marcassite a écrit: L'ennui est que quoi que les uns et les autres disent, je doute que cela ne réponde aux questions précises que je soulève dans ce fil.
En effet, il n'y a rien de plus que des arguments évoqués ici.
J'ai regardé la conférence et j'en suis aux questions du public. Il y a des points intéressants soulevés lors de la conférence : les sophismes utilisés par le narratif pro-antique bi-standard, faux dilemme... Et l'argument massue de Lequèvre est : l'argument technologique est supérieur à l'épigraphique pour la datation et la nature moderne du MA (le XVIe s. est le siècle de l'horlogerie, argumentaire que je rejette pour les raisons évoquées dans le fil).
Parmi les questions (1 h 45-50 mn), il y a des remarques d'un archéologue/historien qui émet des doutes sur les arguments de datation des inscriptions et sur l'avance technologique du XVIe en matière de métallurgie. En effet, dans sa conférence, à la 34e mn, Lequèvre évoque le fait que l'écriture grecque en majuscule datée du IIe, Ier s. av. J.-C. peut se copier à la Renaissance : la preuve avec la "Souda", encyclopédie byzantine du XIe s. dont il montre une édition imprimée du XVIe en lettres capitales grecques. Euh, les épigraphistes sont assez médiocres pour ne pas reconnaître et faire la distinction entre une inscription antique et renaissance ?
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Le gars évoque le fait que les faux existent dans le domaine littéraire à la Renaissance et au XIXe s. pour les papyri, mais pour la MA c'est autre chose. Que ferait un objet aussi cher dans une route controlée par les Turcs ? Mais dit Lequèvre, on a du commerce entre les Turcs et l'Europe en matière horlogère. Oui, mais l'horloge était exportée de l'Europe vers l'empire ottoman pas l'inverse, car on en a besoin pour les prières musulmanes... Ah les besoins en temps mesurés des moines. Les jésuites ont introduit en Chine les horloges et les méthodes modernes d'astronomie avec Ricci : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mission_jésuite_en_Chine
Autre objection du gars (je suppose que c'est Tzitzimitl), l'optique a été redécouverte à la Renaissance, et les manuscrits grecs qui en parlent ont été retrouvés plus tard. Donc, la connaissance grecque (astronomie, physique, mathématiques) était présente à l'époque... grecque. Les horloges ou des objets scientifiques de la Renaissance font l'objet de commandes de riches mécènes, mais pourquoi faire une imitation en inscription grecque antique, pourquoi pas en inscription en lettres capitales d'imprimerie d'époque renaissance ? En poussant le bouchon assez loin, là oui, le raisonnement du faux du XVIe s. a des limites, surtout dit le gars, que les connaissances de l'épigraphie grecque se sont constituées au XIXe s., donc, ce serait un faux du XIXe s. avec les concrétions marines ?
C'est là que Lequèvre insiste lourdement et tente de justifier une avance de la MA du XVIe s. en évoquant les horloges, qui ont lancé la technologie mécanique moderne. Hors il l'a précisé lui-même la MA n'est pas une horloge, ni un garde-temps. La question des rouages dans l'Antiquité est connue, mais il précise bien que c'est la technique de la mesure du temps au Moyen Age qui a amené les techniques horlogères et le cercle gradué. Avant, on a rien. Ah ? Mais l'astrolabe est connu chez les grecs et on connaît les cercles gradués dans le cadran solaire byzantin http://hist.science.online.fr/antikythera/DOCS/FLORENCE2009/byzantine-sundial.htm
F. Lequèvre insiste lourdement et se contredit.
La datation abslolue est la preuve demandée pour prouver que la MA est antique. Non, les datations relatives (dites "sériations", comme la chronologie des styles ou des écritures) sont les datations admises en archéologie. Là, Lequèvre fait de l'hypercritique, il ne les considère pas comme fiables.
Quand j'en aurai le temps, je tenterai de les poser aux divers chercheurs archéo engagés dans l'affaire.
Ce serait une bonne idée, le premier à contacter, ce serait Yannis Bitsakis, qui a fait un compte rendu du livre d'Alexander Jones "A portable cosmos" dans une revue académique : https://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_2018_num_87_1_3976_t14_0449_0000_2