Ça en fait plaisir à certains, mais l'explication de G. Munsch sur la "vision entoptique" du CAIPAN II est surprenante et logique pour les cas observés aux jumelles : https://www.cnes-geipan.fr/fr/node/59758
Eh oui, qui a le temps de régler l'oculaire de droite sur des jumelles quand on se les partage ? Personne !
GEIPAN a écrit:Le phénomène en jeu est « la vision entoptique ». Plus simplement, ce terme désigne des choses que notre œil perçoit comme faisant partie de la scène observée alors qu’en réalité ce sont des éléments internes de l’œil qui sont visibles en superposition de la scène réelle.
On peut concevoir qu’observer son œil peut créer une situation d’observation étrange !
Il semble difficile pour le témoin d’en avoir conscience ! L’œil peut s’observer lui-même sans avoir recours à un miroir ?!?!
Le 01/12/1968, vers 18h20 plusieurs témoins situés en Haute-Savoie observent le ciel en direction du Sud-Ouest. Pendant quarante minutes environ, ils observent une forte lumière semblant immobile dans le ciel. Disposant de jumelles, ils observent à tour de rôle une grosse boule légèrement jaunâtre et plus ou moins translucide. Celle-ci apparaît comme « nervurée » à la manière d’un « vitrail », sur laquelle une petite lumière blanche, très vive, semble se déplacer en tous sens. Le phénomène disparaît soudainement.
L’analyse montrera que les témoins ont observé la planète Vénus qui se couchait exactement dans cette direction pour disparaître vers 19h00. Aucun des témoins n’a évoqué la présence de Vénus pourtant proche de son éclat maximum (magnitude -4.1), lequel en faisait l’objet le plus brillant du ciel.
Le « piège » dans lequel les témoins sont tombés sans le savoir réside dans le fait que l’oculaire droit des jumelles était totalement défocalisé (c’est un réglage peu connu et pas présent sur tous les équipements visant à compenser les différences d’acuité des deux yeux). De fait, ils observèrent d’un œil la planète Vénus très brillante (la petite boule) et de l’autre son image très défocalisée, prenant la forme d’une grosse boule nervurée.
L’explication scientifique montre que le contour de cette boule est l’observation directe de la pupille de sortie de l’oculaire défocalisé et que les nervures sont les ombres de divers défauts de l’œil (dont possiblement les vaisseaux sanguins de la rétine). Tous les témoins étaient en accord car tous observèrent des images similaires (bien que toutes différentes).
Cette explication fut énoncée en 1995 mais ce ne fut que plus tard que d’autres cas vinrent confirmer l’explication. Et c’est en 2022 que le GEIPAN, lui-même confronté à cette situation, approfondit l’étude et précise les subtilités de cette « vision entoptique » qui est surtout connue dans le cadre des examens ophtalmologiques.
Les recherches d’archives ont permis de recenser d’autres cas similaires en France et en Belgique. Parmi ces cas, nous pouvons en citer un qui fut en son temps très médiatisé (presse, radio, TV) à savoir une observation survenue à Fermaincourt-Cherisy (28) le 19/08/1965. Parmi les 8 témoins adultes qui observèrent une forte lumière à l’horizon Ouest-Sud-Ouest et pendant plus d’une demi-heure. Là encore personne ne parlera de Vénus pourtant bien présente avec une magnitude de -3,22, soit très brillante. Là encore une paire de jumelles passa de mains en mains et les descriptions concordèrent, attribuant à Vénus une taille angulaire comparable à la Lune !
Le témoin principal (car le plus connu) n’était autre que l’illustre Alexandre Ananoff qui fut l’un des pionniers de l’astronautique et qui reçut en 1950 la médaille de l’astronautique (un an avant le plus célèbre encore) Werner Von Braun (père de la fusée Saturne V).
Eh oui, qui a le temps de régler l'oculaire de droite sur des jumelles quand on se les partage ? Personne !