ENCORE ET TOUJOURS LES MEMES CAUSES !
Enquêtes de P Seray et G F...
Digest de P Seray ainsi que les notes.
CHAUMES-EN-BRIE (77)
06 mars 1974…
Cette affaire de Chaumes en brie (77) revêt une singulière importance. Elle est en effet, la première de toute une série ayant pour explication probable les mêmes causes. Les non-reconnaissances de notre compagnon lunaire ou de notre astre tutélaire ! Mais cette fois il n’y a pas que les témoins qui se trompent sur l’origine du phénomène. Les enquêteurs participent également.
Il est évident que la pression médiatique joue un rôle non négligeable ici.
Le désir de voir, afin d’y croire, s’immisce insidieusement dans l’esprit de nos témoins, incapables de reconnaître l’exégèse. En principe c’est à l’enquêteur de savoir reconnaître avec objectivité l’origine de la méprise. Ici elle est particulièrement facile à reconnaître ! Les dires de nos témoins sont clairs. Parfois, certains détails heurtent nos sensibilités au point de douter de notre propre explication probable ! Il nous appartient alors de dépouiller avec rationalité ce (ces) témoignage(s)…même sur le tard…
Nous sommes le 06 mars 1974 dans une petite bourgade bien sympathique de Seine et Marne.
Chaumes en brie se situe entre Guignes et Rozay-en-Brie. Il est entre chien et loup lorsque le témoin, M.Peccavet, entre chez lui. D’un coup, une masse orangée l’intrigue ! Après un temps d’observation, incapable de reconnaître en cette masse un objet commun, habituel, il se précipite dans la cour de son auberge et avertit aussitôt les membres de sa famille.
Ils seront cinq à observer l’étrange cigare lumineux. Trois, selon le rapport de Gendarmerie (Procès verbal n° 252 du 11 mars 1974) et quatre d’après l’article parut le 12 mars 1974 !
Au passage nous apprenons des gendarmes que la moralité des témoins est inconnue, ces derniers venant juste d’acquérir leur auberge !
Il est en conséquence à noter que les lieux sont pratiquement inconnus de nos témoins. Ce fait explique certainement la non reconnaissance de l’objet en question ( ?). Nous y reviendrons…
L’article de presse (Ed Seine et Marne du 12 mars 1974)
Nostra n° 120 du 25 juillet 1974. « Nos témoins à la Une ! »
C’est donc en possession des données fournies par la gendarmerie que nous nous sommes rendus chez ces témoins. Au bar de l’auberge qu’il tient, M.Peccavet nous accueille avec un air résigné mais sans irritation. Il nous paraît un peu étonné cependant et nous fait savoir que la gendarmerie, la presse et d’autres enquêteurs sont déjà venus l’interviewer !
Il nous raconte librement son aventure :
« Donc je revenais de Chelles où j’avais été faire mes courses, commence-t-il. J’ai dit : « Je vais me payer une petite promenade ». Alors au lieu de passer comme d’habitude (par la RN 36) j’ai fait un détour.
En arrivant là-bas (en nous indiquant les lieux), pour rattraper la RN 36, il y a un stop. Donc je m’arrête. J’ai dit « Qu’est-ce que c’est que ce bazar là ? ». C’était une lumière très rouge, de la forme d’un cigare, très gros. »
Il est entre 18h45 et 19h à cet instant précis, selon M.Peccavet.
D’après le journal « Nostra », il est 17h ! Le PV de gendarmerie mentionne 18h45 environ.
Le témoin rentre sa voiture dans la cour attenante à l’auberge et interpelle rapidement sa famille (sa femme, son fils et sa fille). Il leur crie « Il y a quelque chose dans les pommiers ». Mais personne ne bouge !
Il continue son récit :
« Je retourne dans la cour et constate qu’il est toujours là ! A la même place !
Et je leur dis alors « Vous allez sortir ! » et devant mon insistance tout le monde sort. Et ils sont restés là, ahuris, à regarder ce machin, de forme allongée, rouge-orangé ».
