PhD Smith a écrit:Ce fut un plaisir de revoir Bob. Bob a demandé un autographe à Michel Viso sur l'affiche de la conférence: j'ai suggéré pour "ufo-scepticisme". Je me demande avec scepticisme si Viso avait une idée de la matière du forum
Faut dire que tu l'as un peu titillé en fin de conférence sur le bien fondé du concept de zone d'habilité autour des exoplanètes !
Pour résumer la conférence de Michel Viso dans les grandes lignes :
- il nous a présenté son parcours professionnel, qui l'a fait passer de vétérinaire à candidat spationaute, puis au poste de responsable de l'exobiologie au CNES
- un rappel des notions de la méthodologie scientifique : observation, comparaison, édification d'un modèle
- actuellement, le meilleur terrain pour faire de l'exobiologie est la planète Mars, car elle est la planète la plus facilement accessible aux sondes spatiales, qu'on y trouve des terrains vieux de 4 milliards d'années (au contraire de la Terre, où la tectonique des plaques efface tout) ainsi que des traces d'écoulements d'eau passés
- dans le Système solaire, d'autres astres sont intéressants pour chercher une éventuelle vie extraterrestre : Europe, Titan, et depuis une découverte inattendue faite il y a quelques années, Encelade. Mais ces astres sont bien moins accessibles que Mars : par exemple, la couche de glace à forer pour atteindre l'océan souterrain d'Europe fait 17 km d'épaisseur. Par comparaison, l'épaisseur maximum de glace sur Terre est de 3 km, en Antarctique, et la profondeur maximale des océans est de 11 km. De plus, poser une sonde sur Europe est encore maintenant une gageure, car les radiations reçues de Jupiter sont néfastes à l'électronique. Sur Titan, il fait tellement froid que les processus prébiotiques sont au ralenti. Encelade est très intéressante, mais la prochaine mission qui doit l'étudier n'est pas encore pour maintenant
- les découvertes d'exoplanètes se multiplient, mais y faire de l'exobiologie à distance est encore prématuré : on peut seulement essayer de connaitre la composition de l'atmosphère (s'il y en a une), ce qui n'est déjà pas si mal. Et ce n'est pas parce qu'on peut découvrir une planète habitable qu'elle est forcément habitée.
- le programme SETI, que Michel Viso ne rejette pas, n'utilise pas une méthode scientifique. C'est seulement de la "loterie"
- les annonces de colonisation de la planète Mars ne sont que de la communication. Il n'y a pas de plan B en cas d'échec. Il vaut mieux tout faire pour préserver notre biodiversité, sur Terre.
- en fin de conférence, Michel Viso a rappelé un grand principe évolutionniste : l'apparition d'une forme de vie microbienne sur une planète ne conduira pas forcément à l'apparition d'une forme de vie dite intelligente (style l'Homme), car l'histoire de l'évolution dépend de tellement de facteurs qu'elle est imprévisible. Il n'a pas nommé la contingence radicale, mais on est en plein dedans !
Les affiches annonçant qu'il s'agissait d'une conférence-débat sur la recherche de vie extraterrestre, je m'attendais à ce que quelqu'un dans le public (salle comble avec une bonne quarantaine de personnes) demande si les observations d'OVNI n'étaient pas une preuve de l'existence d'une vie extraterrestre intelligente. Ca n'a pas été le cas !
Concernant l'expérience du pendule de Foucault, elle s'est parfaitement déroulée, puisque nous avons pu calculer que le pendule aurait mis 30 heures et quelques minutes à faire un tour complet autour de son axe, à comparer avec la valeur réelle de 32 heures pour la latitude de St-Quentin.
Voir cette masse de 30 kg suspendue à un fil de 34 m fixé à une des voutes de la basilique effectuer ses allers-retours étaient impressionnants. Force de Coriolis oblige, le pendule dérivait lentement mais sûrement vers la droite, preuve de la rotation terrestre.
Je n'étais pas à la deuxième séance à 16h (sans quoi je n'aurai pas pu voir la conférence de Michel Viso), mais François Colas, qui venait de superviser l'installation d'un radar de détection de bolides pour le programme FRIPON en Belgique, avait annoncé sa venue.