Si je vous dit « un triangle lumineux visible la nuit », je suis sûr que vous me répondrez « un avion ! » (ou alors, si on s'appelle Léon et qu'on habite en Belgique, on peut aussi répondre « vaisseau ziti !!! »). Et bien je répondrai : pas forcément !
En effet, il existe en orbite autour de la Terre des formations bien particulières de satellites, j'ai nommé les NOSS.
Un satellite NOSS, c'est quoi donc ?
Les satellites NOSS sont des satellites militaires américains. NOSS est l'initiale de Naval Ocean Surveillance System, qu'on peut traduire par « Système de Surveillance Naval Océanique ». En effet, les NOSS ont été mis au point par l'armée américaine durant les années 1970 pour localiser les navires suspects en mer, en particulier les navires soviétiques, en détectant leurs transmissions radio ou radar. L'originalité du système est qu'il ne fait pas appel à un satellite, mais à une formation de satellites. Si les premières générations faisaient appel à trois satellites, la dernière n'en utilise plus que deux. On parle alors de doublet NOSS, et non plus de triplet NOSS. En volant à une centaine de kilomètres les uns des autres, ces satellites peuvent trianguler avec précision les transmissions radio des navires en mer, et donc les localiser très précisément.
Ces satellites mesurent environ trois mètres de diamètre. Ils opèrent à une altitude circulaire à environ 1110 km d'altitude, inclinée de 63,4° sur l'équateur. Une altitude et une inclinaison qui leur permet de surveiller l'ensemble des surfaces maritimes de la planète.
Un rapide historique du programme NOSS
Le programme NOSS est issu du programme de satellites militaires Poppy, lancés durant les années 1960 et 1970. Le dernier lancement de satellites Poppy, en décembre 1971, mettait d'ailleurs en jeu quatre satellites, qui volaient par paire sur le même plan orbital.
Il existe trois générations de satellites NOSS.
9 triplets NOSS de première génération (notés NOSS 1-x) ont été lancés entre 1976 et 1987. Sur ces 9 lancements, 8 ont été des succès (le lancement du 9 décembre 1980 s'est soldé par l'explosion de la fusée porteuse). La première génération de NOSS a été lancée par des fusées Atlas F (sauf le dernier triplet, utilisant une fusée Atlas H), depuis la base de Vandenberg, en Californie.
La deuxième génération de NOSS (notés NOSS 2-x) fait appel à trois triplets, lancés entre 1990 et 1996. Les lancements ont eu lieu à l'aide de fusées Titan 4, depuis Cap Canaveral pour les NOSS 2-1, et depuis Vandenberg pour les NOSS 2-2 et 2-3.
La troisième génération a quelque peu dérouté les observateurs, puisqu'elle ne fait plus appel à des triplets, mais à des doublets. Lancés à partir de 2001, les NOSS de troisième génération (notés NOSS 3-x) sont pour l'instant composés de 4 doublets. Les NOSS 3-1 et 3-2 ont été lancés depuis Vandenberg, à bord de fusées Atlas IIAS, et les NOSS 3-3 et 3-4 depuis Cap Canaveral, à bord de fusées Atlas IIIB et Atlas V. A noter que le dernier lancement, en date du 15 juin 2007, auquel j'ai assisté en direct sur internet, ne s'est pas déroulé comme prévu : une panne de la fusée porteuse a injecté le doublet NOSS 3-4 sur une orbite plus basse que prévue. Ces satellites ont du manoeuvrer à l'aide de leurs propres moteurs dans les mois qui ont suivi pour atteindre leur orbite définitive, compromettant la longévité de la mission.
Les satellites militaires américains et les observateurs amateurs : un petit jeu de cache-cache et d'hypocrite...
Afin de suivre les satellites artificiels et prévoir à la seconde près leurs passages, il faut disposer de leurs éléments orbitaux. Ces éléments sont fournis par le NORAD, qui répertorie l'ensemble des satellites et autres débris spatiaux en orbite autour de la Terre. Mais le NORAD est géré par l'armée américaine. Or, depuis 1983, les éléments orbitaux des satellites militaires américains ne sont plus fournis par le NORAD, question de « sécurité nationale ». Une situation somme toute logique, sauf que les Etats-Unis ne se gênent pas pour publier les éléments orbitaux des satellites espions des autres pays... Heureusement, histoire de faire « la nique » à l'armée américaine, des groupes d'observateurs répartis un peu partout dans le monde suivent régulièrement les passages des satellites espions américains, permettant ainsi de reconstituer leurs éléments orbitaux. Une activité fastidieuse et passionnante, limite excitante vu qu'on surfe presque ici avec « les interdits ».
Les satellites NOSS constituent une des cibles les plus excitantes pour les observateurs amateurs : se déplaçant habituellement par deux ou par trois, ils forment souvent un triangle serré de points mobiles visibles à l'oeil nu.
Voici une petite illustration de ce qu'un observateur peut voir dans des conditions parfaites :
Dernière petite hypocrisie des militaires américains : si ces derniers ne cachaient pas les formations en triplet des première et deuxième génération NOSS, il en est autrement pour la troisième, constituée de doublets. En effet, pour chaque lancement de NOSS 3-x, un seul satellite est déclaré officiellement. Le deuxième, qui le suit de près, est « officiellement » un débris lié au lancement. Soit, mais un étrange débris, capable de manoeuvrer en même temps que le premier satellite de la formation., et ce, depuis des années... Et la marmotte ?
