DodgsonMarius
Alors ces critiques sur le doc. Renaud ? Trop difficile ?
OK, je vais commencer par le cas de Jupille-sur-Meuse. Mes critiques s'adressent aussi bien à la SOBEPS (pages 101 à 111 de son premier volume) qu'à « Une hypothèse oubliée » (pages 5 à 6). Sauf précision de ma part, les citations et informations proviennent du livre de la SOBEPS.
Le cas se passe dans la nuit du 11 ou 12 décembre 1989, à Jupille-sur-Meuse, vers 2h15. L'observation proprement dite, d'après un chronométrage a posteriori, aurait duré une minute.
1) Il s'agit d'un cas à un seul témoin. Les témoignages qui, selon la SOBEPS, viennent « renforcer le récit du témoin » viennent de Mme J.L. et de Martine R., qui n'ont rien vu. Mme J.L. a cru entendre un vélomoteur, mais le bruit lui semblait provenir d'une direction inhabituelle. Martine R. a entendu un bruit de moteur venant d'au-dessus du sol, et « avait l'impression que la pièce était éclairée » (pourquoi pas les phares d'une auto ?). Rien qui puisse faire passer ce cas au statut d'un cas à plusieurs témoins.
2) Le témoin dormait dans sa « chambre du premier étage », qu'il partageait avec sa femme. L'enquêteur de la SOBEPS n'a pas jugé bon de demander s'ils dormaient dans le même lit. Le témoin aurait été réveillé par un bruit vers 2h15. Il est descendu voir la chaufferie, puis est sorti dans la cour, d'où il a effectué son observation. Il y a, dans sa description de l'objet, quelque chose qui peut faire penser à un rêve :
« Ce qui intrigua également le témoin, c'est qu'il avait nettement l'impression d'observer un objet matériel, mais les contours de celui-ci n'étaient toutefois pas très nets. Pour décrire cet aspect un peu imprécis, il ne trouve pas les mots pouvant traduire cette impression particulière. Il déclare 'C'était comme si cet objet s'était trouvé derrière un léger écran plus ou moins translucide qui l'estompait, pour lui donner cette apparence un peu fondue.' Il n'y avait pas de brouillard ce soi-là,car le reste du paysage était bien net, et ce ne sont pas les conditions météo qui pourraient expliquer cette vision imprécise (temps calme, ciel bien dégagé, température relativement froide avec gelées au sol, pas de vent). »
3) Après des péripéties détaillées dans le livre de la SOBEPS, notamment l'apparition de trois projecteurs lors de la phase d'envol, puis d'une sorte de pilier de lumière, le témoin aurait regagné son lit. Au réveil, il pensait qu'il avait rêvé, mais « revoyant sa veste qui n'était pas rangée comme d'habitude, il se fit la réflexion qu'il n'avait pas rêvé et qu'il était bien sorti durant la nuit. » Voilà qui devrait éveiller les soupçons de tout sceptique, et même de tout « tenant » un peu lucide.
4)Sa femme n'a pas été réveillée. Selon la SOBEPS, « La fille de celui-ci ne donna aucun avis sur le témoignage de son père et semble ne marquer aucun intérêt pour ces évènements peu communs .» (le père avait 36 ans; âge de la fille non précisé). « L'épouse de M.F. reste également très réservée, sans nier que son mari ait pu vivre l'expérience qu'il relate, elle se garde néanmoins de formuler un quelconque comentaire dans un sens ou dans l'autre ».
5)Dans la matinée du 12, le témoin s'est rendu dans le pré au-dessus duquel il a cru voir l'objet. Il y a vu trois cercles. « Chaque rond d'herbe tondue pouvait faire environ 3 m à 3,50 m de diamètre et, disposés en triangle, une quinzaine de mètres les séparaient chacun ». Chose curieuse, ni le maréchal des logis Tromme, sur place dès le début des investigations, ni Dominique Demoulin, de RTL, arrivée sur les lieux vers 10 h du matin, n'a pu voir à nouveau ces traces circulaires. Renaud lui aussi y avait vu quelque chose de louche. Après quelques interrogations sur l'emblème que le témoin aurait vu sur l'objet, il écrit : »N'a-t-il pas un peu enjolivé son récit ? On peut noter à ce propos qu'il parle d'une trace dans un pré que personne d'autre que lui ne vit. »
En conclusion : un seul témoin, apparemment peu fiable, cas situé entre le premier endormissement et le réveil définitif, témoin qui croit initialement avoir rêvé, pression médiatique à propos d'objets munis de trois projecteurs blancs, extrême prudence de la femme du témoin... Je vais oser dire à quoi je pense, au risque de me faire à nouveau matraquer : un « vivid dream », comme dans les abductions...
Cela dit, je ne rejette pas l'hypothèse du Seaking, mais la mienne me semble plus économique.
Dodgson