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http://www.zetetique.org/drx.html
[quote]Le cas du Dr X : deux ovnis pour un stigmate
par Éric Maillot
A l'heure où les ufologues français semblent essentiellement préoccupés par l'étude des quelques cas les plus fantasques de notre casuistique (ceux des ravis ou des contactés étant très à la mode en ces décennies 80-90) et où les débats se polarisent sur la thèse folkloriste ou de celle du zoo intergalactique des cultistes soucoupomanes, il est intéressant de rappeler une autre alternative d'approche ufologique, moins excessive, surtout plus concrète et permettant d'obtenir des résultats tangibles.
Cette démarche consiste à penser économiquement et rationnellement les faits et cas majoritaires qui se présentent à nous, sans chercher aussitôt à créer une nouvelle école de pensée, une nouvelle hypothèse explicative globalisante, bancale ou invérifiable comme les précédentes. Il suffit donc de retrousser ses manches et de chercher à comprendre un maximum de témoignages, au cas par cas, en prenant comme référents les acquis de notre science du XXième siècle. Et bien des choses s'éclairent, s'étayent et permettent d'avancer tranquillement sur des bases solides. Il est vrai qu'il n'y a là guère de place pour «la part du rêve» ou la «notoriété médiatique», moteurs de bien des ufologues et de l'ufologie. Cette démarche est laborieuse et peu pratiquée, mais elle est efficace quand elle est menée à terme.
Comme un exemple vaut mieux qu'un long discours, examinons ensemble un cas dit «fort» ou «grand classique», comme l'on a coutume de dire dans le milieu. Vous ne trouverez ici qu'un résumé du témoignage pour deux raisons :
Vous inciter une relecture nécessaire (*1), à une démarche de recherche d'information et de vérification critique de mes propos.
Pour m'éviter de passer des heures à recopier ce qui l'a déjà été par d'autres et profiter de cette économie pour argumenter sur le fond et l'origine de l'observation.
Parlons donc des ovnis jumeaux qu'un certain «docteur X» observa durant la deuxième partie d'une nuit du mois de novembre 1968. N'ayant pas vu de bulletin officiel, nous présumerons que la météo était bien, comme le dit le témoin, pluvieuse avant et venteuse pendant (ce qui paraît en contradiction avec la présence d'un brouillard dans la vallée en face de lui).
Ce monsieur X, souffrant d'un sommeil léger à cause d'une récente blessure au tibia, est réveillé par les appels de son fils de 14 mois. Il s'occupe de son enfant puis cherche à refermer des volets qui claquent. Il observe alors, en refermant les volets sous une pluie battante, des flashs longs et réguliers qui lui avaient d'abord fait penser à un orage ; idée qu'il exclut n'entendant pas de tonnerre. L'éclairement du paysage lui paraît similaire à une clarté lunaire intermittente. Il n'observe pas la source lumineuse. Il va dans sa cuisine, se désaltère et constate, d'une fenêtre donnant au S/S.E, que la source est bien plus à droite, proche de l'ouest (voir plan en annexe). S'étant placé sur sa terrasse (donnant au S/S.E) alors que la pluie diminue et cesse, il voit sur sa droite deux choses, de forme globale ovale au grand axe horizontal, l'une paraissant un peu plus petite et un peu plus haute que l'autre, d'une couleur blanc argent pour leur moitié supérieure et rouge soleil couchant pour leur partie inférieure. Elles pulsent à l'unisson, se meuvent vers la gauche en augmentant de taille, pivotent, se resserrent. Et là, singulièrement dans les annales ufologiques, ces ovales vont s'interpénétrer latéralement. L'ovni unifié devient énorme.
