Patrice a écrit:Pas si sur Oncle dom, je poursuis ma piste. Mieux vaux éliminer une piste que passer à côté. Faire 20 km pour un camion cela n'a rien de surprenant. L'illusion de monter non plus. je cherche actuellement la météo.
L'illusion de monter existe, mais peut elle amener à une disparition dans les nuages après plusieurs minutes?
Voyons ce que disent nos sources
La gendarmerie a écrit:Amiens, le 7 septembre 1954
Rapport du capitaine [********], commandant la section de Gendarmerie
sur l'apparition d'une "soucoupe volante"
J'étais arrivé à une centaine de mètre lorsqu'il s'est levé, d'abord en ascension oblique assez lente, puis ensuite à la verticale beaucoup plus rapidement et disparaitre à ma vue dans le ciel.
(Emile Renard)
Ce dernier s'est [mis] à s'élever dans les airs lentement et ans aucun bruit. En s'élevant l'engin nous a permis de découvrir comme un tuyau d'échappement duquel s'échappait une fumée gris-bleu et peu dense. L'engin avait une couleur sale, soit noire ou bleu foncé. La fumée était visible jusqu'à ce que l'engin ait atteint une dizaine de mètres. Cet engin prenait de l'altitude en oblique. Après une hauteur de 12 mètres environ, il a monté verticalement et il m'a semblé qu'il prenait de la vitesse. Il a disparu dans les airs environ cinq minutes après sa montée.
(Yves De Gillaboz)
Le Courrier Picard a écrit:Il arriva ainsi à une quinzaine de mètres de hauteur. A ce moment, il abandonna la diagonale et son ascension se poursuivit verticalement et plus rapidement. Pendant quelques minutes, nous l'avons suivi des yeux. A fur et à mesure qu'il montait, on l'apercevait de plus en plus difficilement et il finit par disparaitre.
(Le Courrier Picard, 8 septembre 1954, page 2)
Semaine du Nord a écrit:La « chose » s'élève rapidement à la verticale, pendant une quinzaine de mêtres. Elle ralentit, puis file vers le nord-ouest, vers Toutancourt, après avoir survolé le bosquet tout proche. Elle disparait dans le brouillard.
(Semaine du Nord, 26 septembre 1954, page 12)
Ce départ à la verticale est à relativiser. Premièrement, si l'objet ayant commencé à s'élever à une centaine de mètres des témoins pour continuer pendant plusieurs minutes à la verticale, il aurait disparu à une assez grand altitude pour être près du zénith et les témoins auraient du se tordre le coup pour continuer à l'observer, ce qu'ils ne signalent pas, malgré la précision de leur témoignage.
Deuxièmement, sur la photo de
Semaine du Nord, montrant les témoins indiquant la direction prise par l'engin, la direction qu'ils indiquent est basse sur l'horizon. L'objet n'est donc pas parti vers le zénith.
Il faut probablement comprendre que l'objet a commencé à s'élever obliquement, vers le bosquet, donc vers la droite, jusqu'à une altitude valant 1 1/2 fois sa longueur, puis a changé de direction et est parti dans l'axe de visée des témoins, c'est à dire vers le nord-ouest, tout en continuant à s'élever. Ses dimensions apparentes diminuent avec la distance, et au bout de plusieurs minutes, il finit par disparaitre, tant à cause du ciel brumeux que de sa distance.
Il faut reconnaitre que cette description correspond bien à un hélicoptère partant vers Doullens, et pas du tout à une soucoupe volante, censée disparaitre "à-une-vitesse-vertigineuse", ni à un camion de laitier qui serait parti à travers champ, perpendiculairement au chemin, encore moins à une voiture de course.
Remarquons aussi que le mot "soucoupe volante" apparait dans le titre du rapport de gendarmerie, et dans celui de l'article du
Courrier Picard, mais pas dans les premières déclarations des témoins. Ils ne se mettent à utiliser ce terme que dans l'article de
Semaine du Nord, et il semble donc bien que ce terme leur ait été suggéré.
Donc il nous faut trouver un hélicoptère, présent sur le territoire français en 1954, mais pas assez pour être connu des témoins, faisant une bonne dizaine de mètres, de couleur foncée, avec une porte rectangulaire latérale. Hé bien, il y en a un!
Le Sikorski H34, utilisé par la France pour la guerre d'Algérie, fit ses premiers vols en mars 1954. Comme nous l'apprend cette page
Destiné à des opérations de guerre, on comprend que l'armée ne lui ait pas fait de publicité, et que les témoins -et même les gendarmes- ignoraient son existence. S'il venait de la base de Doullens (base radar, mais qui pouvait évidemment accueillir des hélicoptères), on peut comprendre que les militaires n'aient pas prévenu la gendarmerie, s'il existait un niveau de secret minimum. Après tout, l'hélicoptère n'avait peut-être rien à faire là non plus.
Donc pas de soucoupe, pas D'OVNI, pas de PAN D, mais un PAN B.