Zeke
Puisque l'étude des objets volants non identifiés semble s'occuper de génétique et d'évolution des espèces, en l'occurence la nôtre, je pense qu'il serait de bon ton de poster ici quelques articles faisant état de nos connaissances actuelles sur l'histoire de notre lignée et sur les mécanismes d'évolution du vivant, quitte à bousculer quelque peu certaines idées reçu.
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Puisque l'étude des objets volants non identifiés semble s'occuper de génétique et d'évolution des espèces, en l'occurence la nôtre, je pense qu'il serait de bon ton de poster ici quelques articles faisant état de nos connaissances actuelles sur l'histoire de notre lignée et sur les mécanismes d'évolution du vivant, quitte à bousculer quelque peu certaines idées reçu.
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Quatre mythes courants à propos de l’évolution
Près de 150 ans après la publication de « l’origine des espèces » de Darwin, la théorie de l’évolution reste mal comprise par le grand public. L’évolution n’est pas une théorie de pointe ; elle n’est pas difficile à comprendre, et pourtant de récents sondages révèlent qu’environ la moitié des Américains croient que les humains ont été créés dans leur forme actuelle il y a quelques 10.000 ans (Brooks 2001, CBS 2004). Une même proportion rejette l’idée que les humains se sont développés à partir d’espèces animales antérieures (National science Board 2000).
Il est pourtant clairement prouvé qu’aucune espèce, y compris les humains, n’est sortie du néant. Chaque forme de vie a une histoire découlant d’une évolution, et ces histoires sont étroitement liées entre elles. Si nous ne comprenons pas cette évolution complexe, nous prendrons de mauvaises décisions sur notre avenir et celui d’autres espèces. Devons-nous modifier génétiquement l’espèce humaine ? Que deviendront nos ressources alimentaires ? Quels seront les effets du réchauffement global sur la biologie humaine ? Ces questions, et bien d’autres d’importance directe pour l’humanité, n’ont de réponse que si nous comprenons le processus de l’évolution.
En regardant comment l’évolution est décrite dans les médias destinés au grand public, nous sommes tombés sur de nombreux problèmes, le principal étant l’utilisation d’expressions inexactes. Dans le présent article nous examinons des phrases courantes : « l’évolution n’est qu’une théorie » ; « l’échelle du progrès » ; « les chaînons manquants » ; et enfin « seules les forts survivent ».
Ces expressions sont au mieux trompeuses, au pire carrément fausses. La plupart de ces phrases ont des racines anciennes, décrivant la biologie telle qu’on la comprenait il y a des siècles.
« L’évolution n’est qu’une théorie »
Avez-vous parfois entendu des gens critiquer l’évolution en proclamant que « c’est seulement une théorie » ? Le district scolaire du comté de Cobb en Géorgie fit exactement cela en demandant d’apposer sur les livres scolaires de biologie des autocollants déclarant : « L’évolution est une théorie, et non un fait, concernant l’origine des êtres vivants » [2]. Le problème que pose cette revendication réside dans deux usages distincts du mot « théorie ». Dans l’usage populaire, le mot renvoie à une supposition non fondée, comme quand quelqu’un émet une « théorie » prétendant que telle lumière mobile dans le ciel nocturne est un vaisseau spatial extra-terrestre. En revanche, quand des scientifiques utilisent le mot théorie, ils se réfèrent à une explication logique, testée, bien fondée, couvrant une grande variété de faits [3]. Dans ce sens la théorie de l’évolution est aussi solide que la théorie de la gravitation ou que d’autres modèles explicatifs en chimie ou en physique. Il est vrai que la plupart des preuves de l’évolution ne sont pas obtenues par des expériences de laboratoire, comme en chimie ou en physique ; mais on peut en dire autant sur la géologie et la cosmologie.
Un géologue ne peut remonter le temps pour observer en direct la formation de la croûte terrestre ; un cosmologiste ne peut être témoin de l’effondrement d’une étoile en trou noir. Mais cela ne signifie pas que les théories scientifiques de ces phénomènes ne sont que des suppositions sans bases fermes. Certaines théories scientifiques rendent mieux compte des faits que d’autres ; en biologie, il n’existe pas de théorie concurrente ayant plus de pouvoir explicatif que l’évolution. Le biologiste Théodose Dobjansky l’a exprimé au mieux quand il dit : « Rien en biologie n’a de sens si on ne l’éclaire pas par l’évolution ».