L’objet se déplaçait très lentement, au point que son fils Christian eu le temps de monter les deux étages le menant à sa chambre, de prendre une longue vue et de regarder de nouveau le phénomène.
A notre question « A-t-il vu quelque chose de plus ? », M.Peccavet nous répond par la négative.
Les conditions climatiques étaient identiques à celle que nous avions le jour de notre enquête, à savoir, passage en nombre de nuages ! Nous en avons, d’ailleurs, réalisé un cliché que nous joignions ci-dessous.
Cliché réalisé à la même heure que l’observation de M.Peccavet.
Il continue son récit : « C’est à ce moment que l’on a vu un avion passer ! Un avion qui allait vers Roissy. Nous l’avons vu en dessous de l’objet. Après, il est parti par là (En direction du nord-ouest). Je n’en avais pas parlé alors ! Vous comprenez, je pensais que tout le monde l’avait vu. Puis deux ou trois jours après j’ai eu un contrôle de gendarmerie pour la licence de mon bar. J’ai dit « J’ai vu un truc… »
Nous reviendrons sur tout cela !
A notre demande, M.Peccavet nous dessine l’objet en question. Le schéma est classique et nous le reproduisons malgré tout !
Nous lui demandons d’autres précisions et il nous répond gentiment.
- Enquêteurs : Vous nous dites que l’avion était plus bas que l’objet. Vous voulez dire que l’avion est passé devant l’objet ?
- Témoin Monsieur Peccavet : Oui ! Nous l’avons vu couper la trajectoire de cet espèce d’engin.
-
Dessin de l’objet selon M.Peccavet.
- Enquêteurs : Pourriez-vous évaluer la taille de l’objet ?
- Témoin Monsieur : Ce n’est pas possible. Cela avait la forme d’un cigare, d’un ballon-dirigeable qui émettait une lumière rouge-orangée très vive et si j’avais su j’aurais pris des photos. Comme cela on aurait pu voir la taille…
- Enquêteurs : Par rapport à l’avion ?
- Témoin Monsieur : Ah ! L’avion était zéro à côté.
- Enquêteurs : Il était donc rouge vif. Eblouissant ?
- Témoin Monsieur : Oui. Rouge-orangé, pas éblouissant mais irritant quand même.
- Enquêteurs : Pas de mal aux yeux ?
- Témoin Monsieur : Non. Mais très brillant. On pouvait le regarder en face.
- Enquêteurs : Il se déplaçait ?
- Témoin Monsieur : Oui, l’axe parallèle au sol. Et il sautillait (en nous indiquant de la main un mouvement de va et vien vertical très lent).
- Enquêteurs : Et les contours de l’objet ?
- Témoin Monsieur : Nets ! Absolument nets.
Nous interrogeons à présent Madame Peccavet. Attentive jusqu’à maintenant, elle répond avec simplicité à nos questions. Elle confirme dans les grandes lignes le témoignage de son mari. Le dessin que nous incluons ci-après est conforme à celui de son mari.
Dessin de Madame Peccavet
Elle observera un objet de forme cylindroïde, orange, brillant et semblant émettre des « éclairs ». Nous comprendrons par la suite qu’il s’agissait d’effet lumineux. Ce que son mari indique sous forme de « sautillements » ! Cela ressemble donc à un effet de lumière filtrant au travers de nuages ou de brouillard !
En ce qui concerne les conditions climatiques, Madame nous dira un temps clair !
L’objet semblait suivre une trajectoire l’amenant vers Paris. Soit est vers ouest. L’observation durera environ trois minutes.
Madame indique également un ordre de grosseur d’environ 1 mètre (nous comprenons en fait qu’elle nous parle de longueur du phénomène et non d’épaisseur).
Nous lui demandons quelques précisions :
- Enquêteurs : Le ciel était couvert ?
- Témoin Madame : Non ! Très clair.
- Enquêteurs : ? Donc pas de nuages ? Le soleil était couché ?
- Témoin Madame : Oui.
- Enquêteurs : Avez-vous entendu un bruit ?
