Si vous n'êtes pas fan de l'HSP, passez votre chemin.
Pour les autres, je pense que ce cas illustre très bien cette Hypothèse Psycho-Sociale.
Et cerise sur le gâteau, on parle également de chats. Mouhahahaha !
Saint-Marcellin (38), le 12 septembre 1976http://www.cnes-geipan.fr/geipan/regions/rho/etude_1976-09-00342.html
«
SAINT-MARCELLIN (38) 12.09.1976
Observé le 12/09/1976
Région Rhône Alpes
Département Isère
Classe C
Résumé
Observation d'un phénomène lumineux.
Description détaillée
Le 12 septembre 1976 vers 22h des personnes d'une même famille constatent un phénomène lumineux à proximité de leur domicile. Sur le pas de la porte, un des témoin sent une chaleur intense autour de son domicile et son attention est attirée par une forme elliptique d'un blanc incandescent et avec un halo lumineux. Ce phénomène qui se trouve derrière des arbres dure environ deux minutes et disparait brusquement. Quelques instants auparavant une perturbation avait été constatée sur l'écran de télévision et un animal avait été brusquement effrayé. Le lendemain aucune trace au sol ne sera relevée dans le secteur de l'observation. Un voisin témoignera avoir entendu vers 23h comme un coup de tonnerre et constaté une panne de lumière quelques minutes mais il n'a rien vu du phénomène. Aucune autre information plus précise ne sera recueilli sur ce phénomène.
Compte-rendu de l'enquête
Aucun. »
Il y a une petite erreur dans la description détaillée : l'observation n'a pas lieu « vers 22h », mais vers 22h50, ainsi qu'on peut l'apprendre dans le PV.
Ce cas est complété sur le site Base OVNI France ici : http://baseovnifrance.free.fr/listgen.php?typlist=1&page=2&numobs=2329
Nous y apprenons que le cas ne se déroule pas exactement à Saint-Marcellin, mais à Saint-Vérand.
Base OVNI France se base sur le livre
OVNI : Le premier dossier complet des rencontres rapprochées en France de Michel Figuet et Jean-Louis Ruchon.
Afin d'obtenir des informations complémentaires sur ce cas, je me suis donc procuré ce livre. Effectivement, le cas de St-Marcellin / St-Vérand y est décrit, en pages 630 et 631. Il y a même une précision quant à la localisation des témoins : ils se trouvaient au lieu-dit « Le Barret » (c'est à 500 mètres au Sud du centre de la bourgade de St-Vérand).
Ce cas est intéressant à plus d'un titre.
Témoignage direct versus faits rapportésVous en conviendrez avec moi, la matière première de l'ufologie, c'est le témoignage. Bien que non fiable à 100 % (erreurs de compréhension, interprétations, etc), le témoignage humain est la seule source d'information disponible.
On préférera bien entendu
le témoignage direct du témoin à
des faits rapportés par les médias. Les faits rapportés sont en effet des informations de deuxième, troisième, voire quatrième main (ex : « M. X rapporte que son voisin a vu... »). Si le témoignage direct n'est déjà pas fiable à 100 %, que penser des informations qui ont transité par plusieurs étapes ? Un fait rapporté est toujours à prendre avec des pincettes, dans la mesure où certains faits extraordinaires peuvent être amplifiés, diminués, rajoutés ou effacés. De plus, un fait rapporté peut comporter son lot d'erreurs de compréhension et d'interprétations.
Et bien, c'est ici le cas. Nous avons trois sources disponibles : les témoignages directs des témoins (PV de gendarmerie sur le site du GEIPAN) – information de « première main » - ; le récit de l'observation rapporté par Michel Figuet et André Montanella(
OVNI : Le premier dossier complet...) – information de « deuxième main » dans la mesure où ce ne sont pas les témoins qui décrivent ici le phénomène - ; et enfin, un résumé de l'observation par Base OVNI France – information de « troisième main » puisque le site se base sur le texte de Michel Figuet, lui-même information de « deuxième main ».
Des différences apparaissent entre ces récits, que ce soit pour un animal ou pour des faits chronologiques.
