Trèbes (11), le 25 mai 1995http://www.geipan.fr/index.php?id=202&cas=1995-05-01393
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TREBES (11) 1995
Observé le : 25-05-1995
Région : Languedoc Roussillon
Département : Aude
Classe : D
Résumé : Observation d'un gros objet au-dessus d'une maison avec des effets supposés sur les témoins, les animaux et les plantes.
Description : Entre le 25 et le 28 mai 1995 vers 3h30, un couple observe au-dessus de leur maison un gros objet sombre pouvant faire penser à un hélicoptère. Cet objet est stationnaire sans aucun bruit, ni fumée, ni trainée. Au bout de quelques minutes, après avoir éclairé cinq à six fois le sol avec des faisceaux lumineux, l'objet est parti à vitesse moyenne. Durant cette observation les chiens du témoin sont entrés se terrer dans la maison sans aboyer. Au bout d'une semaine environ, les chiens ont été pris de vomissements et de diarrhées. L'épouse du témoin a ressenti des troubles de santé alors que lui-même s'est senti très fatigué. Le témoin constate également une certaine dégénescence de la végétation à l'endroit où elle a été éclairée par les projecteurs. Il signale également l'hospitalisation subite d'un voisin. Effrayé, il décide d'appeler la Sécurité Civile afin de savoir si un lien peut être établi entre le phénomène observé et les effets constatés sur lui-même, son épouse, son voisin, ses chiens et ses plantes. L'enquête, si elle ne permet pas d'identifier l'objet observé, ne permettra pas non plus d'établir le moindre lien entre l'observation de l'objet et les effets supposés. L'état de santé des témoins peut s'expliquer d'une part par le traitement suivi par l'épouse du témoin et d'autre part par les fortes chaleurs . L'hospitalisation du voisin n'est pas surprenante compte tenu de son âge.De nombreuses plantes situées ailleurs que dans la zone supposée être sous l'influence de l'objet montrent des signes semblables de dégénérescence . Le phénomène observé n'en reste pas moins inexpliqué.
Compte-rendu : Aucun."
Ha, voilà un cas qui pourrait être quelque chose de solide de totalement inexpliqué. En effet, un OVNI / véhicule aérien non identifié aurait ainsi eu des effets très particuliers sur le témoin, sa femme, ses chiens, son voisin et sur la végétation. Oui, sauf que...
Date floueLe témoignage est tardif et peu précis quant à la date du phénomène. Le témoin va en gendarmerie en date du 1er août 1995, pour une observation censée avoir lieu "une nuit du mois de mai, entre le 25 et le 28", mais il lui est "totalement impossible d'être plus précis sur la date exacte". Aïe ! Déjà, ça commence mal : l'observation est vieille de plus de deux mois au moment de la déposition, et le plus grand flou règne quant à la date (même le créneau "entre le 25 et le 28" n'est pas totalement sûr.
En fait, au vu du témoignage, on peut se demander si le témoin ne se souvient pas
après coup d'une observation insolite, après avoir vu son entourage "tomber comme des mouches" (si je peux me permettre l'expression).
Contradictions entre le témoin et le corps médicalAux dires du témoin, le passage de l'OVNI n'a pas été sans conséquence sur l'environnement proche :
- ses chiens ont été malades "dans la semaine qui a suivi" (encore une date imprécise...), avec vomissements et diarrhées
- "dans le même laps de temps", sa femme connaît des fatigues
- lui-même est "très fatigué", disant "ne pas être dans son état normal".
- son voisin a été hospitalisé
- "quelques temps après", c'est la nature qui commence a montré "des dégénérescences" : certaines branches d'arbres ont vu leurs feuilles jaunir, tandis que d'autres restaient vertes. Le cerisier du voisin (à l'hôpital, je vous le rappelle) "a crevé très rapidement ainsi que l'herbe qui l'entourait" tandis que "de jeunes pousses d'un massif se sont mises à végéter". Le témoin précise qu'il s'agit d'un "phénomène de dessèchement".
Bon, c'est clair qu'à ce niveau-là, je me serai méfier si le témoin m'avait invité à boire un verre chez lui : visiblement, son environnement immédiat porte malheur !
Tous ces phénomènes sont décrit comme étant "inexplicables" par le témoin. Soit ! Mais ce n'est pas l'avis des gendarmes lors de l'enquête, ainsi que celui du médecin de la famille. En effet :
- concernant le voisin hospitalisé, il s'est avéré, après enquête, que c'était "pour des troubles liés à son âge". Rien de bien anormal donc.