Faisons la pause. L'idée, banale et plus réaliste, d'un objet occultant l'autre n'aurait pas aidé à faire un grand classique. Certaines touches d'étrangeté, ajoutées par le témoin ou l'enquêteur, de manière inconsciente ou volontaire, sont indispensables pour accéder à la postérité. On préféra donc imaginer que l'impensable était possible. On ne voulut pas se faire remarquer en suggérant une idée plus prosaïque mais combien plus... louche : le témoin avait vu double ou n'avait pas "les yeux en face des trous". On appelle cela de la diplopie. Ce symptôme est associé soit à une atteinte des muscles de l'oeil, soit à leur commande nerveuse ou soit à une lésion du cristallin.
Avec un peu de curiosité, juste pour comprendre un peu mieux son oeil avant de prétendre comprendre des hypothétiques ovnis, il est alors possible de prendre un petit dictionnaire médical et de chercher quelques précisions sur nous-même. Ce faisant, nous découvrons alors que des paralysies, associées ou isolées, des muscles oculomoteurs s'observent dans les cas d'intoxication (ou suite à une anesthésie générale pour l'auteur) et dans les hémiplégies. Dans ce dernier cas, aux difficultés d'accomodation de la vision peuvent s'ajouter une chute de paupière sur un oeil et les yeux ne se suivent pas dans leur mouvement ou direction de regard (strabisme momentané).
A ce stade, amusons nous un peu ensemble à un petit exercice :
Derrière une fenêtre (c'est utile pour vous seulement qui avez une bonne vue), regardez un lampadaire éclairant votre rue (à 50m). Rien d'anormal. Maintenant fermez à demi une paupière. Vous verrez alors apparaître, vous aussi, des «antennes» lumineuses pointues et un faisceau lumineux venir soudain vers vous! Ensuite, toujours en clignant légèrement d'un oeil, regardez la vitre de votre fenêtre tout en prêtant attention au lampadaire. De cette manière vous vous trouverez en situation pour perturber votre accomodation spontanée. Alors vous verrez quelque chose de très proche de ce qu'a vu le Dr X. Le lampadaire se dédouble. Voilà, vous aussi venez de vivre l'observation deux ovnis à antennes qui finiront pas fusionner quand vous en aurez marre de forcer sur vos muscles oculaires. Comme de fil en aiguille l'on comprend en apprenant à apprendre!
On est bien loin des grandes théories ou des discussions sur le sexe des E.T. Et si près de la réalité. Trop peut-être...
Le témoin était atteint d'une hémiparésie droite, consécutive à une blessure de guerre ayant provoqué un hématome sub-dural dans la région occipitale gauche avec possibilité de fracture suivi d'un coma de 21 jours. Nous prêterons ici une petite attention aux rumeurs qui courent sur les capacités médicales des personnels militaires et une plus grande au fait que la zone occipitale, principalement, est celle qui gère la vision.
L'hémiplégie du Dr X se guérit miraculeusement peu après son observation d'ovni. Il était, et reste encore, de bon ton d'imaginer que cet effet est celui de la bonté des intelligences qui piloteraient ces deux hologrammes spatio-temporels matérialisés pour une brève mission dont les buts nous échappent (J'y croirais presque si je continuais cette envolée délirante style S.F).
Il est nettement moins bien vu d'envisager qu'une telle hémiplégie puisse avoir pour origine une personnalité hystérique. Mot qui fait hérisser les cheveux de beaucoup de bons croyants à qui je suggère de s'attendre à d'autres émotions fortes avec ce qui suit. Divers indices étayent sérieusement cette piste ouverte par Aimé Michel (loin d'être un sceptique) :
Ce type choc de guerre est bien connu comme déclencheur de névrose post-traumatiques ou d'hystérie. Un autre choc (physique et/ou psychologique) est aussi capable dans ce cas de guérir l'hémiparésie associée, symptôme dit de conversion.
L'épisode amnésique après le choc de l'observation est connu en psychiatrie.
