"A la veille de la découverte d'une nouvelle vie intelligente dans un système solaire fort éloigné du nôtre, il devenait essentiel de faire le point sur une affaire vieille de quelque vingt-cinq siècles: celle des mondes extraterrestres ! A l'évidence, les extraterrestres occupent une place de choix au sein de l'histoire, de la science et de la culture. C'est ce que cet ouvrage se propose d'explorer à travers quelques-unes des plus belles et des plus surprenantes représentations iconographiques jamais publiées - issues des riches collections de l'Agence martienne, une photothèque spécialisée dans les autres mondes. Comme nous allons le découvrir, chaque époque construit et invente ses extraterrestres, à l'aune de ses croyances, de ses fantasmes, de ses systèmes scientifiques, de ses peurs dominantes ou de ses angoisses inavouées. La question n'est plus tant de savoir s'" ils" existent vraiment que de constater à quel point la pensée occidentale a (sur)peuplé les autres mondes avec des êtres créés, fatalement, en regard de l'homme."
A propos des auteurs :
"Farid Abdelouahab est historien de l'art et commissaire d'expositions. Il a signé une vingtaine de livres, dont certains traduits en plusieurs langues alors que d'autres ont été, ces dernières années, honorés par divers prix littéraires. Yves Bosson est photographe et iconographe. Il dirige l'Agence martienne, photothèque spécialisée dans les représentations liées à l'imaginaire scientifique, la science-fiction populaire et les anomalies parascientifiques : ovnis, phénomènes paranormaux et autres créatures mystérieuses."
Bien que sorti en septembre dernier en librairie, je n'ai pas encore vu de publicité pour ce sympathique livre.
De A comme "Accueil, comité d'" à Z comme "Zoo cosmique", ce livre passe en revue tout ce qu'a pu imaginer l'Homme en matière de ziti (copyright Nemrod). Et pas seulement à partir de 1947 et le fameux cas de Kenneth Arnold ( "Si, par définition, le récit fondateur d'Arnold est bien le seul à ne pas avoir subi l'influence de témoignages antérieurs, il a en revanche largement influencé les déclarations de plusieurs générations de témoins. Ces derniers donneront en effet la description des soucoupes qu'Arnold n'a ni vues ni décrites ! Mais comment un simple assemblage journalistique de deux mots peut-il suffire à déclencher un phénomène perceptif aussi massif et aussi précisément conforme aux termes initiaux ?"). Le livre revient par exemple si les anciens extraterrestres de la littérature : Les aventures du baron de Münchhausen, les canaux martiens, les Sélénites, la Guerre des Mondes, etc...
Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous un des articles de ce dictionnaire :
"Faits divers
Faut-il un exemple du traitement médiatique des ovnis ? En voici un, au début des années 1970, tiré d'un journal de l'époque *. Tout y est : d'abord une présentation des lieux - la France profonde - et des témoins, des paysans inspirant la confiance. Puis, par opposition, c'est l'irruption de l'inconnu dans ce quotidien immuable, avec une représentation de soucoupe volante stéréotypée et des titres suggestifs : "On les a vus", "Une boule de feu", "En pleine nuit, il faisait jour"... Enfin, le journal propose son interprétation : "Des envahisseurs", "Le mystère de la vallée perdue", "Une étrange coïncidence"...
Dans la presse, l'ovni constitue une catégorie de faits divers ; dans un talk-show télévisé, il devient un spectacle ; dans un documentaire, il s'agit d'un divertissement ; dans un news magazine, il est présenté comme phénomène de société.
Fait divers, l'ovni l'est sûrement. Mais n'est-il que cela ? La discussion dure depuis un certain... fait divers de 1947 (l'affaire K. Arnold). Quoi qu'il en soit, et faute de mieux, c'est bien a minima la seule catégorie à laquelle on est sûr qu'il appartienne. A contrario, l'annonce d'un vrai contact avec une civilisation extraterrestre sera assurèment traitée sur un autre registre journalistique !"
(* : le journal de l'époque est une couverture d'Ici Paris de mars 1972, titrant "Des envahisseurs en Ardèche")
Et comme le disent les auteurs à la fin de leur introduction : "Un dernier mot avant de poursuivre l'exploration : si ce Dictionnaire visuel des mondes extraterrestres est bien un ouvrage original, les auteurs ne peuvent pour autant en garantir la primeur... Car il est plus que probable qu'à cet instant précis, sur une lointaine exoplanète, d'autres lisent, tout comme vous, un livre qui leur en apprend beaucoup plus sur eux-mêmes que sur les Autres..."
Bref, à placer dans les mains de tous ceux qui, comme moi, sont convaincus que les zitis, c'est comme les dieux : sortis tout droit de notre imagination.