- concernant les fatigues du témoin et de sa femme, les explications apportées par le médecin de la famille sont en totale contradiction avec ce que dit le témoin. En effet, si le témoin dit que son "médecin traitant n'explique pas" les fatigues de sa femme "surtout avec le traitement qu'elle prend, malaises qui n'ont rien à voir avec son état de santé", le médecin en question, interrogé par la gendarmerie, répond que les malaises qu'elle peut ressentir "sont tout à fait liés à son état de santé et à son traitement".
De même, si le témoin se dit "robuste" et ne craignant pas la chaleur, le médecin dit que ses fatigues "sont vraisemblablement la cause des grosses chaleurs prolongées" (il aurait été plus indiqué de dire "la conséquence" que "la cause" : ce n'est pas parce que le témoin est fatigué qu'il fait chaud, mais plus vraisemblablement l'inverse
).
Bref, qui croire concernant ces détails de l'affaire ? Le témoin visiblement paniqué par tout ce qui se passe autour de lui ("c'est bien par la suite et à l'apparition dans le temps de phénomènes inexplicables sur les personnes et la végétation que doucement j'ai commencé à m'inquiéter et à me poser des questions sur cet engin", "je suis devenu très soucieux", "par peur j'ai téléphoné"), ou bien le médecin, dont c'est tout de même le métier d'établir des diagnostics médicaux ?
(OK, j'avoue, je ne suis pas très neutre dans ma question
).
Végétation de Schrödinger : à la fois morte et vivanteLes propos du médecin auront également le mérite de nous apprendre qu'au moment où le témoin va en gendarmerie, il y a de "grosses chaleurs prolongées", autrement dit une jolie canicule. D'ailleurs, si ma mémoire est bonne, il me semble que l'été 1995 était bien chaud dans ma région. Si c'est effectivement le cas, je vous laisse imaginer la fournaise dans le Sud de la France (ma Picardie natale n'étant pas réputée pour ses grandes chaleurs
)
Or, outre de prétendus sur les gens, l'OVNI aurait affecté, nous l'avons vu, la végétation. Avec un arbre et de l'herbe qui crèvent très rapidement, tandis que certaines feuilles d'arbres jaunissent, leurs voisines restant vertes.
A défaut d'une conséquence du passage de l'OVNI, ne serait ce pas plutôt la conséquence des « grosses chaleurs » en cours ?
D'autant plus que ce phénomène de desséchement est loin d'être isolé : lors de leur enquête, les gendarmes pourront constater « que le jaunissement de certaines feuilles et pas d'autre sur le même arbre se retrouve à de nombreux endroits dans la nature », ajoutant que « ce phénomène n'est pas exclusivement présent à proximité de la propriété » du témoin.
Effets allégués = 0Bref, vous l'aurez compris, et le GEIPAN le note très justement dans la description du cas : «
l'enquête, si elle ne permet pas d'identifier l'objet observé, ne permettra pas non plus d'établir le moindre lien entre l'observation et les effets supposés. »
Même la maladie des chiens ne peut pas être formellement être reliée à l'observation de l'OVNI : au moment où le témoin va en gendarmerie, ils sont visiblement guéri depuis près de deux mois. D'ailleurs, quelle était la cause de leur maladie ? On ne le saura jamais, aucune analyse des déjections canines n'ayant été effectué...
ConclusionBref, s'il nous fallait résumer le cas en mettant de côté les prétendus effets allégués (et qui n'ont probablement aucun rapport avec l'observation), nous pourrions dire :
Le 1er août 1995, un homme rapporte avoir vu une nuit de la fin mai, à une date imprécise (vraisemblablement entre le 25 et le 28, sans être sûr), un objet ressemblant à un hélicoptère.
Piste aéronautique évidemment impossible à vérifier, la date étant très imprécise.
Le témoin est unique ("j'étais tout seul dans mon jardin" - petite coquille du GEIPAN qui écrit dans le résumé que "un couple observe au-dessus de leur maison"), paniqué, et visiblement se souvient après coup d'une observation insolite.
C'est vraiment suffisant pour le classer en D ?!!
A reclasser PAN C, devant le manque de données évident !
EDIT nov2019 puis mai 2022 : Resté PAN D , pas de revisite.