dedale : salut,
C'était le 5 nov. 1990 et ce jour là, la mission "Gorizont 21" possédait un transpondeur qui permettait au SATTRACK de la localiser très précisément. Lançée le 3 nov. depuis Baïkonour, la roquette PROTON #191 ne possédait, précisons le, que 2 étages, pas 3 comme certains l'on dit. Ce 3° étage n'ayant été ajouté qu'en 1996.
Le nom russe de Gorizont 21 est Statsionar-6. Dans les 20 dernières années, il y a eu de nombreuses missions Gorizont. Gorizont est un réseau de télécom, une entreprise de la CEI : téléphonie, TV numérique, etc. Vu que le lanceur PROTON a été construit par les labos de l'Armement OKB-52 proches de Moscou, on peut supposer quelque opération de surveillance. L'état est actionnaire dans l'entreprise Gorizont.
La hauteur du lanceur, avec son port, est approx. de 47 m de haut et pèse 600 tonnes. Il possède 6 réservoirs de UDMH. Il est équipé de 6 moteurs dont la poussée atteint 840 tonnes (UDMH N204). Les moteurs pèsent 450 tonnes. Tout ça pour donner une que quand ça se désintègre en entrant dans l'atmosphère, ça fait un joli feu d'artifice que l'on peut voir à des distances bien supérieures aux 100 km d'altitude estimée par le SATTRACK.
Sur cette image un modèle très proche de P#191 :
Selon Velasco, cela serait la coiffe qui serait tombée. Evidemment on comprend que ça l'arrangeait bien de dire cela. Malheureusement, les coiffes ne retombent pas toujours, elles restent dans l'espace et encombrent les orbites. Par contre les étages qui, eux sont largués plus bas, et servent à pousser la fusée tant qu'il y a la gravité, retombent, en raison de cette même force d'attraction, vers la terre. Cependant, ils ne retombent pas forcément tout de suite. Cela dépend de la hauteur de l'orbite sur lequel doivent être largué les modules. Gorizont était à moins de 200 km d'altitude. A 200 km, la coiffe reste à dériver dans l'espace, et si elle retombe, c'est n'importe quand, généralmeent parce qu'elle rencontre un autre objet avec lequel elle s'entrechoque et est catapultée vers la terre.
Ce qui est tombé est l'un des deux étages, ou soit les deux. L'étage le plus bas est le plus gros, le second est plus petit. Logiquement, on penserait que c'est le second étage. Mais ça peut tout à fait être les deux - rien n'infirme cette hypothèse du fait que l'orbite de larguage était très court et que les deux étages n'ont été largués qu'à faible distance (relative) l'un de l'autre. Et vu la physionomie de cette rentrée, on peut penser qu'il y avait deux objets qui se désintégraient, dont l'un, plus gros, formait une traînée et se consumait plus lentement, et l'autre plus petit, s'était rapidement désintégré, en formant une escorte de débris, dont la formation changeait au fur et à mesure qu'elle progressait au-dessus du pays. Bien entendu, ces débris ne pouvaient conserver une formation constante : et c'est exactment ce que les témoins ont vu, dans l'ensemble.
Tandis que la rentrée s'effectuait au-dessus de la Gascogne (chez moi) : elle passait au-dessus de nos têtes et paraissait très haute en altitude. mais au même moment, à l'autre bout du pays : elle ne pouvait paraître que basse, semblant parfois disparaître comme si elle se rapprochait du sol. Mais ce n'était qu'une illusion, de difficulté à en estimer à l'oeil sa distance.
Pouvait-on apercevoir ces étages en désintégration depuis le sol?
La question ne se pose même pas. Des centaines de tonnes d'acier qui se désintègrent en plein ciel nocturne peuvent se voir de très loin, beaucoup plus que 100 km. Au pif, ça pouvait se voir à 3 ou 4 000 km, pourvu que les conditions atmosphériques le permettent. Il s'agit d'étages ayant contenu un combustible très sensible, explosent sous l'effet de la température, certains matériaux qui les composent étant obligatoiremernt inflammables ou thermoréactifs, eux-mêmes enflammant des gaz de la haute atmosphère.
A savoir que si l'on voit l'ISS à l'oeil nu, depuis le sol - on peut voir des débris de lanceur Proton qui se désintègrent. Pas besoin de faire polytechnique, comme Ribes qui affirme le contraire, pour comprendre ça.