De la part du Dr X, le fait de noter scrupuleusement, sur un petit carnet, les détails de son observation pourrait se comprendre aisément s'il était formé ou préparé à l'enquête ufologique et à ce type d'évènement ou encore s'il était journaliste. Or son témoignage ne laisse pas transparaître cette influence ufologique et sa profession de chirurgien dentiste n'explique pas cette réaction. De même l'attitude de Mme X, qui note elle aussi les propos que son mari tient durant le sommeil a de quoi surprendre. Sauf si l'on admet des troubles de la mémoire chez le Dr X avant son observation et un suivi médical avec collaboration de Mme X chargée de surveiller des rêves-délires de son époux (*2).
Diverses personnalités hystériques et paralytiques ont déjà eu des guérisons, spontanées et miraculeuses, du même accabit. D'où le si grand scepticisme de la commission médicale (et de l'église) devant les trop nombreux miraculés de Lourdes.
Des personnages, classés Saints, sont des portraits d'hystériques mystiques spécialisés dans les stigmates à thème chrétien (couronne d'épine, plaies de la crucifiction,...(*3)) . Chez le Dr X, c'est un triangle rouge avec un nombril au milieu. Quoi de mystique là-dedans? Il paraîtrait qu'il aurait eu quelque attirance pour la franc-maçonnerie qui a pour symbole un triangle avec un oeil au milieu (représentant la puissance divine). Ce n'est sûrement pas qu'une coïncidence. Son récit d'un rêve du 13/14 novembre, antérieur au stigmate, associant un ovni à un triangle non plus.Mais plus surprenant encore est le fait que ce triangle rouge puisse être une réminiscence du traumatisme subi durant la guerre d'Algérie. En 1958, un dossard avec un gros triangle rouge pointe en haut (sur fond blanc) était porté par des troupes françaises pour être reconnues et ne pas être mitraillées par l'aviation.
Ce symbole de l'insécurité venant du ciel n'était-il pas doublement angoissant parce qu'aussi très visible d'un tireur ennemi? Que l'on aimerait en savoir plus sur le vécu du Dr X en Algérie et sur les idées fixes qui le hantent encore ensuite lors de ses visites médicales de contrôle.
On retrouve bien dans les névroses et l'hystérie des similitudes avec les détails qui furent publiés sur la personnalité et les attitudes de ce docteur anonyme qui aime pourtant bien faire parler de lui. A un point tel qu'on se demande s'il n'a pas fait un peu trop de démonstrations de nombrilisme médiatique pour un honnête homme discret. Ce d'autant plus qu'il refusa qu'un dermatologue, tenu au secret, transmette son cas à l'académie de médecine (ou des sciences).
L'argument pour éliminer l'hystérie serait qu'un enfant (son fils) ne pourrait pas, à 18 mois, être hystérique et manifester les mêmes stigmates que son père. Je veux bien, n'ayant pas d'arguments contre, en convenir. Mais encore une fois la façon de formuler les faits et l'argument est ici importante car pernicieuse. A ma connaissance, nul n'a attesté avoir vu ce triangle sur son fils en dehors du Dr X dans ses récits. Face a un tel phénomène pourquoi n'a-t-il pas pris quelques photos du ventre de son bambin prodige comme il le fit avec lui-même? Il y en bien une mais ce n'est pas un triangle! Nous en reparlerons plus loin.
Même A.Michel, qui dit avoir entendu une conversation téléphonique entre la grand-mère et le Dr X rendant ce fait crédible, ne dit nulle part l'avoir constaté de visu. Cette troublante écoute de conversation (*2) est probablement provoquée par X dans le but de se créer un alibi (par le biais de la grand mère probablement inquiéte d'irritations banales chez l'enfant), devinant que, devant de tels arguments, pas un enquêteur n'oserait aller vérifier auprès des personnes concernées par crainte d'outre-cuidance envers ce témoin (ami de surcroît) qui acceptait d'être approché.