Bien des gens confondent la théorie de l’évolution avec le lamarckisme, ainsi nommé d’après le naturaliste français Jean-Baptiste Lamarck (1744-1829). En un sens Lamarck était évolutionniste, car il pensait que les espèces nouvelles avaient évolué à partir d’espèces anciennes ; mais il se trompait sur le mécanisme de ces transformations et sur le temps nécessaire pour ces changements. Lamarck pensait que le mécanisme du changement biologique était la transmission, à la génération suivante, de caractères acquis pendant la vie d’un individu. Son exemple le plus connu et celui de la girafe. Selon Lamarck, les ancêtres de la girafe avaient des cous plus courts et les étiraient pour atteindre des feuilles placées en hauteur dans les arbres. Leurs descendants auraient des cous plus longs car les caractéristiques des cous étirés de leurs parents leur étaient transmises. De plus, Lamarck pensait que l’évolution vers une nouvelle espèce pouvait se faire en peu de générations, peut-être même en une seule. Sa position était raisonnable en son temps, mais il s’avère qu’elle est incorrecte.
Car les caractères acquis ne se transmettent pas [4]. Si vous perdez un bras dans un accident, votre descendance ne naîtra pas avec un bras en moins. Si vous soulevez des poids pour augmenter votre masse musculaire, vous ne transmettrez pas de plus gros muscles à votre descendance. Les Juifs pratiquent la circoncision depuis des centaines de générations, et ce caractère acquis n’est pas dans l’héritage biologique.
La position de la théorie évolutionniste moderne (néodarwinisme [5]) est que quelques ancêtres des girafes avaient des cous plus longs suite à des mutations survenues au hasard. Ces animaux bénéficiaient ainsi de nourritures que leurs congénères ne pouvaient atteindre, avaient de ce fait une meilleure santé, vivaient plus longtemps et avaient donc plus de possibilités de s’accoupler et de transmettre à leur descendance des gènes gouvernant un cou plus long. Beaucoup de changements marginaux, sur une longue période, sont nécessaires pour qu’apparaisse une nouvelle espèce, ou du moins des girafes à long cou.
L’évolution des girafes (ou d’autres formes de vie) ne doit pas être considéré comme un processus isolé. Il y a au moins trois processus indépendants qui, quand on les considère ensemble, forment notre idée de l’évolution : ce sont la réplication, la variation, et la sélection. La réplication est pour l’essentiel la reproduction. La variation est liée aux changements aléatoires, par exemple les mutations, se produisant dans la descendance, la rendant différente de leurs parents. La sélection est le processus par lequel des individus mieux adaptés à leur environnement ont tendance à être les seuls à survivre, et donc à transmettre leurs gènes. Ces trois processus se produisent continuellement dans la nature, et nous appelons évolution leur effet cumulatif.
Si une théorie scientifique entièrement nouvelle, ayant un meilleur pouvoir explicatif, était émise, alors le néodarwinisme serait balayé comme le lamarckisme l’a été. Ni le créationnisme ni l’« intelligent design » ne peuvent être acceptés comme théories scientifiques concurrentes, car ils ne sont pas scientifiques. Ils ne proposent pas d’explication naturelle des phénomènes biologiques, mais plutôt des explication surnaturelles qui ne peuvent être testées scientifiquement. Le néodarwinisme offre une explication naturelle rendant compte des faits liés à l’évolution et rejette les explications surnaturelles.
En discutant la théorie de l’évolution il faut comprendre pourquoi il est trompeur de prétendre que l’évolution est seulement une théorie. L’évolution est en effet une théorie, mais c’est une théorie largement prouvée, et avec plus de pouvoir explicatif qu’aucune théorie biologique concurrente.
L’échelle du progrès
Le mot évolution est parfois utilisé dans le sens de progrès. On parle d’évolution morale à propos de certains changements culturels ayant conduit à une amélioration, telle la reconnaissance accrue des droits des femmes. Ou bien on parle d’évolution technologique en comparant les techniques actuelles à celles des chasseurs-cueilleurs. Cet emploi du mot évolution implique un développement progressif vers des étapes meilleures ou plus évoluées. C’est ce sens non biologique de l’évolution qui influence les gens et les amène à croire que l’évolution biologique implique un progrès qui serait comme une échelle conduisant des états inférieurs vers des états supérieurs.
