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On renvoie à une étude de Nico Conti, intervenant sur la liste Magonie de RDN.Diego Cuoghi a écrit:Dans les soit disant livres d’archéologie spatiale, on a souvent reporté l’information qu’en France, Au Mans, dans un cadre d’une Vierge de 1460 (environ) comparaissait un enfant qui tenait entre les mains une espèce d’hélicoptère ante-litteram. Les auteurs avancent l’hypothèse qu’il s’agit d’un OVNI (pas dans le sens d’un objet volant non identifié mais clairement de nature alien)...
La façon de le fabriquer:Sur ma lancée, je me suis souvenu que François Rabelais (Chinon 1493/1494 – Paris 1553) écrit dans Pantagruel (1532), au Livre IV, chapitre LXIII :
« Carpalim, d’une coquille de noix grollière faisoyt ung beau, petit, joyeulx et harmonieux moulinet a aesles de quatre belles petites aisses d’ung traonchouer de vergne. »
Et du coup, mes recherches m’ont porté vers Jean Froissart, historien né vers 1337 et mort à Valenciennes vers 1404. Notre auteur visite Paris. Il entre par la Porte Saint Denis dont la décoration représentait le ciel étoilé, rempli d'anges chantant et, au milieu, la Vierge, tenant dans ses bras le petit Jésus jouant avec un petit moulin :
« Et, avec tout ce, il y avait une image de Nostre-Dame, qui tenait par figure un petit enfant, lequel enfant s'ébattait par soi à un moulinet fait d'une grosse noix. »
Les XIVe et XVe siècles semblent très riches de ces représentations ; il faut croire que ce jouet y était à la mode, ou bien qu’il y était considéré comme le ‘top’. C’est ainsi que l’on peut voir, au musée de Tessé, du Mans (Loire), sur un triptyque qui provient du prieuré Saint-Hippolyte de Vivoin, « La Vierge à l’Enfant, avec Saint Benoît ».
La peinture date de 1460.
Cette photo du triptyque a été pour moi une trouvaille extraordinaire, car elle repoussait de 100 ans la preuve de l’existence de mon vironzeu, par rapport à Bruegel.
Quant au site où je l’ai récupérée, je vous le donne en mille : un site italien sur les OVNIs représentés sur des tableaux religieux ! Les auteurs y soutenaient qu’il s’agissait rien moins que d’un… objet extraterrestre ! La « thèse » n’a par tardé à être ridiculisée, bien sûr .
Le modèle, je m’en souviens très bien, car j’ai toujours construit le même, et le conserve encore aujourd’hui : la noix, bien sûr, l’axe et le fil en cordelière, et une seule ailette, courte et massive pour obtenir une bonne inertie, et pour que cela tienne dans la poche.
Ce qui a changé, c’est la technique de fabrication. A l’époque, on n’ouvrait pas la noix, non pas tellement que l’on n’eût pas de colle, mais parce qu’on avait toujours vu faire ainsi, et que l’on reproduisait à l’infini le geste, sans se poser d’autre question. Qui me demandait un jour pourquoi je peux affirmer que j’ai vécu mon enfance dans un temps circulaire ?
Je me pose une autre question : avec quoi pouvions-nous bien faire les trous dans la noix ? Ce sont mes mains qui me répondent, car le geste y est inscrit au plus profond : avec la pointe du couteau ! Une pointe bien aiguisée, mordante, en ne laissant dépasser de la lame tenue à pleine main, que le, ou les deux millimètres nécessaires.
Etant donnée la méthode de curetage, je suppose que les trous devaient être assez grands. En effet, il convenait d’évider la noix suffisamment pour que le fil, enroulé sur l’axe, ne se coince pas à l’intérieur.
Une fois les trous réalisés, il fallait partir à la recherche d’un bout de fil de fer. A la campagne, au moins à cette époque-là, un enfant n’avait aucun problème pour s’en procurer : de chaque haie, chaque barrière ou palissade, il en dépassait partout des bouts de toutes tailles, tous rouillés à des degrés divers. Il n’y avait plus qu’à en couper un tronçon. La méthode est simple, et il m’arrive encore de l’employer : on forme, avec le bout qui dépasse, une espèce de manivelle que l’on tourne, en maintenant fermement l’autre partie, jusqu’à la rupture.
Il n’y avait plus qu’à façonner un crochet et, patiemment, vider la noix par les trois trous. Question de patience et de temps ; mais il me semble que les minutes passées à cette opération étaient déjà de vrais instants de jeu.
Pourquoi le temps va-t-il si vite aujourd’hui ? Il me semble aussi que la longueur du temps vécu est inversement proportionnelle à celle du renouvellement de nos cellules…
Le nettoyage n’était jamais parfait, et j’ai encore sur les doigts cette impression de gras qu’y laissait l’huile de la noix mais, inversement, la lubrification du moulin était bien assurée !
Pour le fil, soyons franc, il fallait un peu le voler, car un simple bout de fil ne se gaspillait pas, surtout qu’il en fallait plusieurs longueurs pour faire la cordelière…
Restait à faire le montage. A ce propos, je n’ai aucun souvenir de la manière dont nous percions l’ailette : sans doute avec le poinçon du couteau, ou avec un fil de fer.
Ces précisions ont peut-être l’air de détails insignifiants. Que le lecteur se détrompe : pour l’enfant d’alors, qui était démuni sur le plan de l’outillage, c’était très important ; quant à l’enfant d’aujourd’hui, si bien outillé, mais si lamentablement maladroit, il est en situation encore plus difficile.
Et que dire du nœud coulant ? C’est bien simple : aucun enfant actuel n’en a la moindre idée, et bien peu de jeunes adultes sont capables de s’en dépatouiller ! Plus difficile encore : il fallait faire le nœud coulant à l’intérieur la noix, et sans pouvoir l’ouvrir. Le même problème se pose encore maintenant, lorsque le fil usé s’est rompu, ou lorsque la noix l’a avalé parce que l’on n’a pas mis de rondelle d’arrêt à l’extrémité de l’axe.
Une fois résolu le problème du nœud coulant, à l’aide d’un fil de fer recourbé, on fait entrer le fil par le trou qui lui est destiné, en utilisant la boucle du nœud pur le conduire, et on le fait ressortir par l’un des trous de l’axe. Ensuite, on passe l’axe dans la boucle et l’on fait entrer le tout dans le trou, en commençant par le nœud. Il n’y a plus qu’à resserrer en tirant sur le fil, tout en faisant tourner l’axe ; le jeu fera le reste.
Et voilà ; ça a duré ainsi environ 50 ans, jusqu’à ce que je me mette en campagne de collectage et que je découvre que d’autres avaient connu avant moi « lo vironzeu de la mai Polo », avec de nombreuses variantes, d’autres noms, dans d’autres situations !
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