- Témoin Madame : Non. C’était silencieux.
Donc, Madame nous affirme qu’il existait un temps absolument clair lors de l’observation. Monsieur se souvient d’un temps couvert ! ( ?).
Nous manquons alors d’esprit pour noter immédiatement Monsieur nous dit « nuageux » (comme le jour de notre enquête) et Madame « temps clair » (puisque présence de brouillard ?). Quoiqu’il en soit, si le temps offrait un ciel dénué de nuages et de brouillard, il est évident qu’il existe ici un problème de taille !
Nous nous rendons dans la cour attenante à la maison et endroit de l’observation. Elle est vaguement rectangulaire, limitée à l’ouest et au nord par et la maison elle-même et un poulailler puis un rideau d’arbres de cinq à six mètres de haut. Lors de la discussion qui s’ensuivit, nous apprenons que l’objet se situait largement au-dessus de ce rideau d’arbres. Nous en tirons le montage suivant.
cette contradiction. S’agissait-il alors de présence de brouillard ? Ce à quoi nous n’aurons pas de réponse, mais pourrait expliquer que
Montage du phénomène.
Notes :
De notre enquête ressort nombre de contradictions premières. Ce que n’implique pas forcément un mensonge de la part de nos témoins, mais plutôt un manque certain d’attention vis à vis du phénomène ! Du moins en analyse première.
En effet, nous avons vu que Monsieur nous donne comme indication atmosphérique un temps identique à celle régnant le jour de notre enquête, à savoir nuageux ! Madame se souvient quand à elle d’un temps clair !
Y avait-il un brouillard latent ce jour précis ? Certainement ! Connaissant particulièrement bien cette région il est plus que probable qu’un voile de brouillard existait alors !
En outre, notons la présence de la pleine lune le 08 mars en cette direction. Dès lors, de deux choses l’une !
Où bien les témoins Peccavet ont été trompés de bonne foi, et là il nous faut absolument inclure la présence de nuages ou de brouillard pour mettre hors de cause une mauvaise foi, voir un mensonge de leur part ! Ou alors ils ont obligatoirement reconnu la Lune dans l’engin décrit (même direction, même forme et grosseur apparente) et saisis dans sa forme particulièrement exceptionnelle ce jour là, connaissant parfaitement la mini vague déferlante dans la région immédiate, ils ont décidé d’utiliser à des fins publicitaires l’objet possible de la confusion, (ici notre astre lunaire). M Peccavet venait d’acquérir l’hôtel restaurant ne l’oublions pas !
En revanche, si d’aventure, le ciel était nuageux ou avec une forte présence de brouillard, l’intégralité du témoignage se retrouve dans les descriptions de nos témoins et la Lune se prête volontiers à la méprise.
Sauf que…A qui faire croire qu’avec une longue vue, son fils Christian (non interrogé ici puisque absent et au service militaire) n’a pas reconnu notre satellite ?
Sa fille refusera quant à elle de livrer témoignage.
Ensuite, le PV mentionne Cinq témoins ! La presse indique d’abord trois puis le lendemain Quatre ! Nous pensons que le petit dernier à été témoin aussi, mais que son âge le place à l’abri, ce que nous comprenons aisément.
Monsieur Peccavet ne fera une déclaration à la gendarmerie que trois ou quatre jours plus tard (le 11 mars en fait). De là, la presse, déjà sur les dents, lui fait publicité (à deux reprises – les 11 et 12 mars – édition du Parisien de Seine et Marne) et la revue Nostra pagine en gros titre sur son observation.
