Concernant l’étude postée plus haut : http://www.infidels.org/library/modern/keith_augustine/HNDEs.html Celle-ci date de 2003 et c’est vrai est très « intéressante ». J’avais décidé de commencer par prendre le temps de bien l’analyser de nouveau. Mais en la parcourant rapidement, je me suis rappelé qu’il y avait quelques petits problèmes à propos de la méthodologie utilisée au niveau de l’analyse des différences culturelles. Grosso modo, l’auteur arrive à la conclusion suivante :
« Very few elements of the prototypical Western NDE are universally present ».
1 – Les pays analysés : L’auteur cite notamment le cas de l’Inde, de la Thaïlande, de la Chine, du Japon, de la Mélanésie, du Congo et de la Zambie. Tous ces pays mis à part le Japon, étaient lors de la réalisation de ces études des pays sous-développés et n’étaient pas connus pour être à la pointe des techniques de réanimation. D’ailleurs, ils sont encore pour la plupart encore à ce stade. Or, on sait que les sujets des NDE “reviennent” souvent d'un coma très profond (voir les études de Pim Van Lommel) et cela grâce aux techniques de réanimation seulement disponibles dans les pays avancés (Le cas du Japon est abordé plus bas).
2 – La nature des témoignages : Alors que des chercheurs sérieux comme Pim Van Lommel(qui a étudié lui 344 cas de patients ayant subi un arrêt cardiaque et traités dans 10 hôpitaux des Pays-Bas) ou Sam Parnia essaient de travailler dans un environnement contrôlé et établissent pour ce faire des protocoles très sérieux, l'auteur qui a commis cette étude lui n'a pas de scrupule à prendre en considération le cas d'un paysan qui s'était évanoui en travaillant dans les champs par exemple (voir l'étude Thaïlande).
Patient collapsed while working in rice fields. Cause of collapse unknown
Il faut comparer des pommes avec des pommes.
3 – L’échantillonnage : Là, l’étude montre d’énormes (que dis-je! de phénoménales) lacunes :
-Inde : 45 cas dans une étude et 10 dans une seconde
-Zambie : 15 cas (avec un très beau :
** Responses based on the 5 African cases reproduced in Morse 1992 (of the 15 collected).)
-Congo et Guam : 4 cas chacun
-Thaïlande : 14 cas (qui se réduisent à 11 témoins, voir le (*))
-Mélanisie : 3 cas
-Chine : 32 cas
Ces études abordent des cas hétéroclites de prétendues NDE ( souvent non-confirmées, voir par exemple le cas du paysan évanoui dans les champs). La liste des cas thaïlandais est vraiment révélatrice de la qualité des données considérées par cette étude...Rien à voir avec le travail sérieux de Mr Van Lommel.
4 – Des comparaisons et des interprétations "osées" : Avec cet échantillonnage parfaitement ridicule du point de vue statistique pour être en mesure d'effectuer des
comparaisons inter-culturelles dignes de ce nom, l’auteur se permet de monter un joli tableau
comparatif totalement inutile et de tirer des conclusions telles que
« very few elements of the prototypical Western NDE are universally present »
.
Certes Van Lommel a identifié seulement une soixantaine de cas, mais son travail a essayé d'identifier notamment le nombre d'occurences des sous-séquences
pas à effectuer des comparaisons avec d'autres études et à essayer de les interpréter.
Notre auteur ici, lui se permet avec un
nombre d'échantillons très faible (et surtout non contrôlés) d'établir des comparaisons disons très olé-olé et des interprétations pour le moins farfelues.
Ce n’est pas très sérieux.
Mais alors pas sérieux du tout.
5 – Le cas du Japon : Avant de passer cette «étude» au broyeur, il y a quand même un élément intéressant qui en ressort : Le cas du Japon. Ce pays est bien sûr connu pour être au même niveau que les autres pays occidentaux en termes de qualité des services de santé. D’où le grand nombre de NDE rapportés (243 dans l’étude Tachibana 2000, c'est quasiment 4 fois le nombre de NDE identifiées par Van Lommel !!). Le plus intéressant est que dans cette étude, le nombre de cas est suffisamment significatif du point de vue statistique.
Et Bingo!:
C’est le seul pays où toutes les séquences sont présentes : que des « Yes » !! Comme dans le reste des pays occidentaux ! Donc lorsque l’échantillonnage devient significatif du point de vue statistique, les invariants sont les mêmes (même si à l'intérieur de chacune des sous-séquences, il y a un degré de variabilité important lié à la culture du témoin)!!! Pour la Chine dont le nombre de cas était
seulement de 34, on avait déjà 6 invariants sur 8. Conclusion : Cette « analyse » ne démontre rien du tout mis à part peut-être le parti pris de l’auteur qui a pris le très gros risque de se ridiculiser sur la place publique.
Ce qui laisse aisément supposer que pour le reste de son “travail”, sa crédibilité doit être au ras des pâquerettes.
Petit retour sur les invariants: Ils sont très bien identifiés dans l’étude de Pim Van Lommel. Prenons le cas de « la communication avec la lumière » : Rencontrer Jésus n’a jamais été considéré comme invariant et on sait très bien (et cela depuis les premiers travaux de Raymond Moody) que ce phénomène semble indiquer que le sujet ou témoin « colle » à la lumière une personnalité (même si ce n’est pas systématique) faisant partie de son univers culturel et religieux. L’invariant donc est « rencontrer la lumière » et non par rencontrer Jésus, Moïse, Dieu ou Jimmy Hendrix. Idem pour la frontière rencontrée. Idem pour la revue de vie, Etc,… Il y a certes des degrés de variabilité à l’intérieur de ces sous-séquences.
Mais ces dernières sont bien là (et cela pour les aveugles, les enfants,…)
Même si elle ne sont pas systématiquement présentes dans tous les témoignages, elles sont facilement identifiables dans les témoignages.
Et ce n'est surtout pas cette "étude" qui peut prétendre les expliquer.