Comme chien ou chat...Le site Base OVNI France écrit «
Elle va à la porte du couloir dans l'intention de faire rentrer son chien. ». Et bien à défaut de chien, il s'agit en fait d'un chat, baptisé Moustique, ainsi qu'on l'apprend dans le livre de Figuet. Même si ce dernier ne nous renseigne pas quant à l'espèce de Moustique (chat ou chien?), la nature féline de l'animal ne fait aucun doute dans le PV de gendarmerie : «
Sur la demande de son fils Madame G. est sortie aller chercher le deuxième chat qui se trouvait dehors », confirmé par le récit de Madame G : «
je suis sortie à la demande de mon fils aller chercher le deuxième chat qui se trouvait encore dehors ».
Bref, il s'agit très certainement d'une erreur d'interprétation de Base OVNI France. Cette petite erreur est toutefois sans conséquence sur la suite de l'affaire, mais illustre très bien qu'un fait rapporté comporte son lot d'erreurs.
La suite est un petit peu plus particulière...
Différence de chronologieOn a toujours tendance à croire que les animaux ressentent les choses bien avant les humains. Par exemple, je me souviens avoir entendu que lors du tsunami du 26 décembre 2004, les éléphants thaïlandais avaient fuit par avance les zones côtières.
C'est sans doute ce qui s'est passé pour ce cas, car nous avons une petite inversion de faits chronologiques, renforçant le côté extraordinaire de l'observation.
Récit de Madame G. : «
Le dimanche 12 septembre 1976, j'ai été témoin d'un phénomène étrange. Je me trouvais devant mon récepteur télévision. D'un seul coup l'image a disparu et j'ai vu apparaître un balayage horizontal de l'écran, ressemblant à une sinusoïde. L'écran de la télé est devenu tout noir. Après le chat qui dormait sur les genoux de mon fils J.C s'est réveillé brusquement, effrayé, m'a sauté dessus, comme pour se réfugier. »
En clair : Madame G voit son téléviseur se brouiller, puis le chat se réveille brusquement.
Récit de Michel Figuet : «
Ce soir-là, Mme G. et son fils J.C regardent le journal télévisé (dernière heure). Tout à coup, le chat de la maison, « Mouche » qui dort sur les genoux de J.C se réveille, brusquement saisi d'une frayeur incompréhensible, bondit, le poil hérissé sur sa maîtresse assise sur un canapé à côté de son fils et la griffe au visage. A ce moment précis, un balayage horizontal apparaît sur le petit écran. »
Là, c'est clair, les événements « brouillage de la télé » et « réveil brutal du chat » sont inversés. On peut également noter que le récit du réveil du chat est ici largement amplifié : si pour Madame G, Mouche lui saute dessus « comme pour se réfugier », le récit de Michel Figuet laisse place ici à un chat psychopathe (pléonasme !
), poil hérissé, lui sautant au visage pour la griffer. Drôle de façon de se réfugier dans les bras de sa maîtresse.
Base OVNI France ne fait que reprendre peu ou prou le récit de Figuet («
Une femme et son fils regardent la télévision. Soudainement le chat de la famille qui dormait, bondit sur la femme et totalement affolé la griffe au visage. Au même moment un balayage horizontal apparait sur l'écran de télévision. »
Bref, cet exemple montre bien que nous avons ici une inversion de faits chronologiques, ainsi qu'une amplification de faits dramatiques (chat se réfugiant sur sa maîtresse / chat sautant au visage pour griffer).
Cette inversion de chronologie peut avoir des conséquences sur la compréhension du phénomène :
- Dans le premier cas, le chat peut simplement se réveiller du fait de l'état de panique des témoins (nous allons y venir dans les lignes qui suivent) : les témoins voient leur télé présenter des brouillages bizarres, paniquent, ce qui a peut avoir pour conséquence de réveiller le chat, qui doit se trouver surpris de voir ses maîtres paniquer.
- Dans le deuxième cas, le chat semble ressentir en avance les effets prétendus de l'OVNI sur la télévision, puisque les animaux sont censés « ressentir les choses avant les humains » (retour à l'exemple des éléphants thaïlandais avec le tsunami de 2004). Si un animal ressent quelque chose juste avant que la télévision se brouille, c'est qu'il se passer quelque chose d'étrange. Pourtant, ce n'est clairement pas le cas, puisque Madame G. dit bien que le chat s'est réveillé « après » que la télévision ait commencé à se brouiller.