Même si nos témoins ne sont pas dupes, une telle publicité est toujours bien venue…
Cette affaire, simple, fera l’objet d’une publication dans la revue « Lumières dans la Nuit » n° 156 de juin-juillet 1976 en page 14 à 16. A cette époque nous n’avions pas cherché à expliquer le dit phénomène. Le recueil de témoignage étant plus important que la recherche de compréhension. Les données existantes et présentes encore aujourd’hui, dans nos dossiers, nous permettent de résoudre avec forte probabilité que la Lune est bien l’objet de la méprise et que nos témoins d’alors se servirent de cela pour se faire connaître dans la région…
Mieux, et les excuses ne seront pas d’un grand secours ici. Un des enquêteurs (P Seray) avait déjà bien noté la présence de la lune le jour de l’observation. Mais, par omission ou pour ne pas contredire les témoins et ainsi renforcer la croyance quasi absolue de l’enquêteur, le mieux était de faire l’impasse sur ce « détail ». En effet, comment pouvais-je penser un seul instant à cette époque qu’un témoin ne puisse reconnaitre notre satellite des nuits, même avec un temps de chien ou avec présence de brouillard ? Si en revanche le temps était clair comme le confirme Madame (mais elle est seule à le dire), alors pourquoi ne pas avoir reconnu la Lune (ou bien l’avoir vue en même temps que le dit phénomène) ?
Dès lors, le rapport sera amputé de quelques renseignements, puisque jugeant que ces derniers n’avaient pas beaucoup d’importance. Ce ne fut que beaucoup plus tard (1980) que reprenant les notes nombreuses que j’avais alors conservées, je me rendis compte des erreurs, omissions et surtout du manque de rigueur, trompant ainsi nombre de lecteurs de LDLN.
(Janvier 1977- voir « Lumières dans la Nuit » n° 156)
Capture du ciel à l’aide de Stellarium. (date du 06 mars 1974, 19 h)
La lune est grosso-modo au 115° vers 18h45/19 h, soit la direction de l’apparition du phénomène observé par nos témoins. Pourquoi n’ont-ils pas vu la lune ?
Plan des lieux :
La flèche en noir indique un 110° grosso-modo qui est la direction d’observation du témoin.
Ma conclusion : Il n’y a pas que les témoins qui se trompent, du moins la plupart d’entre eux le font de toute bonne foi. Les enquêteurs participent également au mensonge ufologique, parfois involontairement, parfois pour renforcer leurs propres convictions. Ce fut mon cas lors de cette affaire même si je ne l'ai admis que plusieurs années plus tard.
P SERAY
Enquêtes de P Seray et G F...
Digest de P Seray ainsi que les notes.
CHAUMES-EN-BRIE (77)
06 mars 1974…
Cette affaire de Chaumes en brie (77) revêt une singulière importance. Elle est en effet, la première de toute une série ayant pour explication probable les mêmes causes. Les non-reconnaissances de notre compagnon lunaire ou de notre astre tutélaire ! Mais cette fois il n’y a pas que les témoins qui se trompent sur l’origine du phénomène. Les enquêteurs participent également.
Il est évident que la pression médiatique joue un rôle non négligeable ici.
Le désir de voir, afin d’y croire, s’immisce insidieusement dans l’esprit de nos témoins, incapables de reconnaître l’exégèse. En principe c’est à l’enquêteur de savoir reconnaître avec objectivité l’origine de la méprise. Ici elle est particulièrement facile à reconnaître ! Les dires de nos témoins sont clairs. Parfois, certains détails heurtent nos sensibilités au point de douter de notre propre explication probable ! Il nous appartient alors de dépouiller avec rationalité ce (ces) témoignage(s)…même sur le tard…
Nous sommes le 06 mars 1974 dans une petite bourgade bien sympathique de Seine et Marne.
Chaumes en brie se situe entre Guignes et Rozay-en-Brie. Il est entre chien et loup lorsque le témoin, M.Peccavet, entre chez lui. D’un coup, une masse orangée l’intrigue ! Après un temps d’observation, incapable de reconnaître en cette masse un objet commun, habituel, il se précipite dans la cour de son auberge et avertit aussitôt les membres de sa famille.
Ils seront cinq à observer l’étrange cigare lumineux. Trois, selon le rapport de Gendarmerie (Procès verbal n° 252 du 11 mars 1974) et quatre d’après l’article parut le 12 mars 1974 !
Au passage nous apprenons des gendarmes que la moralité des témoins est inconnue, ces derniers venant juste d’acquérir leur auberge !