En effet, il existe en orbite autour de la Terre des formations bien particulières de satellites, j'ai nommé les NOSS.
Un satellite NOSS, c'est quoi donc ?
Les satellites NOSS sont des satellites militaires américains. NOSS est l'initiale de Naval Ocean Surveillance System, qu'on peut traduire par « Système de Surveillance Naval Océanique ». En effet, les NOSS ont été mis au point par l'armée américaine durant les années 1970 pour localiser les navires suspects en mer, en particulier les navires soviétiques, en détectant leurs transmissions radio ou radar. L'originalité du système est qu'il ne fait pas appel à un satellite, mais à une formation de satellites. Si les premières générations faisaient appel à trois satellites, la dernière n'en utilise plus que deux. On parle alors de doublet NOSS, et non plus de triplet NOSS. En volant à une centaine de kilomètres les uns des autres, ces satellites peuvent trianguler avec précision les transmissions radio des navires en mer, et donc les localiser très précisément.
Ces satellites mesurent environ trois mètres de diamètre. Ils opèrent à une altitude circulaire à environ 1110 km d'altitude, inclinée de 63,4° sur l'équateur. Une altitude et une inclinaison qui leur permet de surveiller l'ensemble des surfaces maritimes de la planète.
Un rapide historique du programme NOSS
Le programme NOSS est issu du programme de satellites militaires Poppy, lancés durant les années 1960 et 1970. Le dernier lancement de satellites Poppy, en décembre 1971, mettait d'ailleurs en jeu quatre satellites, qui volaient par paire sur le même plan orbital.
Il existe trois générations de satellites NOSS.
9 triplets NOSS de première génération (notés NOSS 1-x) ont été lancés entre 1976 et 1987. Sur ces 9 lancements, 8 ont été des succès (le lancement du 9 décembre 1980 s'est soldé par l'explosion de la fusée porteuse). La première génération de NOSS a été lancée par des fusées Atlas F (sauf le dernier triplet, utilisant une fusée Atlas H), depuis la base de Vandenberg, en Californie.
La deuxième génération de NOSS (notés NOSS 2-x) fait appel à trois triplets, lancés entre 1990 et 1996. Les lancements ont eu lieu à l'aide de fusées Titan 4, depuis Cap Canaveral pour les NOSS 2-1, et depuis Vandenberg pour les NOSS 2-2 et 2-3.
La troisième génération a quelque peu dérouté les observateurs, puisqu'elle ne fait plus appel à des triplets, mais à des doublets. Lancés à partir de 2001, les NOSS de troisième génération (notés NOSS 3-x) sont pour l'instant composés de 4 doublets. Les NOSS 3-1 et 3-2 ont été lancés depuis Vandenberg, à bord de fusées Atlas IIAS, et les NOSS 3-3 et 3-4 depuis Cap Canaveral, à bord de fusées Atlas IIIB et Atlas V. A noter que le dernier lancement, en date du 15 juin 2007, auquel j'ai assisté en direct sur internet, ne s'est pas déroulé comme prévu : une panne de la fusée porteuse a injecté le doublet NOSS 3-4 sur une orbite plus basse que prévue. Ces satellites ont du manoeuvrer à l'aide de leurs propres moteurs dans les mois qui ont suivi pour atteindre leur orbite définitive, compromettant la longévité de la mission.
Les satellites militaires américains et les observateurs amateurs : un petit jeu de cache-cache et d'hypocrite...
Afin de suivre les satellites artificiels et prévoir à la seconde près leurs passages, il faut disposer de leurs éléments orbitaux. Ces éléments sont fournis par le NORAD, qui répertorie l'ensemble des satellites et autres débris spatiaux en orbite autour de la Terre. Mais le NORAD est géré par l'armée américaine. Or, depuis 1983, les éléments orbitaux des satellites militaires américains ne sont plus fournis par le NORAD, question de « sécurité nationale ». Une situation somme toute logique, sauf que les Etats-Unis ne se gênent pas pour publier les éléments orbitaux des satellites espions des autres pays... Heureusement, histoire de faire « la nique » à l'armée américaine, des groupes d'observateurs répartis un peu partout dans le monde suivent régulièrement les passages des satellites espions américains, permettant ainsi de reconstituer leurs éléments orbitaux. Une activité fastidieuse et passionnante, limite excitante vu qu'on surfe presque ici avec « les interdits ».
Les satellites NOSS constituent une des cibles les plus excitantes pour les observateurs amateurs : se déplaçant habituellement par deux ou par trois, ils forment souvent un triangle serré de points mobiles visibles à l'oeil nu.
Voici une petite illustration de ce qu'un observateur peut voir dans des conditions parfaites :
Dernière petite hypocrisie des militaires américains : si ces derniers ne cachaient pas les formations en triplet des première et deuxième génération NOSS, il en est autrement pour la troisième, constituée de doublets. En effet, pour chaque lancement de NOSS 3-x, un seul satellite est déclaré officiellement. Le deuxième, qui le suit de près, est « officiellement » un débris lié au lancement. Soit, mais un étrange débris, capable de manoeuvrer en même temps que le premier satellite de la formation., et ce, depuis des années... Et la marmotte ?
Dernière édition par Bob Rekin le 07/04/10, 05:53 pm, édité 1 fois