On lit parfois, comme sur le site RR0, que Marius Dewilde vit sept petits êtres sortir d'une soucoupe d'un mètre de haut lors de sa deuxième observation. En fait, ce détail vient de Jacques Vallée, dans son catalogue
Un siècle d'atterrissage:
Qu'y a-t-il de vrai la dedans, et d'où sortent ces informations? Le deuxième cas de Quarouble ne figure, ni dans
Black-out sur les soucoupes volantes, ni dans
Mystérieux Objets célestes. La première source ufologique qui en parle est l'enquête de Marc Thirouin, parue dans Ouranos, 4ème trimestre 1959 et 1er trimestre 1960.
Et voici ce que dit Thirouin:
« Il était entre 11:30 et midi - me dit Marius Dewilde - lorsque mon fils, âgé de trois ans et demi, est venu m'avertir qu'il y avait "une auto sur la voie." Je suis sorti. J'ai vu, à 50 mètres, un engin de même forme et dimensions qu'un mois plus tôt. Il ne se trouvait pas sur la même voie, mais sur celle qui passe de l'autre côté de la maison.
Il y avait une ouverture rectangulaire à la base de la coupole de l'engin. Tout autour de cette base se trouvait une série de bosses dont je ne compris pas la signification. Il y avait aussi, au-dessus de l'ouverture, comme une rangée horizontale de hublots; j'en distinguai trois ou quatre mais ne vis rien au travers.
Des êtres d'apparence humaine, vêtus d'une combinaison gris foncé les enveloppant entièrement, s'affairaient autour de l'appareil; ils étaient deux sur le plateau du disque (un de chaque côté de l'ouverture rectangulaire); plus tard j'en vis sortir deux autres de derrière le disque ou - plus exactement peut-être - de dessous. Un cinquième sortit de l'ouverture, descendit à terre, parla aux autres; il me parut être le chef. Il vint à moi. Je n'avais moi-même cessé d'avancer vers l'engin en faisant ces observations, de sorte que nous nous sommes rencontrés à environ 3 mètres de l'appareil.
L'être qui était devant moi pouvait avoir 1,10 m de haut. Il me donna l'impression d'être petit mais non pas d'être un nain. Il était entièrement revêtu d'une combinaison apparemment étanche et d'une seule pièce, comportant un casque pourvu d'une partie transparente devant le visage, des gants et des chaussures, le tout en une matière très souple, gris mat foncé, qui pouvait être un tissu imperméable, une matière plastique ou du caoutchouc. »
Thirouin ne parle ni de la hauteur, ni du diamètre. Il dit bien que c'était sur l'autre voie. Il parle de 5 petits êtres, et non de sept nains (manquerait plus que Blanche neige). L'enfant avait 3 ans et demi, et non quatre, et les proportions de la soucoupe dessinée par Thirouin ne correspondent pas du tout à cette soucoupe d'un mètre sur six, où les occupants auraient du rester courbés.
Et comment Vallée a-t-il pu connaître cette affaire, si Dewilde a refusé de déposer?
Comme si ça ne suffisait pas, Vallée en rajoute, dans
Autres dimensions.
le 19 novembre 1954, la police confirma que Dewilde avait fait une seconde déclaration concernant un objet qu'il avait vu « auprès de sa maison ». Toutefois, dit la police:
Dewilde et sa famille ont décidé, par crainte de mauvaise publicité , de ne mettre personne dans la confidence en ce qui concerne ce second évènement. C'est pourquoi aucun des journaux locaux n'en fera mention.
Aucun, vraiment? Pourtant,
Nord Matin du 29 octobre avait déjà vendu la mèche:
Cet article est formel: Bien loin de refuser de déposer, Dewilde n'a parlé qu'aux autorités. Ce qui explique que ce n'est que deux semaines plus tard, qu'un journaliste chanceux (et peut-être, bien en cour dans la police) en ait eu vent.
Encore une fois, cela contredit les dires de Vallée. La déclaration originale doit donc se trouver dans les archives du commissariat de Valenciennes, et nous devons nous contenter de l'enquète de Marc Thirouin.
En attendant, nous pouvons toujours lire les analyses de Carrouges et de Méheust.
Quant à moi, je lis dans cette deuxième observation, une tentative de rationalisation soucoupique de la première. En effet, cette soucoupe du 10 octobre, est la seule à comporter une porte à glissière:
Un panneau obtura la porte, en glissant de haut en bas
Or le 10 septembre, Dewilde, nerveusement bloqué, n'avait pas vu la porte, mais entendu un bruit de porte à glissière. Comme l'avait remarqué Carrouges, cette deuxième observation contient ce dont Dewilde avait été frustré mais elle contient aussi ce qu'il avait pu récupérer de la première: taille des êtres, porte à glissière, atterrissage sur la voie. Mais avec nécessité pour Dewilde, de refaire les mêmes traces, même si leur disposition paraît absurde.
Quant à Vallée, il aurait bien du citer ses sources, plutôt que d'avoir l'air ridicule encore une fois.