Un contexte très particulierMême si le récit de Michel Figuet est imprécis, il n'est pas à rejeter, puisqu'il nous donne une information très intéressante quant à la personnalité du témoin principal, Madame G.
Elle n'en fait pas mention dans le PV de gendarmerie, mais elle a déjà vécu un tremblement de terre. Michel Figuet, qui a interrogé les témoins, écrit ceci : «
A cette époque, le tremblement de terre du Frioul en Italie, avait été amplement commenté par les médias d'information et Mme G. qui se trouvait à Orléansville lors de la catastrophe, voyant la réaction de son chat, fait une rapide comparaison avec l'agitation d'oiseaux se trouvant dans une volière quelques secondes avant le cataclysme. »
Une petite recherche sur Wikipedia nous montre ceci : http://fr.wikipedia.org/wiki/Orl%C3%A9ansville
«
La ville d'El Asnam a connu deux tremblements de terre majeurs. Le premier le 9 septembre 1954 (bilan : 1 340 morts et 5 000 blessés), et le second le 10 octobre 1980 qui a détruit la ville à 80 %. ». Nous sommes ici en 1976, et le deuxième séisme n'a pas encore eu lieu. Il s'agit donc du tremblement de terre du 9 septembre 1954. 1340 morts et 5000 blessés, il est donc parfaitement compréhensible que Mme G. soit marquée par ce séisme, d'autant plus qu'à l'époque, elle était très jeune. Le tremblement de terre a eu lieu 22 ans plus tôt, et le livre de Michel Figuet nous apprend que Mme G. a 31 ans. Elle avait donc 9 ans au moment des faits.
Or, justement, le contexte au moment de l'observation est très particulier : «
le tremblement de terre du Frioul en Italie, avait été amplement commenté par les médias d'information ».
Que nous dit Wikipedia sur ce tremblement de terre du Frioul : http://fr.wikipedia.org/wiki/Tremblement_de_terre_du_Frioul
En fait, à l'époque de l'observation, il n'y a pas eu un, mais trois tremblements de terre dans le Frioul :
- 6 mai 1976 à 21h06, magnitude 6,4 sur l'Echelle de Richter, avec 989 morts, 45 000 sans abri, 80 000 personnes touchées. Bref, ce n'était vraiment pas de la petite secousse.
- 11 septembre 1976 à 18h31, magnitude 7,5 sur l'échelle de Mercalli
- 11 septembre 1976 à 18h40 (9 minutes plus tard), magnitude 8 sur l'échelle de Mercalli.
Il y en aura encore un autre un peu plus fort, le 15 septembre, mais il n'a pas encore eu lieu au moment de l'observation.
Echelle de Mercalli : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_de_Mercalli
Les deux secousses du 11 septembre,
veille de l'observation de St-Vérand, ont atteint les magnitudes 7,5 et 8, ce qui correspond à :
«
7 Les gens ont du mal à tenir debout. Les conducteurs sentent leur voiture secouée. Quelques meubles peuvent se briser. Des briques peuvent tomber des immeubles. Les dommages sont modérés dans les bâtiments bien construits, mais peuvent être considérables dans les autres.
8 Les chauffeurs ont du mal à conduire. Les maisons avec de faibles fondations bougent. De grandes structures telles que des cheminées ou des immeubles, peuvent se tordre et se briser. Les bâtiments bien construits subissent de légers dommages, contrairement aux autres qui en subissent de sévères. Les branches des arbres se cassent. Les collines peuvent se fissurer si la terre est humide. Le niveau de l'eau dans les puits peut changer. »
Si ces deux secousses, ayant eu lieu à 9 minutes d'intervalle, sont de moindres amplitudes que le séisme du mois de mai, leurs conséquences sont loin d'être négligeables : dommages sur les maisons, branches cassées, collines fissurées.
Je l'ai écrit juste avant, ces deux séismes ont eu
la veille de l'observation ! Les journaux télévisés devaient très certainement en parler (« avait été amplement commenté par les médias d'information ») le jour de l'observation de l'OVNI.
Or, que nous apprend le livre de Michel Figuet ? «
Mme G. et son fils J.C regardent le journal télévisé (dernière heure) ».