Un subtil piège psychologique dans lequel se trouve pris l'enquêteur qui ne demande qu'à être émerveillé, pour à son tour émerveiller les autres. A.Michel s'était pourtant rendu compte que diverses preuves que lui apportait le Dr X sur ses expériences paranormales (ex : lévitation) sentaient le faux alibi infantile, la manipulation et la mise en scène théâtrale (caractéristique de l'hystérie). Mais il crut bon d'y trouver une autre intelligence que celle de son témoin. Mme X ne se résigna pourtant à croire son mari qu'après une longue période de doute sur sa sincérité et probablement surtout pour sauver son équilibre et celui de son foyer. (*2)
Il est alors possible de penser que, soit dès le début de l'enquête d'A. Michel soit à l'occasion de ses "stigmate-party" anniversaires durant lesquelles il s'entourait d'un petit cercle de spectateurs choisis, le Dr X ait eu recours à des onctions localisées de produits qui ont le pouvoir de faire un érythème avec un certain décalage dans le temps (de la gaze en triangle et du sparaplaie, le tour est joué). La panoplie est large, allant du décape-four au trichloréthylène en passant par des anesthésiques locaux aux effets similaires connus, surtout lorsque l'on a suivi, comme le Dr X, quelques études de biologie/médecine. Les thermographies de son ventre que nous connaissons n'excluent en rien ce type de procédé puisque les conditions des examens thermographiques et le protocole préalable de surveillance (dont l'existence est improbable) du Dr X ne sont pas précisés.
Une autre hypothèse explicative des effets allégués serait donc envisageable : celle de la supercherie organisée sur fond de maladie mentale. Notons à ce propos deux détails:
C'est suite à une question très suggestive d'A.Michel que le triangle apparaîtra le soir de la première date anniversaire. On peut y voir une confirmation de trucage à la demande, tout autant qu'une auto-suggestion du Dr X pour se valoriser au yeux d'A.Michel dans un cadre hystérique.
La photo du nombril du bambin est cohérente avec une supercherie faisant usage de sparadrap pour limiter un érythème provoqué artificiellement.
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http://www.zetetique.org/drx.html
[quote]Le cas du Dr X : deux ovnis pour un stigmate
par Éric Maillot
A l'heure où les ufologues français semblent essentiellement préoccupés par l'étude des quelques cas les plus fantasques de notre casuistique (ceux des ravis ou des contactés étant très à la mode en ces décennies 80-90) et où les débats se polarisent sur la thèse folkloriste ou de celle du zoo intergalactique des cultistes soucoupomanes, il est intéressant de rappeler une autre alternative d'approche ufologique, moins excessive, surtout plus concrète et permettant d'obtenir des résultats tangibles.
Cette démarche consiste à penser économiquement et rationnellement les faits et cas majoritaires qui se présentent à nous, sans chercher aussitôt à créer une nouvelle école de pensée, une nouvelle hypothèse explicative globalisante, bancale ou invérifiable comme les précédentes. Il suffit donc de retrousser ses manches et de chercher à comprendre un maximum de témoignages, au cas par cas, en prenant comme référents les acquis de notre science du XXième siècle. Et bien des choses s'éclairent, s'étayent et permettent d'avancer tranquillement sur des bases solides. Il est vrai qu'il n'y a là guère de place pour «la part du rêve» ou la «notoriété médiatique», moteurs de bien des ufologues et de l'ufologie. Cette démarche est laborieuse et peu pratiquée, mais elle est efficace quand elle est menée à terme.
Comme un exemple vaut mieux qu'un long discours, examinons ensemble un cas dit «fort» ou «grand classique», comme l'on a coutume de dire dans le milieu. Vous ne trouverez ici qu'un résumé du témoignage pour deux raisons :
Vous inciter une relecture nécessaire (*1), à une démarche de recherche d'information et de vérification critique de mes propos.
Pour m'éviter de passer des heures à recopier ce qui l'a déjà été par d'autres et profiter de cette économie pour argumenter sur le fond et l'origine de l'observation.
