Avec un peu de retard, mais maintenant que j'ai lu l'article je peux dire bravo
. Même ceux qui ne s'intéressent pas à l'anomalistique devraient lire ça avec intérêt.
Ce qui manquait peut-être dans l'article, ce sont les témoignages avec cordes, ancres et voix humaines. Les 'minority reports' en somme, ceux qui se retrouvent à l'extrême bas de la cloche de Bell (à droite?). On en parle pas du tout. Est-ce que ces rapports étaient si mineurs qu'ils n'ont pas besoin d'être expliqués? Il faudrait voir quelle proportion ils représentent, quelle proportion est inventée par les journalistes ou par des plaisantins. Tâche ardue et probablement impossible à étayer, je comprends bien.
Pour les remarques techniques de Runyan, c'est intéressant, mais je ne sais pas si son calcul par la racine cubique est applicable. Avec les dimensions données dans le texte sous l'illustration de l'airship de Smith trouvé par OD, j'ai pu calculer et confirmer les calculs avancés par l'article de 1896. C'est le candidat de choix pour expliquer au moins une partie de la vague. Il faut dire qu'avec 32m de longueur et un diamètre de 11m, c'est aussi imposant qu'un A320 en terme de taille, quoiqu'un peu plus petit de 30% que le dirigeable de Giffard. Mais si l'hydrogène utilisé est plus pur, rien ne l'empêcherait de décoller. Ça fait 2500m3 environ, théoriquement 2,7t de levage. 2t si on enlève la charge utile et l'enveloppe en aluminium que je trouve être de 300g pour 0.3mm d'épaisseur, ce qui correspond à une épaisseur et un poids raisonnable (env.400kg). Bref, sur le papier, ce n'est pas 'laughable' ni vraiment éloigné d'un engin destiné à voler.
Ce qui est vraiment rédhibitoire il me semble, c'est la propulsion envisagée pour l'airship de Smith.
On peut lire, toujours dans l'article d'OD, que la vitesse pronostiquée est de 73 à 100mph alors qu'on peut lire que le moteur intégré au fuselage développe une puissance d'à peine 90 watts!
"One eighth of one horsepower" ! 24 fois moins que pour Giffard, qui atteignait à peine 10km/h. C'est plutôt là que le bat blesse. C'est à mon avis ce qui a cloué le dirigeable de Smith non pas au sol, mais sur place même sans vent contraire. Et d'ailleurs, après une recherche google des photos prises au Mechanics' Pavillion de San Francisco en décembre 1896, il n'y a aucune trace d'un dirigeable volant en aluminium alors que c'était annoncé dans l'article, indice qui tend à démontrer que Smith n'avait toujours pas pu le faire voler avant le début de la vague.