A partir de là commence à se dessiner un scénario explicatif à cette observation d'OVNI : Mme G et son fils regardent le journal télévisé, parlant très certainement des deux tremblements de terre de la ville en Italie du Nord, une région située à quelques centaines de km à peine du lieu de l'observation. Mme G a déjà vécu dans sa jeunesse un gros tremblement de terre (Orléansville, 9 septembre 1954) et sans doute était marquée par celui-ci (qui ne le serait pas à sa place?). Or, le Frioul présente des similarités avec la région où habitent les témoins : Saint-Vérand se situe dans le département de l'Isère, près de Grenoble, aux portes du Vercors, à la limite occidentale des Alpes françaises. Tout comme pour le Frioul : «
les préalpes carniques à proximité de Gemona del Friuli, épicentre du séisme », nous apprend Wikipedia.
Les reportages sur les séismes du Frioul ont très certainement avivé la mémoire de Mme G., sans doute traumatisée par le séisme d'Orléansville. Or, au moment où elle regarde la télévision, le téléviseur se met à présenter un brouillage bizarre («
j'ai vu apparaître un balayage horizontal de l'écran, ressemblant à une sinusoïde. L'écran de la télé est devenu tout noir »).
Mettez vous à la place de Mme G. : les infos vont montre les images de deux gros tremblements de terre dans une région qui ressemble à la votre, vous avez déjà vécu un cataclysme dans votre jeunesse, et soudain, la télévision se brouille et s'éteint sans raison ! Imaginez un instant la panique que peut provoquer ce brouillage télévisé : peut-être un signe d'un gros tremblement de terre qui va éclater sous peu !
La panique de Mme G. a peut-être réveillé le chat, qui devait dormir profondément. Réveillé en sursaut, la pauvre bête ne doit pas comprendre sur le coup ce qui se passe : sa maîtresse commence en effet à paniquer. Quelque peu effrayé, le chat se réfugie sur sa maîtresse, accentuant la panique (et l'imagination) de cette dernière.
Evènements en chaîneAprès que la télévision se soit brouillée et que son premier chat lui ait sauté dessus, Mme G. se rend dehors à la demande de son fils, pour aller chercher le deuxième chat. Son fils doit être également effrayé par cette panne de télévision, car il s'est exclamé : «
Vite, il faut faire rentrer « Moustique » ».
En ouvrant la porte, Mme G est surprise par une forte chaleur («
j'ai été suffoquée par une chaleur intense et est éblouie par un objet blanc très brillant («
mon attention a été attirée par une forme elliptique d'un(e) luminosité d'un blanc incandescent, assez difficile à supporter »).
Son mari confirme le phénomène : averti par son fils (on peut en déduire qu'il ne regardait pas la télévision et qu'il devait se trouver dans une pièce avoisinante – peut-être dormait-il?), il sort du domicile et est également surpris par la forte chaleur extérieure («
j'ai été surpris de trouver une chaleur aussi intense pour l'heure tardive et pour la saison. Je peux évaluer cette chaleur à environ 30°. J'ai ressenti cette chaleur pendant toute la durée du phénomène »). Comme sa femme, il constate la présence d'un objet blanc et très brillant («
mon attention a été attirée par une lumière d'un blanc intense, que j'ai comparé à plusieurs phares de voiture blancs »).
Au passage, nous pouvons noter une nouvelle différence entre le récit direct des témoins, et les faits rapportés par Michel Figuet : si dans son témoignage direct, M. G. dit qu'il peut « évaluer cette chaleur à environ 30° », le livre
OVNI : le premier dossier complet... nous dit «
Ils sont alors assaillis par une forte chaleur (comme celle du four d'un boulanger : comparaison des témoins) »). Il y a donc encore une fois une très probable exagération dans les faits rapportés.
En fait, bien qu'étranges, ces détails insolites (forte chaleur, objet blanc très brillant, et panne de télévision) peuvent trouver des explications simples.
La forte chaleur : orage, ô désespoir (et panique ennemie)Outre le contexte médiatique particulier au moment de l'observation, les conditions météorologiques sont également assez particulières. Le PV de gendarmerie nous apprend en effet que «
environ ½ heures après un violent orage a éclaté ».
Or, qu'est ce qui caractérise l'arrivée d'un gros orage ? Une chaleur étouffante et moite. Les témoins sont également situés dans une vallée (celle de la Gumane, qui se jette dans l'Isère), une caractéristique géographique qui a sans doute amplifié ce phénomène.