Parlons donc des ovnis jumeaux qu'un certain «docteur X» observa durant la deuxième partie d'une nuit du mois de novembre 1968. N'ayant pas vu de bulletin officiel, nous présumerons que la météo était bien, comme le dit le témoin, pluvieuse avant et venteuse pendant (ce qui paraît en contradiction avec la présence d'un brouillard dans la vallée en face de lui).
Ce monsieur X, souffrant d'un sommeil léger à cause d'une récente blessure au tibia, est réveillé par les appels de son fils de 14 mois. Il s'occupe de son enfant puis cherche à refermer des volets qui claquent. Il observe alors, en refermant les volets sous une pluie battante, des flashs longs et réguliers qui lui avaient d'abord fait penser à un orage ; idée qu'il exclut n'entendant pas de tonnerre. L'éclairement du paysage lui paraît similaire à une clarté lunaire intermittente. Il n'observe pas la source lumineuse. Il va dans sa cuisine, se désaltère et constate, d'une fenêtre donnant au S/S.E, que la source est bien plus à droite, proche de l'ouest (voir plan en annexe). S'étant placé sur sa terrasse (donnant au S/S.E) alors que la pluie diminue et cesse, il voit sur sa droite deux choses, de forme globale ovale au grand axe horizontal, l'une paraissant un peu plus petite et un peu plus haute que l'autre, d'une couleur blanc argent pour leur moitié supérieure et rouge soleil couchant pour leur partie inférieure. Elles pulsent à l'unisson, se meuvent vers la gauche en augmentant de taille, pivotent, se resserrent. Et là, singulièrement dans les annales ufologiques, ces ovales vont s'interpénétrer latéralement. L'ovni unifié devient énorme.
Faisons la pause. L'idée, banale et plus réaliste, d'un objet occultant l'autre n'aurait pas aidé à faire un grand classique. Certaines touches d'étrangeté, ajoutées par le témoin ou l'enquêteur, de manière inconsciente ou volontaire, sont indispensables pour accéder à la postérité. On préféra donc imaginer que l'impensable était possible. On ne voulut pas se faire remarquer en suggérant une idée plus prosaïque mais combien plus... louche : le témoin avait vu double ou n'avait pas "les yeux en face des trous". On appelle cela de la diplopie. Ce symptôme est associé soit à une atteinte des muscles de l'oeil, soit à leur commande nerveuse ou soit à une lésion du cristallin.
Avec un peu de curiosité, juste pour comprendre un peu mieux son oeil avant de prétendre comprendre des hypothétiques ovnis, il est alors possible de prendre un petit dictionnaire médical et de chercher quelques précisions sur nous-même. Ce faisant, nous découvrons alors que des paralysies, associées ou isolées, des muscles oculomoteurs s'observent dans les cas d'intoxication (ou suite à une anesthésie générale pour l'auteur) et dans les hémiplégies. Dans ce dernier cas, aux difficultés d'accomodation de la vision peuvent s'ajouter une chute de paupière sur un oeil et les yeux ne se suivent pas dans leur mouvement ou direction de regard (strabisme momentané).
A ce stade, amusons nous un peu ensemble à un petit exercice :
Derrière une fenêtre (c'est utile pour vous seulement qui avez une bonne vue), regardez un lampadaire éclairant votre rue (à 50m). Rien d'anormal. Maintenant fermez à demi une paupière. Vous verrez alors apparaître, vous aussi, des «antennes» lumineuses pointues et un faisceau lumineux venir soudain vers vous! Ensuite, toujours en clignant légèrement d'un oeil, regardez la vitre de votre fenêtre tout en prêtant attention au lampadaire. De cette manière vous vous trouverez en situation pour perturber votre accomodation spontanée. Alors vous verrez quelque chose de très proche de ce qu'a vu le Dr X. Le lampadaire se dédouble. Voilà, vous aussi venez de vivre l'observation deux ovnis à antennes qui finiront pas fusionner quand vous en aurez marre de forcer sur vos muscles oculaires. Comme de fil en aiguille l'on comprend en apprenant à apprendre!