Il est en conséquence à noter que les lieux sont pratiquement inconnus de nos témoins. Ce fait explique certainement la non reconnaissance de l’objet en question ( ?). Nous y reviendrons…
L’article de presse (Ed Seine et Marne du 12 mars 1974)
Nostra n° 120 du 25 juillet 1974. « Nos témoins à la Une ! »
C’est donc en possession des données fournies par la gendarmerie que nous nous sommes rendus chez ces témoins. Au bar de l’auberge qu’il tient, M.Peccavet nous accueille avec un air résigné mais sans irritation. Il nous paraît un peu étonné cependant et nous fait savoir que la gendarmerie, la presse et d’autres enquêteurs sont déjà venus l’interviewer !
Il nous raconte librement son aventure :
« Donc je revenais de Chelles où j’avais été faire mes courses, commence-t-il. J’ai dit : « Je vais me payer une petite promenade ». Alors au lieu de passer comme d’habitude (par la RN 36) j’ai fait un détour.
En arrivant là-bas (en nous indiquant les lieux), pour rattraper la RN 36, il y a un stop. Donc je m’arrête. J’ai dit « Qu’est-ce que c’est que ce bazar là ? ». C’était une lumière très rouge, de la forme d’un cigare, très gros. »
Il est entre 18h45 et 19h à cet instant précis, selon M.Peccavet.
D’après le journal « Nostra », il est 17h ! Le PV de gendarmerie mentionne 18h45 environ.
Le témoin rentre sa voiture dans la cour attenante à l’auberge et interpelle rapidement sa famille (sa femme, son fils et sa fille). Il leur crie « Il y a quelque chose dans les pommiers ». Mais personne ne bouge !
Il continue son récit :
« Je retourne dans la cour et constate qu’il est toujours là ! A la même place !
Et je leur dis alors « Vous allez sortir ! » et devant mon insistance tout le monde sort. Et ils sont restés là, ahuris, à regarder ce machin, de forme allongée, rouge-orangé ».
L’objet se déplaçait très lentement, au point que son fils Christian eu le temps de monter les deux étages le menant à sa chambre, de prendre une longue vue et de regarder de nouveau le phénomène.
A notre question « A-t-il vu quelque chose de plus ? », M.Peccavet nous répond par la négative.
Les conditions climatiques étaient identiques à celle que nous avions le jour de notre enquête, à savoir, passage en nombre de nuages ! Nous en avons, d’ailleurs, réalisé un cliché que nous joignions ci-dessous.
Cliché réalisé à la même heure que l’observation de M.Peccavet.
Il continue son récit : « C’est à ce moment que l’on a vu un avion passer ! Un avion qui allait vers Roissy. Nous l’avons vu en dessous de l’objet. Après, il est parti par là (En direction du nord-ouest). Je n’en avais pas parlé alors ! Vous comprenez, je pensais que tout le monde l’avait vu. Puis deux ou trois jours après j’ai eu un contrôle de gendarmerie pour la licence de mon bar. J’ai dit « J’ai vu un truc… »
Nous reviendrons sur tout cela !
A notre demande, M.Peccavet nous dessine l’objet en question. Le schéma est classique et nous le reproduisons malgré tout !
Nous lui demandons d’autres précisions et il nous répond gentiment.
- Enquêteurs : Vous nous dites que l’avion était plus bas que l’objet. Vous voulez dire que l’avion est passé devant l’objet ?
- Témoin Monsieur Peccavet : Oui ! Nous l’avons vu couper la trajectoire de cet espèce d’engin.
-
Dessin de l’objet selon M.Peccavet.
- Enquêteurs : Pourriez-vous évaluer la taille de l’objet ?
- Témoin Monsieur : Ce n’est pas possible. Cela avait la forme d’un cigare, d’un ballon-dirigeable qui émettait une lumière rouge-orangée très vive et si j’avais su j’aurais pris des photos. Comme cela on aurait pu voir la taille…
- Enquêteurs : Par rapport à l’avion ?
- Témoin Monsieur : Ah ! L’avion était zéro à côté.