Bref, une bonne demi-heure avant un gros orage, il n'est incohérent que les témoins aient pu ressentir une forte chaleur à l'extérieur de leur domicile, même en pleine nuit.
Arrivée de l'orage qui a certainement eu des conséquences électriques, comme nous allons le voir ci-dessous.
Silence... coupure... Action!C'est bien connu, à l'occasion d'un orage, il est prudent de débrancher ses appareils électriques : téléviseur, ordinateur, etc. La foudre qui peut s'abattre sur un réseau électrique peut en effet endommager les circuits.
Nous savons que juste après l'observation a éclaté un gros orage. Le livre de Michel Figuet nous apprend qu' «
il y eut une panne de courant pendant l'observation puis à 0h30 ». Ceci est confirmé par le récit du voisin des G. qui, dans le PV de gendarmerie, dit : «
Lorsque j'ai voulu allumer la lumière, celle-ci manquait ». En clair, au moment de l'observation, il y avait une coupure de courant, puisque le voisin n'a pas pu allumer sa lumière. Et c'est tout à fait normal, puisqu'un orage s'accompagne généralement de baisse de tension ou de coupures dans le courant électrique (c'était certainement encore plus vrai en 1976).
Baisse de tension ? Coupure de courant ? Mais qu'a donc fait le poste de télévision des G. quelques instants auparavant ? «
D'un seul coup l'image a disparu et j'ai vu apparaître un balayage horizontal de l'écran, ressemblant à une sinusoïde. L'écran de la télé est devenu tout noir ». Coïncidence ou non, ce détail n'est pas sans rappeler une télévision dont la réception est brouillée par une baisse ou une coupure de courant... à l'approche d'un orage !
L'objet blanc brillant : une méprise Lune?La famille G.,après être sortie du domicile, constate la présence au raz des crêtes des arbres avoisinants la présence d'un objet blanc et très brillant. Outre ces aspects, nous pouvons noter que :
- l'objet est en partie masqué par les objets à l'horizon («
je n'ai pu distinguer de forme bien précise dans cette lumière du fait que les arbres me masquaient en grande partie ce phénomène. Il m'a semblé que cette lumière était fixe comme posée au sol », «
cette forme se trouvait (…) au raz de la cime des arbres », «
à environ 10 mètres du sol »)
- les descriptions des témoins ne s'accordent pas complètement entre elles : l'objet décrit comme « fixe » par monsieur, «
j'ai remarqué que ce phénomène descendait doucement vers le sol, et s'est immobilisé derrière les arbres » (bon, il faut dire que le mari arrive après, au moment où l'objet semble s'être immobilisé).
- l'objet a une forme particulière : «
cela ressemblait à un demi-cercle » d'après monsieur, «
mon attention a été attirée par une forme eliptique (sic!) » d'après madame.
- enfin, d'après madame, l'objet est décrit comme se trouvant au centre «
d'un halo lumineux »
Au niveau météorologique et astronomique, Michel Figuet nous apprend que «
le ciel était couvert et un orage se préparait, vent force 4, planètes et étoiles ainsi que Lune non visibles ».
Effectivement, avec un temps pareil, l'observation astronomique n'était vraiment pas des plus faciles, mais ce n'est pas pour autant que la Lune était invisible.
En effet, la Lune était levée au moment de l'observation. Elle était située à environ 12° de hauteur angulaire, à l'azimut 83°, c'est-à-dire à l'Est.
12° de hauteur, voilà qui pourrait être compatible avec le fait que l'objet puisse être vue à la cime des arbres (la région présente un certain relief). Elle s'est levée pour un horizon parfait à 21h35. De plus, sa hauteur angulaire lui permet de s'affranchir des brumes et poussières d'horizon , ce qui peut aisément la faire apparaître blanche et brillante.
En outre, la Lune présente ce jour là une grosse face joufflue : nous sommes alors à 4 jours du Dernier Quartier, et la Lune gibbeuse est éclairée à 83%. Une belle forme ovale ! Mme G. n'a t'elle décrit l'OVNI comme étant de forme elliptique ?
La description de l'OVNI par Michel Figuet est également compatible avec la Lune : «
Une lueur demi-elliptique blanche très lumineuse de grande dimension qui descend derrière un bois à 300 m des témoins (30 m de long sur 10 m de large). Un halo lumineux à l'emplacement de l'extinction de l'ellipse ». En clair, l'objet est plus haut que large, ce qui est cohérent avec l'apparence de la Lune au moment de l'observation.