On est bien loin des grandes théories ou des discussions sur le sexe des E.T. Et si près de la réalité. Trop peut-être...
Le témoin était atteint d'une hémiparésie droite, consécutive à une blessure de guerre ayant provoqué un hématome sub-dural dans la région occipitale gauche avec possibilité de fracture suivi d'un coma de 21 jours. Nous prêterons ici une petite attention aux rumeurs qui courent sur les capacités médicales des personnels militaires et une plus grande au fait que la zone occipitale, principalement, est celle qui gère la vision.
L'hémiplégie du Dr X se guérit miraculeusement peu après son observation d'ovni. Il était, et reste encore, de bon ton d'imaginer que cet effet est celui de la bonté des intelligences qui piloteraient ces deux hologrammes spatio-temporels matérialisés pour une brève mission dont les buts nous échappent (J'y croirais presque si je continuais cette envolée délirante style S.F).
Il est nettement moins bien vu d'envisager qu'une telle hémiplégie puisse avoir pour origine une personnalité hystérique. Mot qui fait hérisser les cheveux de beaucoup de bons croyants à qui je suggère de s'attendre à d'autres émotions fortes avec ce qui suit. Divers indices étayent sérieusement cette piste ouverte par Aimé Michel (loin d'être un sceptique) :
Ce type choc de guerre est bien connu comme déclencheur de névrose post-traumatiques ou d'hystérie. Un autre choc (physique et/ou psychologique) est aussi capable dans ce cas de guérir l'hémiparésie associée, symptôme dit de conversion.
L'épisode amnésique après le choc de l'observation est connu en psychiatrie.
De la part du Dr X, le fait de noter scrupuleusement, sur un petit carnet, les détails de son observation pourrait se comprendre aisément s'il était formé ou préparé à l'enquête ufologique et à ce type d'évènement ou encore s'il était journaliste. Or son témoignage ne laisse pas transparaître cette influence ufologique et sa profession de chirurgien dentiste n'explique pas cette réaction. De même l'attitude de Mme X, qui note elle aussi les propos que son mari tient durant le sommeil a de quoi surprendre. Sauf si l'on admet des troubles de la mémoire chez le Dr X avant son observation et un suivi médical avec collaboration de Mme X chargée de surveiller des rêves-délires de son époux (*2).
Diverses personnalités hystériques et paralytiques ont déjà eu des guérisons, spontanées et miraculeuses, du même accabit. D'où le si grand scepticisme de la commission médicale (et de l'église) devant les trop nombreux miraculés de Lourdes.
Des personnages, classés Saints, sont des portraits d'hystériques mystiques spécialisés dans les stigmates à thème chrétien (couronne d'épine, plaies de la crucifiction,...(*3)) . Chez le Dr X, c'est un triangle rouge avec un nombril au milieu. Quoi de mystique là-dedans? Il paraîtrait qu'il aurait eu quelque attirance pour la franc-maçonnerie qui a pour symbole un triangle avec un oeil au milieu (représentant la puissance divine). Ce n'est sûrement pas qu'une coïncidence. Son récit d'un rêve du 13/14 novembre, antérieur au stigmate, associant un ovni à un triangle non plus.Mais plus surprenant encore est le fait que ce triangle rouge puisse être une réminiscence du traumatisme subi durant la guerre d'Algérie. En 1958, un dossard avec un gros triangle rouge pointe en haut (sur fond blanc) était porté par des troupes françaises pour être reconnues et ne pas être mitraillées par l'aviation.
Ce symbole de l'insécurité venant du ciel n'était-il pas doublement angoissant parce qu'aussi très visible d'un tireur ennemi? Que l'on aimerait en savoir plus sur le vécu du Dr X en Algérie et sur les idées fixes qui le hantent encore ensuite lors de ses visites médicales de contrôle.
