Le consternant accident de Millas ce 14 décembre, nous interpelle sur les témoignage humain, et sur les possibilités d'en contourner les failles.
Remarquons d'abord qu'il est consternant qu'en 2017, on doive encore s'en remettre aux témoignages. Ni le bus, ni le train n'étaient équipés d'une caméra qui aurait pu nous livrer une représentation objective de l'accident. Pourtant, nombreux sont aujourd'hui les automobilistes qui ont une caméra à bord, surtout en Russie, ce qui nous vaut d'ailleurs régulièrement des vidéos de bolides.
Ensuite les témoignages, mentionnant des barrières levées, viennent d'occupants survivants du car, ou de témoins choqués. Or il est connu depuis longtemps que ce genre de témoin reconstruit la scène, de façon achronique: les témoins mélangent différentes phase.
Un exemple, paru dans Science & Vie, il y a des dizaines d'années: Un malheureux piéton s'étant fait renverser par une voiture, les premiers témoignages indiquaient que le témoin sortait d'un café, et qu'il avait traversé la rue en titubant, d'où on aurait pu déduire qu'il était ivre. Or l'enquête montra que le piéton n'était jamais rentré dans ce café, et qu'il n'avait titubé qu'après la collision. Mais il avait commencé de traverser devant ce café, et son trajet pouvait laisser penser qu'il en venait. Ainsi les témoins s'étaient reconstruit une scène, vraisemblable pour eux, en mélangeant incorrectement les différentes pièces du puzzle.
La plupart des témoignages, en particulier d'automobilistes arrêtés de l'autre coté, mentionnent des barrières baissées. Or s'ils s'étaient arrêtés, c'est évidemment que les barrières étaient baissés. A l'arrivée des secours, une barrière était levée l'autre fracassée. Mais il était normal que les barrières se relèvent, un certain temps après le passage du train.
Pour ce qui est de la barrière fracassée, on a prétendu que ce pouvait être la partie arrière du car, qui rejetée sur la droite l'aurait fracassé. Or nous disposons à la fois de la photo du car après l'accident, et de celle des lieux par Google Street:
https://www.francetvinfo.fr/image/75ej0nez5-7666/1200/450/13954091.jpg
https://www.google.fr/maps/@42.6855174,2.7040027,3a,90y,127.82h,82.47t/data=!3m6!1e1!3m4!1sbOVtStPnihZPuG-cEGBLMg!2e0!7i13312!8i6656?hl=fr
On voit que l'avant du car a arraché le feu de signalisation, et partiellement renversé un support de caténaire.
La partie arrière a arraché l'indicateur kilométrique, mais il ne semble pas qu'elle ait pu arracher la barrière qui avait donc du être arrachée avant la collision.
Enfin le point le plus important, et qui, selon les médias, n'a été remarqué par personne, est que le car était arrêté au milieu de la voie au moment de la collision. C'est ce qu'a aussi remarqué le conducteur du train, qui a klaxonné (plusieurs fois, selon un témoin éloigné), en découvrant le car arrêté. Or ceci est incompatible avec ce que disent les occupants, choqués, du car, qui disent que les barrières étaient levées, le feu de signalisation éteint, et que le car s'est engagé normalement: dans ce cas, le car aurait eu le temps de passer, et la collision n'aurait pas eu lieu
Donc, on peut reconstituer la scène comme suit:
Les barrières sont baissées, et de l'autre coté, les automobilistes attendent.
Le car défonce la barrière et s'arrête au milieu de la voie
Il ne repart pas immédiatement, et le train le percute
On en déduit immédiatement que la conductrice du car a vu trop tard que la barrière était baissée, a freiné, mais n'a réussi qu'à éjecter la barrière et à s'arrêter au milieu de la voie. Or, tant géoportail que Google maps et Google Street nous montre que la route est rectiligne et bien dégagée à cet endroit.
Par conséquent la conductrice du car n'était pas dans son état normal. Selon les médias les tests d'alcoolémie se sont avérés négatifs, et les résultats de l'analyse toxicologiques ne sont pas encore connus. Mais j'ajouterais une troisième hypothèse, assez vraisemblable: la fatigue. Si la conductrice était "surbookée", fatiguée, elle pouvait conduire en état de "conduite automatique", surtout sur une route sans problème, et n'aurait découvert que trop tard que la barrière était baissée.
Elle d'ailleurs eu un mauvais réflexe en freinant. Si elle avait foncé, elle aurait fait valser la barrière (qui était prévue pour cela) et serait passée avant l'arrivée du train.