L’idée d’une échelle évolutive du progrès trouve ses racines dans des concepts, issus de la Grèce classique ou de l’Europe médiévale, sur la nature de l’Univers. La concrétisation la plus commune de ces concepts est « la grande chaîne du vivant », très influente en Europe du quinzième au dix-huitième siècle. L’idée de base est que Dieu et sa création forment une hiérarchie ordonnée allant des choses les moins parfaites, situées en bas de la chaîne, jusqu’aux plus parfaites, situées au sommet, c’est-à-dire Dieu lui-même. En simplifiant, le rangement du bas vers le haut est le suivant : les roches et minéraux, les plantes, les animaux, l’Homme, les anges, Dieu.
Le schéma de « la grande chaîne du vivant » n’était pas établi en pensant à l’évolution, car l’idée de l’époque était que Dieu créa toutes les espèces sous leur forme actuelle, il y a longtemps. « La grande chaîne du vivant » est en fait une méthode de classification. Cette idée commença à perdre du soutien avant la révolution darwinienne et les idées de Darwin et leurs améliorations ultérieures finirent par rompre les liens de la « grande chaîne du vivant ».
La compréhension biologique moderne de l’évolution n’implique pas un progrès vers un but élevé que la vie s’efforcerait d’atteindre [6]. Les mutations génétiques arrivent au hasard.
Une étude de l’ADN des pinsons de Darwin dans les îles Galapagos (Perren et al 1995) donne un bon exemple des raisons pour lesquelles l’idée de progrès est sans signification par rapport à l’évolution. Les résultats de l’étude suggèrent que les premiers pinsons arrivés sur les îles étaient les pinsons de Warbler (Certidea olivacea), dont les becs pointus en faisaient de bons mangeurs d’insectes. De nombreux autres pinsons évoluèrent plus tard à partir des pinsons de Warbler. L’un d’eux est le Geospiza, pinson terrestre, dont le bec large est bon pour écraser des graines ; un autre est le Camarhynchus, pinson arboricole, avec son bec émoussé bien adapté pour déchirer la végétation.
Bien que les pinsons mangeant des graines ou de la végétation aient évolué à partir des pinsons insectivores, ils ne sont pas « plus évolués » que leur ancêtre, ni « supérieurs » sur quelque échelle évolutive. Comme l’évolution des pinsons des îles Galapagos était gouvernée à la base par le régime alimentaire, les pinsons terrestres devinrent plus adaptés à vivre de graines, les pinsons arboricoles à vivre de végétation et les pinsons de Warbler à vivre d’insectes. Si les graines devaient se raréfier sur les îles Galapagos, on peut concevoir que les pinsons granivores, qui sont l’espèce la plus récente, iraient vers l’extinction, alors que les pinsons insectivores, qui étaient là depuis plus longtemps, continueraient à prospérer. Les concepts de « plus élevé » ou « moins élevé » ne s’appliquent pas aux pinsons des îles Galapagos, ni nulle part ailleurs dans l’évolution. Ce qui compte c’est l’adaptation ou l’adaptabilité à l’environnement. Les espèces ne peuvent prévoir l’avenir pour s’adapter délibérément aux changements d’environnement ; si celui-ci change radicalement, les adaptations autrefois favorables se révèlent nuisibles.
Bien que les biologistes rejettent « la grande chaîne du vivant », de même que toute autre explication similaire de l’évolution par une échelle de progrès, l’idée persiste encore dans la culture populaire. Une analogie plus exacte serait celle d’un buisson dont les branches partent dans toutes les directions. Si nous regardons ainsi l’évolution, nous serons moins égarés par l’idée de progrès, car les branches d’un buisson croissent dans des directions variables dans les trois dimensions ; de nouvelles branches peuvent sortir de branches plus anciennes, et cela n’implique pas que celles qui sont plus loin du tronc soient meilleures ni plus avancées que celles plus proches du tronc. Une branche plus récente issue d’une branche antérieure, comme une espèce évoluée à partir d’une espèce antérieure, n’indique pas un plus grand progrès ou avancement. C’est plutôt une pousse nouvelle et différente du buisson, ou, plus précisément, une nouvelle espèce suffisamment adaptée à son environnement pour pouvoir survivre.