ufologie. Ils s'épargnaient du travail en reprenant les mêmes illustrations, et les mêmes histoires, en changeant les temps et les lieux. C'est ainsi qu'en remontant la piste des enfants verts de Banjos, d'auteur en auteur, on s'arrête au XXème siècle, mais non sans avoir trouvé une ressemblance étonnante avec les enfants verts de Woolpit. L'explication probable est que le chainon manquant est un - ou plusieurs - occasionnel espagnol, reprenant l'affaire de Woolpit, pour la transporter en Espagne à une autre époque.
On a de bonnes raisons de penser à un occasionnel disparu quand on voit apparaitre à la même époque, deux dessins à la gouache, représentant de la même façon la pseudo-comète de 1527, alors que cette façon ne la représenter n'apparait dans aucune des sources imprimées qui nous aient été conservées. Il est peu probable que la plus récente ait recopié la plus ancienne, puisque les auteurs ne se connaissaient probablement pas. Par contre, quand on voit l'abondance des auteurs qui ont véhiculé cette histoire, et le fait qu'il nous reste un occasionnel français, on devine qu'il a du exister des occasionnels allemands qu'on n'a pas retrouvé. C'est l'un d'entre eux qui aurait représenté la pseudo-comète de cette façon originale.
Aujourd'hui, avec Google et les bibliothèques digitales, nous sommes mieux armés pour reconstituer la généalogie d'une histoire, en étudiant le parcours de l'information. Mais nous sommes à nouveau désarmés quand nos investigations butent sur des sources disparues, comme les occasionnels.
Je pense que Yannis Deliyannis doit être bien d'accord la dessus.
La situation réelle est probablement pire, quand on pense aux auteurs dont les noms mêmes ne nous sont pas parvenus. Heureusement, il s'agit probablement d'auteur sans intérêt. L'érudit libraire Giard, de Lille, me disait un jour qu'on avait retrouvé quelques ouvrages, presque calcinés de la bibliothèque de Mécène. Mais quand on put les déchiffrer, il apparut que ce n'était que des con-neries
Néanmoins, des auteurs qui ont dit des bêtises ont pu laisser des traces dans notre culture. On retrouve ce phénomène avec les occasionnels du XVIème siècle, que les bibliothécaires de l'époque ne se sont pas donné la peine de conserver, car ils semblaient leur donner la même importance que celle que nous accordons aux prospectus publicitaires. C'est seulement par des collectionneurs avisés que ces occasionnels nous ont été conservés. On comprend que cette conservation n'a pas été systématique, et que beaucoup de ces occasionnels sont aujourd'hui perdus.
Or ces occasionnels véhiculaient beaucoup d'histoires de prodiges et autres phénomènes fantastiques, qui intéressent l'ufologie. Ils s'épargnaient du travail en reprenant les mêmes illustrations, et les mêmes histoires, en changeant les temps et les lieux. C'est ainsi qu'en remontant la piste des enfants verts de Banjos, d'auteur en auteur, on s'arrête au XXème siècle, mais non sans avoir trouvé une ressemblance étonnante avec les enfants verts de Woolpit. L'explication probable est que le chainon manquant est un - ou plusieurs - occasionnel espagnol, reprenant l'affaire de Woolpit, pour la transporter en Espagne à une autre époque.
On a de bonnes raisons de penser à un occasionnel disparu quand on voit apparaitre à la même époque, deux dessins à la gouache, représentant de la même façon la pseudo-comète de 1527, alors que cette façon ne la représenter n'apparait dans aucune des sources imprimées qui nous aient été conservées. Il est peu probable que la plus récente ait recopié la plus ancienne, puisque les auteurs ne se connaissaient probablement pas. Par contre, quand on voit l'abondance des auteurs qui ont véhiculé cette histoire, et le fait qu'il nous reste un occasionnel français, on devine qu'il a du exister des occasionnels allemands qu'on n'a pas retrouvé. C'est l'un d'entre eux qui aurait représenté la pseudo-comète de cette façon originale.
Aujourd'hui, avec Google et les bibliothèques digitales, nous sommes mieux armés pour reconstituer la généalogie d'une histoire, en étudiant le parcours de l'information. Mais nous sommes à nouveau désarmés quand nos investigations butent sur des sources disparues, comme les occasionnels.
Je pense que Yannis Deliyannis doit être bien d'accord la dessus.