- Enquêteurs : Il était donc rouge vif. Eblouissant ?
- Témoin Monsieur : Oui. Rouge-orangé, pas éblouissant mais irritant quand même.
- Enquêteurs : Pas de mal aux yeux ?
- Témoin Monsieur : Non. Mais très brillant. On pouvait le regarder en face.
- Enquêteurs : Il se déplaçait ?
- Témoin Monsieur : Oui, l’axe parallèle au sol. Et il sautillait (en nous indiquant de la main un mouvement de va et vien vertical très lent).
- Enquêteurs : Et les contours de l’objet ?
- Témoin Monsieur : Nets ! Absolument nets.
Nous interrogeons à présent Madame Peccavet. Attentive jusqu’à maintenant, elle répond avec simplicité à nos questions. Elle confirme dans les grandes lignes le témoignage de son mari. Le dessin que nous incluons ci-après est conforme à celui de son mari.
Dessin de Madame Peccavet
Elle observera un objet de forme cylindroïde, orange, brillant et semblant émettre des « éclairs ». Nous comprendrons par la suite qu’il s’agissait d’effet lumineux. Ce que son mari indique sous forme de « sautillements » ! Cela ressemble donc à un effet de lumière filtrant au travers de nuages ou de brouillard !
En ce qui concerne les conditions climatiques, Madame nous dira un temps clair !
L’objet semblait suivre une trajectoire l’amenant vers Paris. Soit est vers ouest. L’observation durera environ trois minutes.
Madame indique également un ordre de grosseur d’environ 1 mètre (nous comprenons en fait qu’elle nous parle de longueur du phénomène et non d’épaisseur).
Nous lui demandons quelques précisions :
- Enquêteurs : Le ciel était couvert ?
- Témoin Madame : Non ! Très clair.
- Enquêteurs : ? Donc pas de nuages ? Le soleil était couché ?
- Témoin Madame : Oui.
- Enquêteurs : Avez-vous entendu un bruit ?
- Témoin Madame : Non. C’était silencieux.
Donc, Madame nous affirme qu’il existait un temps absolument clair lors de l’observation. Monsieur se souvient d’un temps couvert ! ( ?).
Nous manquons alors d’esprit pour noter immédiatement Monsieur nous dit « nuageux » (comme le jour de notre enquête) et Madame « temps clair » (puisque présence de brouillard ?). Quoiqu’il en soit, si le temps offrait un ciel dénué de nuages et de brouillard, il est évident qu’il existe ici un problème de taille !
Nous nous rendons dans la cour attenante à la maison et endroit de l’observation. Elle est vaguement rectangulaire, limitée à l’ouest et au nord par et la maison elle-même et un poulailler puis un rideau d’arbres de cinq à six mètres de haut. Lors de la discussion qui s’ensuivit, nous apprenons que l’objet se situait largement au-dessus de ce rideau d’arbres. Nous en tirons le montage suivant.
cette contradiction. S’agissait-il alors de présence de brouillard ? Ce à quoi nous n’aurons pas de réponse, mais pourrait expliquer que
Montage du phénomène.
Notes :
De notre enquête ressort nombre de contradictions premières. Ce que n’implique pas forcément un mensonge de la part de nos témoins, mais plutôt un manque certain d’attention vis à vis du phénomène ! Du moins en analyse première.
En effet, nous avons vu que Monsieur nous donne comme indication atmosphérique un temps identique à celle régnant le jour de notre enquête, à savoir nuageux ! Madame se souvient quand à elle d’un temps clair !
Y avait-il un brouillard latent ce jour précis ? Certainement ! Connaissant particulièrement bien cette région il est plus que probable qu’un voile de brouillard existait alors !
En outre, notons la présence de la pleine lune le 08 mars en cette direction. Dès lors, de deux choses l’une !
