PhD Smith a écrit:
Gilles constate que pour la vague de 54, tous les cas d'observations sont "épistémologiquement équivalents" dixit Lagrange aux yeux des ufologues, or ces cas sont mal enquêtés: confusion avec la Lune, avec un avion, panique général due aux media... Faire une base statistique à partir de données pourries donnent des résultats pourris. C'est tout.
Oui, disons qu'elles sont souvent non-épurées, contiennent des cas parfois même pas enquêtés (le dépôt du témoignage suffit) et effectivement, tous les cas semblent se valoir et avoir la même valeur "(épistémologiquement équivalents").
Pareil, quand on cherche des critères dans les cas OVNI, pour faire des statistiques dessus : on oublie que les caractéristiques données sont subjectives, c'est à dire des
évaluations/estimations par des témoins des ces caractéristiques (couleur, vitesse, durée, etc.). Or, de nombreuses études montrent que l'Homme estime plutôt mal.
Ajoutons encore au problème que l'estimation par l'Homme de ces caractéristiques présente assurément de fortes différences inter-individuelles (un individu et un autre ne vont pas estimer de la même façon le même stimulus quant à ses caractéristiques) et il existe certainement aussi une variabilité intra-individuelle (un sujet n'estimera pas toujours de la même façon le
même stimulus et pourtant placé dans les mêmes conditions au cours de différents essais).
Après, il y a aussi les erreurs des ufologues ou du statisticien, qu'ils pourraient éviter ou minimiser en acceptant ou se soumettant à un processus "peer-review"
Prenons l'étude Poher.
Claude Maugé montre dans un Chapitre d'
OVNI : Anthropologie d'un Mythe Contemporain, par exemple que le fichier contient soi-disant 825 cas. Quand on regarde la liste des cas, il n'y en a que 736, car des cas "classiques" appartenaient à différentes listes, mais..., alors qu'on les a bien réunis chacun dans une seule entrée, les statistiques sont calculées sur un N de 825 et non 736... En vérité, il semble qu'il y ait que 710 cas vraiment distincts.
Maugé a découvert aussi que 20 cas étaient codés deux fois, 3 cas codés 3 fois (26 entrées en trop).
Certains cas sont peu solides : 8,5 % mériteraient une étiquettes solides, un peu plus de 21 % paraissent facilement explicables, un peu plus de 20% de ces cas ont réellement eu une enquête "poussée", etc. Des cas ont été mal codés quand on regarde le contenu du témoignage et ce qui a été entré (3 erreurs par cas en moyenne sur 34 des caractères utilisés - 80 au total -), 34 erreurs de dates entrées, 36 erreurs énormes de lieu. Sans compter des erreurs encore plus graves : cas étiqueté observation radar + jumelle, alors que le récit montre que celles-ci n'ont rien donné., 15 cas sont codés cas enquêtés, alors qu'il s'agit de simple déposition en Gendarmerie, etc.
Enfin, il y a les choix arbitraires. Par exemple, l'étude Poher/Vallée semble montrer une discernabilité OVNI/OVI pour la durée de l'observation : les observations OVNI dureraient plutôt 200 secondes en moyenne, tandis que les cas OVI seraient soit très court (- de 10s), soit très long (plus d'une heure). D'où Jean Sider :
Comme l'ont démontré Vallée et Poher, la répartition des phénomènes non identifiés est fondamentalement différentes des identifiés en ce qui concerne la durée.
LDN 199
Or, Denys Breysse (dans le même ouvrage OVNI : AMC) montre, entre autres, ce n'est pas la seule chose, que la courbe obtenue l'est suite à des choix arbitraires.
Un point dans la courbe a pour ordonnée (hauteur) le nombre de cas "bien entendu", et en abscisse, ce sont des largeurs de durée.
Or, si on change la largeur de ces durées (en abscisse), par exemple, en scindant en deux chaque largeur de durée qui a été choisie arbitrairement par le chercheur, on a plus du tout la même courbe, en ce sens que l'on va irrémédiablement l'aplatir (on fera descendre celle-ci, puisqu'il y aura moins de cas pour une même largeur de durée qu'initialement, si bien que les courbes OVNI/OVI vont avoir tendance à être confondues...).
L'autre pb plus grave, c'est que la courbe OVI se base sur très très peu de cas OVI (et moins que de cas d'OVNI !) et la qualité de ces témoignage laisse à désirer. Autrement dit, on peut presque dire que l'on peut faire apparaitre un peu ce que l'on veut comme courbe avec ce genre de "stats".
Depuis peu, la base de données "Vallée" a introduit l'idée d'une note/indice "SVP" à propos des cas a entré dans les bases (S pour fiabilité de la Source, V si le site a été Visité pour enquête et P pour la Probabilité pour une explication naturelle, prosaïque). C'est déjà cela. voir chez Isaac Koi http://www.isaackoi.com/best-ufo-cases/21-quantitative-criteria-vallees-svp-ratings.html