Bonjour,
Krine dit bien quand il témoigne qu'il a attendu longtemps
"Justement", il est difficile d'estimer la part d'embelissement du témoignage due au temps chez Monsieur Krine. Nombreux sont les exemples en IFOlogie (ou en psychologie du témoignage) montrant comment le temps, les narrations successives, instanciations successives en mémoire, le fait de s'intéresser à l'ufologie, etc. modifient le stimulus initial. Il existe aussi de nombreux autres effets de mémoire, comme la falsification rétrospective* (pour ne donner qu'un exemple). Tout comme nous n'avons pas (à ma connaissance) le témoignage de l'autre pilote.
Le fait que le témoin soit pilote de chasse n'y change rien. Nombreux encore sont les exemples où des pilotes militaires ou civils mésinterprétent (
légitimement) des stimuli ordinaires et en font une narration "extraordinaire".
(ajout) Il faut noter aussi que chaque témoin
utilise un "vocabulaire" propre à son background/métier : ainsi les témoignages de pilotes utilisent souvent un jargon "aéronautique" quand il s'agit de décrire quelque chose qu'ils n'ont pas pu identifier (alors qu'il s'agissait d'un objet céleste, prosaïque, conventionnel). Ce "biais" de langage (tout à fait naturel et humain) propre à la narration peut donner aussi l'impression qu'il s'agit d'un "aéronef", d'un témoignage fort et crédible en faveur d'un tel aéronef chez l'ufologue/lecteur de cas OVNI peu au fait de cet autre "biais", alors qu'il ne s'agit tout bonnement que d'une utilisation de son "vocabulaire" pour décrire quelque chose qu'il n'identifie pas, et donc d'un "artéfact" duquel il convient, àmha, de se méfier.
car en général ça se passe souvent dans un court laps de temps...
Le cas des rentrées atmosphériques (mais cela peut être le cas pour la Lune, Vénus, Jupiter, des lanternes, un avion, un hélico, etc) est à nouveau "éloquent" sur ce point de la durée et son effet sur la "crédibilité" de ce qui est narré, ou non : alors que leur durée est de plusieurs dizaines de secondes à minutes, il n'empêche que ces phénomènes surprenants, mais pourtant conventionnels/prosaïques, peuvent donner lieu à des récits extraordinaires,
chez certains témoins, qui vont ajouter des détails qui n'existent pourtant pas (hublots, structure en cigare ou de type "aéronef", des projecteurs, des effets de propulsion, etc) - phénomènes psychologiques de transposition, élaboration et transformation projectives - sans compter les erreurs de cap, d'azimut, de direction, de distance, de vitesse, etc. Rendant toute identification
a posteriori, alors qu'il s'agissait d'un phénomène prosaïque, difficile ou impossible. Comment faire la part de cela pour ce cas ?
Si vous tombez sur un tel témoin, vous avez un récit extraordinaire et le stimulus initial est complètement "reconstruit". Rien ne garantit pour autant que le témoin ait vu quelque chose "d'exotique", rien du tout
.
D'où "mon" petit schéma :
Monnerie écrivait déjà à la fin des années 70's :
Les ufologues appellent arbitrairement les mésinterprétations mineures "faux OVNI" et les majeures "vrais OVNI", et ne réalisent pas qu'il y a une continuité parfaite entre les deux séries, et que la différence entre elles est une différence de degré, et non de nature.
Aussi,
Je me pose juste des questions sur ce cas précis.
Pourquoi ? Parce qu'il est médiatisé et que le témoin a quelque argument d'autorité (pilote) ? Franchement et sans mauvaise foi, ni faire le donneur de leçon, il faudrait éviter ce genre de biais. Il s'agit d'un témoignage. Pause. Or, que peut-on en faire ? Pas grand chose eu égard à ce que nous a appris l'IFOlogie. Et en tout cas ne pas en déduire que le témoin a vu quelque phénomène "fortéen" ou "exotique"...
* http://www.skepdic.com/retfalse.html