On retrouve bien dans les névroses et l'hystérie des similitudes avec les détails qui furent publiés sur la personnalité et les attitudes de ce docteur anonyme qui aime pourtant bien faire parler de lui. A un point tel qu'on se demande s'il n'a pas fait un peu trop de démonstrations de nombrilisme médiatique pour un honnête homme discret. Ce d'autant plus qu'il refusa qu'un dermatologue, tenu au secret, transmette son cas à l'académie de médecine (ou des sciences).
L'argument pour éliminer l'hystérie serait qu'un enfant (son fils) ne pourrait pas, à 18 mois, être hystérique et manifester les mêmes stigmates que son père. Je veux bien, n'ayant pas d'arguments contre, en convenir. Mais encore une fois la façon de formuler les faits et l'argument est ici importante car pernicieuse. A ma connaissance, nul n'a attesté avoir vu ce triangle sur son fils en dehors du Dr X dans ses récits. Face a un tel phénomène pourquoi n'a-t-il pas pris quelques photos du ventre de son bambin prodige comme il le fit avec lui-même? Il y en bien une mais ce n'est pas un triangle! Nous en reparlerons plus loin.
Même A.Michel, qui dit avoir entendu une conversation téléphonique entre la grand-mère et le Dr X rendant ce fait crédible, ne dit nulle part l'avoir constaté de visu. Cette troublante écoute de conversation (*2) est probablement provoquée par X dans le but de se créer un alibi (par le biais de la grand mère probablement inquiéte d'irritations banales chez l'enfant), devinant que, devant de tels arguments, pas un enquêteur n'oserait aller vérifier auprès des personnes concernées par crainte d'outre-cuidance envers ce témoin (ami de surcroît) qui acceptait d'être approché.
Un subtil piège psychologique dans lequel se trouve pris l'enquêteur qui ne demande qu'à être émerveillé, pour à son tour émerveiller les autres. A.Michel s'était pourtant rendu compte que diverses preuves que lui apportait le Dr X sur ses expériences paranormales (ex : lévitation) sentaient le faux alibi infantile, la manipulation et la mise en scène théâtrale (caractéristique de l'hystérie). Mais il crut bon d'y trouver une autre intelligence que celle de son témoin. Mme X ne se résigna pourtant à croire son mari qu'après une longue période de doute sur sa sincérité et probablement surtout pour sauver son équilibre et celui de son foyer. (*2)
Il est alors possible de penser que, soit dès le début de l'enquête d'A. Michel soit à l'occasion de ses "stigmate-party" anniversaires durant lesquelles il s'entourait d'un petit cercle de spectateurs choisis, le Dr X ait eu recours à des onctions localisées de produits qui ont le pouvoir de faire un érythème avec un certain décalage dans le temps (de la gaze en triangle et du sparaplaie, le tour est joué). La panoplie est large, allant du décape-four au trichloréthylène en passant par des anesthésiques locaux aux effets similaires connus, surtout lorsque l'on a suivi, comme le Dr X, quelques études de biologie/médecine. Les thermographies de son ventre que nous connaissons n'excluent en rien ce type de procédé puisque les conditions des examens thermographiques et le protocole préalable de surveillance (dont l'existence est improbable) du Dr X ne sont pas précisés.
Une autre hypothèse explicative des effets allégués serait donc envisageable : celle de la supercherie organisée sur fond de maladie mentale. Notons à ce propos deux détails:
C'est suite à une question très suggestive d'A.Michel que le triangle apparaîtra le soir de la première date anniversaire. On peut y voir une confirmation de trucage à la demande, tout autant qu'une auto-suggestion du Dr X pour se valoriser au yeux d'A.Michel dans un cadre hystérique.
La photo du nombril du bambin est cohérente avec une supercherie faisant usage de sparadrap pour limiter un érythème provoqué artificiellement.