Un article de 1997 sur l'ufologie à l'époque pour les 50 ans de Roswell:
http://archives.lesoir.be/ovni-la-retraite-a-cinquante-ans_t-19970702-Z0DXJR.html
En 2000, T. Veit écrit un article sur la SOBEPS:
http://archives.lesoir.be/l-ovni-n-existe-pas-c-est-un-mythe-moderne_t-20001104-Z0JWED.html
http://archives.lesoir.be/ovni-la-retraite-a-cinquante-ans_t-19970702-Z0DXJR.html
Un ancien de la SOBEPS explique comment il est devenu sceptique.
Thierry Veyt est Bruxellois, moniteur de stage de mathématiques aux Jeunesses scientifiques. Particularité: pendant dix ans, entre 1981 et 1991, cet esprit on ne peut plus cartésien, a été membre de la SOBEPS. La SOBEPS est cette asbl qui, en Belgique, étudie les systématiquement les phénomènes d'«objets volants non identifiés». Cet organisme a acquis, au fil des années, une solide réputation, même au niveau international. Une réputation telle qu'après la vague d'OVNI qui a déferlé sur la Belgique entre 1989 et 1991, la Force aérienne lui a confié l'entièreté du dossier.
-«A la SOBEPS, j'ai d'abord travaillé comme bibliothécaire. J'ai également enquêté sur l'une ou l'autre affaire. Mon but? C'était d'essayer d'expliquer les cas non-identifiés. Cet exercice est intellectuellement très intéressant.
Comme mathématicien, il se penche notamment sur les légendaires «virages à angle droit» d'OVNI, considérés comme impossibles par la physique terrienne (et donc comme un argument des ufologue) et pourtant mathématiquement explicables lorsque des trajectoires sont vues sous un certain angle.
Après dix ans Thierry Veyt est viré de la SOBEPS, avec laquelle il est en procès aujourd'hui. Ses vues étaient devenues incompatibles avec celles des responsables de cette organisation.
- «Au bout d'un certain temps, on se rend compte que la plupart des affaires que l'on traite ne reposent sur rien de concret, explique-t-il. A partir d'un moment, il y a aussi une volonté inconsciente des ufologues de rester dans le mystère, de l'entretenir. Moi, j'avais demandé à la SOBEPS qu'elle constitue un véritable comité scientifique, avec non seulement des physiciens, mais aussi avec des médecins, des psychiatres,...
Toujours fasciné par les phénomènes OVNI, Thierry Veyt est devenu de plus en plus sceptique.
Ufologie psychiatrique
L'immense majorité des cas d'OVNIreposent sur des témoignages de personnes qui ont vu ou qui ont été en contact,... et non sur des preuves matérielles formelles. Le gros problème des témoignages, c'est qu'ils ne constituent pas une preuve scientifique: en effet, le témoin peut avoir été victime d'illusions d'optique, voire d'hallucinations. Il suffit parfois de l'omission d'un détail pour qu'une histoire paraisse crédible. Mais le détail est la clé de voûte de l'édifice.
Thierry Veys s'est intéressé à l'Affaire Bidule,un cas de rencontre du 3ème type étudié pendant 8 ans par la SOBEPS. Le rapport que l'organisation en donne est impressionnant. Il commence ainsi:
«L'enquête dont quelques éléments vont suivre est unique dans les annales de l'Ufologie belge. Le dossier réuni en huit années d'entretiens avec les nombreux témoins est particulièrement complexe et riche d'une multitude de phénomènes rapportés.
Le personnage central de cette affaire est une certaine Mme R, habitant dans le Hainaut avec ses deux filles âgées, à l'époque de 9 et 11 ans. Mme R fait sa première observation le 1er août 1978.
«J'ai vu un objet oblong sans hublot ou porte, avec à l'arrière comme des petits nuages immobiles, figés.
Le 5 décembre 1979, ce sont les filles de Mme R qui allant à vélo à l'école, aperçoivent un engin comme un cigare bleu. Les deux fillettes sont entraînées à bord, où elles rencontre des extraterrestres: «Celui que j'appelais «Bidule» pilotait l'engin. J'ai mangé une sorte de galette. Une galette en métal qui ressemblait à du métal mais quend on la mangeait, c'était une galette. On est passé devant la planète Mars... Puis on est allé sur Vénus... Dans l'engin, il y avait Simon Templar, Roger Moore, le «Saint», comme si c'était une image mais seulement il semblait réel...»
Des rencontres avec Bidule, Mme R il y en aura plusieurs. Bidule l'emmène notamment au fond de la mer où elle rencontre un homme gras, grand comme un géant, couché avec une sorte de drap autour; c'était comme la Grèce au fond, avec des colonnes...
Des témoignages comme cela, il y en a une dizaine de pages. Mme R fait part également de rêves très spéciaux, au caractère sexuel marqué.Tout cela est enregistré et rapporté scrupuleusement par l'enquêteur de la SOBEPS qui conclut que «Mme R présente une personnalité paraphrénique, sans toutefois tendance au délire». Autrement dit, le témoignage de Mme R peut être pris en considération.
Or, précisément, ce dernier «détail», véritable clé de voûte de toute l'affaire Bidule, est faux. Car, chose rare dans le cadre d'une enquête ufologique, Mme R et ses filles ont précisément été vues par un neuropsychiatre qui conclut au contraire: «paraphrénie avec délire chronique d'imagination». En ce qui concerne une fille de Mme R, il écrit même très exactement ceci: «L'analyse neuropsychologique de cette personne révèle l'existence d'une épilepsie temporale, maladie susceptible d'entraîner des absences complexes avec hallucinations stéréotypées, impression d'étrangeté rentrant dans le cadre d'un syndrome rare mais bien connu des neurologues. Un exemple historique de cette pathologie est vraisemblablement Jeanne d'Arc».
Conclusion: le cas Bidule n'est pas à proprement parler un faux. Mais l'enquêteur de la SOBEPS s'est incontestablement laissé entraîner par son «enthousiasme».
-«Ce qui est intéressant dans ce cas, conclut Thierry Veyt, c'est qu'on a voulu camoufler un point important. Et le problème, c'est qu'il est rarissime de soumettre des témoins de ce genre de phénomènes à une électro-encéphalographie.
En 2000, T. Veit écrit un article sur la SOBEPS:
http://archives.lesoir.be/l-ovni-n-existe-pas-c-est-un-mythe-moderne_t-20001104-Z0JWED.html