Où bien les témoins Peccavet ont été trompés de bonne foi, et là il nous faut absolument inclure la présence de nuages ou de brouillard pour mettre hors de cause une mauvaise foi, voir un mensonge de leur part ! Ou alors ils ont obligatoirement reconnu la Lune dans l’engin décrit (même direction, même forme et grosseur apparente) et saisis dans sa forme particulièrement exceptionnelle ce jour là, connaissant parfaitement la mini vague déferlante dans la région immédiate, ils ont décidé d’utiliser à des fins publicitaires l’objet possible de la confusion, (ici notre astre lunaire). M Peccavet venait d’acquérir l’hôtel restaurant ne l’oublions pas !
En revanche, si d’aventure, le ciel était nuageux ou avec une forte présence de brouillard, l’intégralité du témoignage se retrouve dans les descriptions de nos témoins et la Lune se prête volontiers à la méprise.
Sauf que…A qui faire croire qu’avec une longue vue, son fils Christian (non interrogé ici puisque absent et au service militaire) n’a pas reconnu notre satellite ?
Sa fille refusera quant à elle de livrer témoignage.
Ensuite, le PV mentionne Cinq témoins ! La presse indique d’abord trois puis le lendemain Quatre ! Nous pensons que le petit dernier à été témoin aussi, mais que son âge le place à l’abri, ce que nous comprenons aisément.
Monsieur Peccavet ne fera une déclaration à la gendarmerie que trois ou quatre jours plus tard (le 11 mars en fait). De là, la presse, déjà sur les dents, lui fait publicité (à deux reprises – les 11 et 12 mars – édition du Parisien de Seine et Marne) et la revue Nostra pagine en gros titre sur son observation.
Même si nos témoins ne sont pas dupes, une telle publicité est toujours bien venue…
Cette affaire, simple, fera l’objet d’une publication dans la revue « Lumières dans la Nuit » n° 156 de juin-juillet 1976 en page 14 à 16. A cette époque nous n’avions pas cherché à expliquer le dit phénomène. Le recueil de témoignage étant plus important que la recherche de compréhension. Les données existantes et présentes encore aujourd’hui, dans nos dossiers, nous permettent de résoudre avec forte probabilité que la Lune est bien l’objet de la méprise et que nos témoins d’alors se servirent de cela pour se faire connaître dans la région…
Mieux, et les excuses ne seront pas d’un grand secours ici. Un des enquêteurs (P Seray) avait déjà bien noté la présence de la lune le jour de l’observation. Mais, par omission ou pour ne pas contredire les témoins et ainsi renforcer la croyance quasi absolue de l’enquêteur, le mieux était de faire l’impasse sur ce « détail ». En effet, comment pouvais-je penser un seul instant à cette époque qu’un témoin ne puisse reconnaitre notre satellite des nuits, même avec un temps de chien ou avec présence de brouillard ? Si en revanche le temps était clair comme le confirme Madame (mais elle est seule à le dire), alors pourquoi ne pas avoir reconnu la Lune (ou bien l’avoir vue en même temps que le dit phénomène) ?
Dès lors, le rapport sera amputé de quelques renseignements, puisque jugeant que ces derniers n’avaient pas beaucoup d’importance. Ce ne fut que beaucoup plus tard (1980) que reprenant les notes nombreuses que j’avais alors conservées, je me rendis compte des erreurs, omissions et surtout du manque de rigueur, trompant ainsi nombre de lecteurs de LDLN.
(Janvier 1977- voir « Lumières dans la Nuit » n° 156)
Capture du ciel à l’aide de Stellarium. (date du 06 mars 1974, 19 h)
La lune est grosso-modo au 115° vers 18h45/19 h, soit la direction de l’apparition du phénomène observé par nos témoins. Pourquoi n’ont-ils pas vu la lune ?
Plan des lieux :
La flèche en noir indique un 110° grosso-modo qui est la direction d’observation du témoin.
Ma conclusion : Il n’y a pas que les témoins qui se trompent, du moins la plupart d’entre eux le font de toute bonne foi. Les enquêteurs participent également au mensonge ufologique, parfois involontairement, parfois pour renforcer leurs propres convictions. Ce fut mon cas lors de cette affaire même si je ne l'ai admis que plusieurs années plus tard.
P SERAY