De plus, l'objet est accompagné d'un halo lumineux : ceci est cohérent avec une Lune observée dans un ciel remplit de nuages, ce qui est le cas ici, puisqu'un orage est en approche.
Juste après que les témoins aient vu l'OVNI, celui ci « s'éteint » («
comme une bougie que l'on souffle », d'après le livre de Figuet).
Et si la Lune, qui apparaissait à la faveur d'une éclaircie ou d'une trouée dans les nuages, disparaissait à la faveur de nuages plus épais ? Voilà qui serait compatible avec la présence persistante d'une luminosité après la disparition de l'OVNI (la lumière lunaire filtrant à travers les nuages).
Bien que séduisante, l'hypothèse d'une méprise avec la Lune n'est pas forcément exacte : que ce soit dans le PV de gendarmerie ou dans le livre de Michel Figuet, nous n'avons aucun indication de la direction du phénomène. Une reconstitution sur place serait très utile pour valider ou non cette hypothèse.
Des témoins marqués par l'observationOutre le fait que Mme G. ait vécu dans sa jeunesse un gros tremblement de terre, cette observation d'OVNI a fortement marqué la famille G., en particulier la mère et le fils :
- «
Mon fils a eu très peur mais m'a dit « Maman c'est un O.V.N.I », puis il s'est mis à claquer des dents. Pendant quelques jours il a été traumatisé d'avoir vu ce phénomène, et nous essayons de lkui faire oublier et c'est pour cela que je voudrais qu'il ne soit plus interrogé là-dessus. ».
- «
Je reconnais que j'ai eu peur et que j'y pense encore beaucoup ».
Il est clair ici qu'au moins 2 des 3 témoins étaient en proie à la panique à cause de la suite d'évènements qui se sont enchaînés en quelques minutes à peine (durée du phénomène estimée à 2 minutes).
Scénario explicatif possible pour cette observationAu vu des éléments ci-dessus, nous pouvons établir un scénario cohérent et possible pour ce cas, qu'il reste toutefois à valider (si cela est encore possible).
Le dimanche 12 septembre 1976 vers 22h50, à Saint-Vérand (38), Mme G. et son fils regardent la télévision. Le journal télévisé du jour a fait ses gros titres sur les deux tremblements de terre de la veille en Italie du Nord. Deux catastrophes qui ne sont pas sans rappeler le tremblement de terre d'Orléansville, vécu 22 ans plus tôt par Mme G. Soudain, la réception du téléviseur se brouille, et l'écran devient noir suite à une baisse ou une coupure de courant (un gros orage est en approche).
La panne surprend les témoins, ce qui a pour effet de réveiller le chat, qui dormait profondément sur les genoux du fils. Voyant ses maîtres effrayés ou en proie à l'étonnement, le chat ne sait pas trop ce qui se passe et se réfugie sur sa maîtresse. Mme G. interprète ce fait comme étant un signe annonciateur de tremblement de terre : elle commence vraiment à paniquer. Sans doute également effrayé par la tournure des événements, son fils lui demande d'aller chercher le deuxième chat, qui se trouve dehors.
S'exécutant, Mme G. ouvre la porte et constate deux faits insolites, qui ne font qu'amplifier sa panique : une forte chaleur et la Lune, « posée » sur la cime des arbres, et qui éclaire le paysage. Mais sa panique et son étonnement devant ces deux faits ne lui permettent pas d'identifier la Lune et la chaleur caractéristique de l'air à l'approche d'un gros orage. L'objet blanc et brillant semble descendre doucement vers les arbres : est-ce une illusion provoquée par le mouvement des nuages ?
Son fils va chercher son mari, qui devait se trouver dans une autre pièce. Peut-être était-il en train de dormir. Egalement surpris par la forte chaleur extérieure, il remarque une forte lueur à travers les arbres, et ne parvient pas à l'identifier. Mais les conditions météorologiques, mauvaises, font qu'à ce moment là, un épais nuage passe devant la Lune. L'OVNI semble s'éteindre comme une bougie, et ne reste alors qu'une luminosité, la lumière lunaire filtrant à travers les nuages.
Une demi-heure plus tard, un gros orage éclate.