Hehe. Non, je veux dire que quand des individus assistent à un
même stimulus, le mémorisent et puis le restituent, les paramètres estimés (taille, distance, durée, couleurs, vitesse, forme, hauteur angulaire, etc) vont varier d'un individus à l'autre - variabilité inter-individuelle, ce que j'ai représenté par une courbe en cloche (allure gaussienne, mais c'est par commodité, toute estimation de paramètres n'a pas forcément cette allure).
Le corpus OVNI serait largement constitué de ces extrêmes, car à partir des paramètres/caractéristiques estimés et extrêmes, il n'est pas possible d'invoquer un OVI (pour l'ufologue, et parfois assez légitimement) après enquête - parfois si, fort heureusement, cas OVNI devenant OVI -. Prenons un seul exemple, toujours concernant les rentrées :
Le cas des 32 élèves-gendarmes étudié par Hal9000 concernant la direction :
http://perso.numericable.fr/~wolf424/univers.ovni/
On a une distribution "en cloche" quand l'échantillon a à estimer ce paramètre "cap/direction".
Alors que ces trente-deux personnes ont assisté
ensemble et au même évènement, certains donnent des directions carrément opposées aux autres comme le montre ce graphique. Pourquoi ? Car il existe une variabilité interindividuelle lorsque des sujets perçoivent, mémorisent et restituent un évènement/stimulus.
Imaginons que les deux témoins et récits ayant donné une direction/cap SSE et celui qui a donné NO soient "saisis" par un ufologue. Si on invoque ici et
a posteriori après enquête- par exemple un vil sceptique ou un organisme officiel - qu'ils ont assisté à la rentrée atmosphérique du 5 novembre 1990, et comme la direction de rentrée était ENE, le cap qu'ils estiment ici s'écarte de presque 90° du cap de la rentrée. Ils ne peuvent avoir assisté à la rentrée, comment voulez-vous que des futurs Gendarmes fassent une telle erreur d'estimation ? Cela n'a aucun sens. Et voilà deux récits solides et deux matériels testimoniaux retenus par les ufologues.
Alors que ces deux "cas" ou "récits" ne sont que le produit de la variabilité interindividuelle, deux "extrêmes"...
On peut décliner cela très largement et bien sûr développer, c'était juste pour illustrer mon petit dessin.
Petit extrait de mon
draft d'article ou chapitre ou ouvrage en cours :
[...] Or, récits, narrations, témoignages d'un événement ou stimulus perceptif auquel une personne a assisté est justement le matériel principal de l'ufologue ou de l'enquêteur. Si cette variabilité interindividuelle lorsque des individus assistent à un même stimulus est une caractéristique de l'Homme et de sa perception, et qu'elle donne (parfois mais souvent) des estimations très éloignées du stimulus initial, peut être sujette à des biais perceptifs, ajoute des détails qui n'existent pas réellement ou en tant que tels (par des processus de transposition), allant jusqu'à soucoupiser un stimulus conventionnel, il se pourrait bien qu'une grande part du matériel testimonial que l'ufologue analyse ou dissèque, en pensant tenir là un véritable OVNI, ne soit en réalité que la résultante de cette variabilité. En d'autres termes, de nombreux récits, témoignages et les estimations ou détails qu'ils contiennent pourraient n'être en fait que les « extrêmes » en matière de descriptions et d'estimations d'un stimulus (en réalité conventionnel). Ajoutons à cela que l'enquêteur projetterait lui-même ses propres croyances et attentes sur ce matériel, et une boucle de rétroactions serait à l'œuvre ici, c'est à dire une sorte de mécanique auto-réalisatrice, et donc, le phénomène OVNI s'entretenant de lui-même.
Les ou des récits d'OVNI, le phénomène OVNI lui-même, seraient alors et un épiphénomène – c'est à dire un phénomène secondaire lié à un autre phénomène – et encore un phénomène illusoire consistant à croire, prendre ou penser que ces récits et ce qu'ils contiennent seraient autre chose que ce produit inhérent à cette variabilité interindividuelle. Variabilité qui fait donc qu'un stimulus pourtant conventionnel, parce qu'il est nouveau ou perçu sous des conditions très particulières, ou non, et qui est décrit ensuite, donnera lieu à des extrêmes, à des surestimations et sous-estimations, et parfois encore à une soucoupisation, par de nombreuses personnes et ce tout à fait légitimement. L'ufologue ou l'enquêteur en faveur d'une nature exotique se cachant derrière les OVNI n'aurait alors en réalité et s'attacherait qu'à ou en très grande partie à ce produit intrinsèque à la variabilité interindividuelle en matière de perception et de descriptions, lui-même y projetant ses attentes (légitimes, somme toute) donnant lieu à une boucle de rétroactions et une circularité (l'illusionnant légitimement, somme toute).
Les raisons conduisant à non identifier un stimulus en réalité conventionnel sont diverses. Elles peuvent être imputables aux conditions d'observation en tant que telles, parce que le stimulus est vu dans l'obscurité ou selon des conditions plus particulières (par brouillard, brume, subir l'effet de la réfraction atmosphérique, par exemple). Cela peut être dû également parce que le stimulus est vu fugacement, ou que celui-ci est perçu selon un angle de vue non prototypique et donc inhabituel, ou bien subir un éclairement artificiel ou naturel exceptionnel. [...]