nablator a écrit:(J'ai divisé le sujet agenda de conférences)
Gilles F. a écrit:* Une étude statistique sur la vague, par Roger Paquay (Sunlite, p.14): http://home.comcast.net/~tprinty/UFO/SUNlite3_1.pdf
En français :
http://pangolia.com/scepticisme/etude_vague_belge.doc
Ce qui est intéressant (àmha), c'est ce qui se passe avec les fréquences cumulées : les quatre premiers mois contribuent pour 50 % des observations (forte couverture médiatique), puis, la couverture médiatique chutant, il faut ensuite un à deux longs mois pour avoir 10 % de plus, puis 3 à 4 mois pour 10 % de plus, etc. C'est très intéressant àmha d'un point de vue HSP/TRC.
En plus du coefficient de corrélation très élevé, ceci semble corroborer l'impact médiatique et l'hypothèse psychosociologique proposée par les UFO-Sceptiques pour expliquer les vagues *
Je pense que ce résultat (à propos des fréquences cumulées j'entends) serait accentué si on classait les observations - si cela était possible -, non pas en fonction de la date où le témoin situe celle-ci,
mais au moment où il s'est manifesté pour témoigner.
Je rappelle ce que j'avais indiqué et signalé à propos de la vague de 1947, renforçant à nouveau l'hypothèse SocioPsychologique pouvant expliquer les vagues, suite à une étude méconnue du NICAP :
TOUS les cas (49 de mémoire) de la vague 1947 allégués comme ayant eu lieu
avant la publication dans la presse de l'observation d'Arnold, ont TOUS été rapportés
après la publication dans les médias de celle-ci.
C'est un résultat fort méconnu àmha "consolidant" l'hypothèse sociopsychologique pour expliquer les vagues et l'impact médiatique.
J'avais trouvé avec toi, Nab, 2 cas - je crois - qui semblaient ne pas tenir cette règle, si tu te rappelles. Il s'agissait de "coquilles" dans un texte concernant les dates. Doumache.
J'attends toujours que l'on démonte ce résultat, falsifiable et non ad hoc...
* Dans mon livre, je proposais l'hypothèse suivante (je paraphrase Klass bien sûr) :
On s’aperçoit qu’à cette période, c’est la presse qui fut la première à enregistrer les témoignages de survols de « soucoupes volantes » en juin-juillet 1947. Mais « enregistrer » ne peut-il pas être remplacé par « susciter » ? A la lecture de cette étude [NdA : je parle de l'étude de Ted Bloecher], on comprend également mieux que les scientifiques, les militaires, de rares porte-parole gouvernementaux ont un rôle mineur dans cette entrée fracassante des « soucoupes » sur la scène du vingtième siècle.
Ce sont les journaux qui ont donné les clefs, le "signal", pour populariser le phénomène auprès du grand public. Phénomène extraterrestre ou phénomène sociopsychologique ? C’est au lecteur d’en juger.
Nous entendons par phénomène sociopsychologique que la couverture médiatique juin-juillet 1947 aurait conduit le public à croire qu'il y avait des « soucoupes volantes » dans les cieux. De là, il y a de nombreux objets naturels ou artificiels qui prennent alors des caractéristiques inhabituelles dans l’esprit des observateurs. Légitimement, car un stimulus prosaïque (avion, objet céleste, etc.) peut prendre sous certaines conditions un aspect méconnu ou surprenant. Les observations insolites, rapportées dans la presse, ajoutent en retour à l’excitation ambiante. Ceci encourage à son tour à chercher plus de « soucoupes volantes ». De là, le phénomène se nourrit de lui-même.
Finalement, les médias se désintéressent du sujet, celui-ci finissant par perdre son caractère sensationnel. Puis, à nouveau, d'autres éléments peuvent le faire rejaillir (science fiction, films, livres, séries...) et ces autres éléments changent à leur tour la signification et les connotations des « soucoupes volantes ». Si bien, qu’à terme, le phénomène des « soucoupes volantes » est "ancré" dans la mémoire collective comme nous l’entendons aujourd’hui, mais il n’était pas pensé ainsi à l’origine.
Les premières étapes d’un tel phénomène sociopsychologique peuvent être illustrées par ce qui est connu comme le cas de « Beert ». Au mois de novembre 1975, cinq personnes remettent à un journal néerlandais une photographie montrant le cas d’OVNI du siècle. Le journal publie alors un article avec appel à témoins. Il s’ensuit un déluge de coups de fil de témoins qui indiquent avoir vu le même objet. C’est alors une véritable vague d’ovnis qui commence. Puis, les cinq personnes reconnaissent qu'il s'agissait d'un faux cliché et d'un canular... Pourtant, il y a bien eu une vague de témoignages.
[...]
Sur les 853 cas d’observations durant la vague 1947 de l’étude de Bloecher, ou à partir d’autres documents portés à notre connaissance, 49 observations sont donc déclarées comme ayant eu lieu avant que l’observation d’Arnold (24 juin) ne soit rapportée dans la presse dans les éditions du 25 juin, éditions des États du Nord-Ouest seulement. Aucune d’elles n’est rapportée avant les éditions du 25 juin, même si l’observation est déclarée comme ayant eu lieu avant cette date, comme Bloecher s’en était lui-même aperçu.
[...]
Dans le Wapakoneta Daily News (Ohio) un témoin, M. Bitters, explique qu’il a compris, a posteriori, que son observation qu’il situe le 23 juin 1947, n’était pas isolée et socialement inacceptable, et que s’il a accepté de la publier deux semaines après, c’est qu’il a changé d’avis lorsque la vague était au plus haut. Deux autres habitants de l’Ohio firent une observation "similaire", mais tardèrent à la transmettre à la presse jusqu’à ce que, déclarent-ils, « d’autres disent en avoir vu aussi. » M. Green, de l’Alabama, explique avoir eu le sentiment que le phénomène qu’il a observé (avant d’en témoigner à la presse) était si inhabituel « qu’il ne l’a pas reporté de peur que les autres ne croient pas son témoignage. » M. Rankin n'attache d'abord pas trop d'importance à une observation qu'il a faite le 23 juin (ou le 14) en Californie, parce qu'il pense qu'il s'agit d'abord d'un avion de la Navy. Ceci dit, il a du mal à en situer le nombre et l'emplacement des hélices, de même qu’il ne voit aucune aile ou queue (comme Kenneth Arnold). Si bien qu'il hésita à relater son expérience « jusqu'à ce que d'autres rapportent la même chose. »
Ces quelques exemples de témoignages et d’impressions de contemporains dans des documents d’époque, en pleine « vague », illustrent que des gens ont vu des choses qu’ils n’ont pas su identifier et qui ne les concernaient pas le moins du monde. Ils ne les rapportent pas. C’est une fois que l’on parle de ces trucs qu’ils comprennent et n’hésitent plus à rapporter ce qui peut s’apparenter à un de ces trucs dont on parle désormais. La boucle de rétroaction est lancée et s’auto-amplifie jusqu’au pic situé autour du 8 juillet 1947.