Remarquons d'abord qu'il est consternant qu'en 2017, on doive encore s'en remettre aux témoignages. Ni le bus, ni le train n'étaient équipés d'une caméra qui aurait pu nous livrer une représentation objective de l'accident. Pourtant, nombreux sont aujourd'hui les automobilistes qui ont une caméra à bord, surtout en Russie, ce qui nous vaut d'ailleurs régulièrement des vidéos de bolides.
Ensuite les témoignages, mentionnant des barrières levées, viennent d'occupants survivants du car, ou de témoins choqués. Or il est connu depuis longtemps que ce genre de témoin reconstruit la scène, de façon achronique: les témoins mélangent différentes phase.
Un exemple, paru dans Science & Vie, il y a des dizaines d'années: Un malheureux piéton s'étant fait renverser par une voiture, les premiers témoignages indiquaient que le témoin sortait d'un café, et qu'il avait traversé la rue en titubant, d'où on aurait pu déduire qu'il était ivre. Or l'enquête montra que le piéton n'était jamais rentré dans ce café, et qu'il n'avait titubé qu'après la collision. Mais il avait commencé de traverser devant ce café, et son trajet pouvait laisser penser qu'il en venait. Ainsi les témoins s'étaient reconstruit une scène, vraisemblable pour eux, en mélangeant incorrectement les différentes pièces du puzzle.
La plupart des témoignages, en particulier d'automobilistes arrêtés de l'autre coté, mentionnent des barrières baissées. Or s'ils s'étaient arrêtés, c'est évidemment que les barrières étaient baissés. A l'arrivée des secours, une barrière était levée l'autre fracassée. Mais il était normal que les barrières se relèvent, un certain temps après le passage du train.
Pour ce qui est de la barrière fracassée, on a prétendu que ce pouvait être la partie arrière du car, qui rejetée sur la droite l'aurait fracassé. Or nous disposons à la fois de la photo du car après l'accident, et de celle des lieux par Google Street:
https://www.francetvinfo.fr/image/75ej0nez5-7666/1200/450/13954091.jpg
https://www.google.fr/maps/@42.6855174,2.7040027,3a,90y,127.82h,82.47t/data=!3m6!1e1!3m4!1sbOVtStPnihZPuG-cEGBLMg!2e0!7i13312!8i6656?hl=fr
On voit que l'avant du car a arraché le feu de signalisation, et partiellement renversé un support de caténaire.
La partie arrière a arraché l'indicateur kilométrique, mais il ne semble pas qu'elle ait pu arracher la barrière qui avait donc du être arrachée avant la collision.
Enfin le point le plus important, et qui, selon les médias, n'a été remarqué par personne, est que le car était arrêté au milieu de la voie au moment de la collision. C'est ce qu'a aussi remarqué le conducteur du train, qui a klaxonné (plusieurs fois, selon un témoin éloigné), en découvrant le car arrêté. Or ceci est incompatible avec ce que disent les occupants, choqués, du car, qui disent que les barrières étaient levées, le feu de signalisation éteint, et que le car s'est engagé normalement: dans ce cas, le car aurait eu le temps de passer, et la collision n'aurait pas eu lieu
Donc, on peut reconstituer la scène comme suit:
Les barrières sont baissées, et de l'autre coté, les automobilistes attendent.
Le car défonce la barrière et s'arrête au milieu de la voie
Il ne repart pas immédiatement, et le train le percute
On en déduit immédiatement que la conductrice du car a vu trop tard que la barrière était baissée, a freiné, mais n'a réussi qu'à éjecter la barrière et à s'arrêter au milieu de la voie. Or, tant géoportail que Google maps et Google Street nous montre que la route est rectiligne et bien dégagée à cet endroit.
Par conséquent la conductrice du car n'était pas dans son état normal. Selon les médias les tests d'alcoolémie se sont avérés négatifs, et les résultats de l'analyse toxicologiques ne sont pas encore connus. Mais j'ajouterais une troisième hypothèse, assez vraisemblable: la fatigue. Si la conductrice était "surbookée", fatiguée, elle pouvait conduire en état de "conduite automatique", surtout sur une route sans problème, et n'aurait découvert que trop tard que la barrière était baissée.
Elle d'ailleurs eu un mauvais réflexe en freinant. Si elle avait foncé, elle aurait fait valser la barrière (qui était prévue pour cela) et serait passée avant l'arrivée du train.