gfx a écrit:Pensez-vous vraiment (membre du forum) que les enfants baignaient à se point dans la pop culture ufologique qu'ils auraient pu monter cette affaire de toute pièce, ou se faire berner par un truc totalement conventionnel sans qu'aucun d'entre eux ne vienne avec une histoire discordante de celle du groupe ?
Un ou des véhicules inhabituels au sol, une ou des personnes habillées en noir avec ou sans longs cheveux noirs, avec ou sans lunettes de soleil, c'est probablement tout ce qui a été observé. Il n'y a pas besoin de "baigner dans la culture ufologique" pour témoigner de ça. L'interprétation ufologique qui en a été faite ensuite, graduellement, c'est autre chose. Les lieux pointés du doigt par un enfant dans le premier reportage, que Cynthia Hind passe sous silence dans son narratif parce qu'une soucoupe volante ne se déplace pas au sol, la grande distance, l'aspect peu standard des aliens et de leur(s) engin(s) selon les premiers témoignages qui donnent des détails sont complètement discordant avec un narratif ufologique qui a été construit de toutes pièces plus tard : des ET qui s'approchent des enfants, leur transmettent un message...
Le lieu, l'aspect inhabituel et les circonstances (l'invasion des engins de l'espace dont les gens et les médias locaux ont certainement parlé), les certitudes contagieuses des ufologues ont suffi a transformer un incident banal en cas ufologique.
"Le plus célèbre ufosceptique, le journaliste américain Philip J. Klass, avançait déjà en 1986 que si la couverture médiatique d'observations d'ovnis pousse à croire qu'il y en a dans une région, la population sera portée à interpréter toute vision inhabituelle comme un ovni. Ces observations s'ajouteront aux témoignages déjà rapportés par la presse, poussant à chercher d'autres ovnis, jusqu'à ce que l'intérêt des médias retombe."
(S&V hors-série juillet 2016)
Si les enfants d'origine africaine avaient été les seuls à voir quelque chose on aurait eu une panique de Tokoloshe, c'est tout, comme il y en a souvent dans la région, à chaque fois que le contexte suggère quelque chose d'inhabituel et qu'un babouin ou quoi que ce soit d'autre d'inhabituel est aperçu. Ça a commencé comme ça. La peur du Tokoloshe a vite été étouffée : plus personne n'en a parlé, aucun témoignage enregistré. Pourquoi ? Parce que ce n'était pas une explication admissible dans la culture dominante de cette école (pas celle du pays tout entier), celle des profs blancs, celle de la télé : les Tokoloshe ça n'existe pas. Que reste-t-il, comme explication dans la culture : les "aliens" qui se promènent avec leur engin volant : il n'y a rien d'autre, c'est le défaut : "I don't know therefore aliens."
2 mois après les enfants sont définitivement convaincus du "contact" avec les "aliens" par le bon Dr Mack. Les faux souvenirs remplacent peu à peu les vrais, jusqu'à la soucoupe volante vue à la télé : 6 mois après un des enfants décrivait les lumières multicolores qui clignotaient sur l'engin, que personne d'autre n'avait remarqué. 20 ans après Emily T. dessine ces petits gris bien comme il faut : http://www.pikore.com/m/1218183876379875668_1817843781
"Quelle que soit l'origine de ces observations (illusion, méprise, hallucination), une question subsiste: pourquoi leur attribuer une origine extraterrestre? Pascal Merchain, psychologue social, note que personne ne voit le monde tel qu'il est réellement: "Notre œil n'est pas une caméra, notre cerveau interprète ce qu'il voit en fonction de ce qu'il a appris à voir et de ce qu'il est porté à croire." (S&V hors-série juillet 2016)