DARL’art et la manière de manipuler les données et les gens, par Patrick Gross – un petit bilan
I) Premier constat, essentiel : Patrick Gross a totalement échoué à montrer une quelconque erreur de notre part dans le chapitre du livre « Les OVNI du CNES » consacré au cas de Cussac.
La seule chose qu’il y prétendait fausse s’est en effet révélée être une grossière erreur… de sa part : alors qu’il soutenait qu’« il n'y a aucune incohérence que ce soit résultant d'une négligence de virage entre aucunes mesures, reportée ou non » dans l’enquête réalisée par le GEPAN, le plan qu’il se targuait d’avoir (enfin) réalisé pour le prouver a montré exactement le contraire ! Gross y a en effet lui-même commis une erreur de 12 mètres sur la position de l’ovni allégué, conséquence justement de cette « négligence de virage » par le Gepan (voir post de Marcassite ci-dessus) !
Nos constats et arguments critiques restent ainsi tous intacts à ce jour. Ils en sortent même encore renforcés, s’il en était vraiment besoin.
II) Deuxième constat : comme prévu, au lieu de reconnaître ses erreurs (pas d’incohérence sur les plans fournis par le Gepan, virage négligeable, etc.), Patrick Gross a pondu une nouvelle page web (http://ufologie.net/ufology/cussac-01bf.htm) pour lancer d’autres leurres polémiques (le connaissant, il fera ça ad nauseam, jusqu’à ce qu’on se lasse de lui répondre, pour donner l’impression à ses lecteurs d’avoir eu le dernier mot : technique du « ni vu ni connu, je t’embrouille »)…
Pour cela, il revient encore sur la même photo 3 (illustrant la page web du Cnegu d’août 2004 et bien distincte donc du livre « Les OVNI du CNES ») qui résumait notre visite du lieu d’observation. Celle-ci donnait une idée de l’effet visuel produit par un homme de grande taille situé derrière la haie.
Voyons ce qu’il nous reproche encore à ce sujet :
« David Rossoni affirme donc que lors de sa visite du site, « aucune image connue et accessible n’indiquait l’emplacement allégué de la sphère et des personnages par rapport à la rangée d’arbres. »
Si Patrick Gross connaît une image qui aurait été exploitable pour se positionner précisément sur les lieux en été 2004, il ne nous l’a toujours pas indiqué…
La photo de M. de Saint-Etienne (1968), qui représente les personnages derrière la haie telle qu’elle pouvait peu ou proue apparaître lors de l’observation, était alors ignorée de tous (elle a été redécouverte par nous-mêmes quelques mois plus tard, à l’automne 2004, ainsi que déjà dit).
A cette époque, Poher avait juste placé dans son article web une reproduction N & B de très basse qualité d’une photo montrant les points visés entre des arbres dénudés en 1978. Je ne pouvais l'utiliser pour me placer avec précision (voir I). P. Gross aurait-il apprécié que nous nous basions sur des données que nous contestions et fassions une reconstitution (ce que nous n’avons pas cherché à faire !) que nous savions d’avance fausse ?… Gross aurait eu alors beau jeu de nous critiquer ensuite ! Quelle belle logique que la sienne que de nous reprocher d’avoir été cohérents avec nous-mêmes. Vouloir positionner précisément l’ovni et les êtres allégués à partir des données Gepan nous est toujours apparu comme une prétention parfaitement vaine.
III) « C’est encore une erreur de méthodologie. Ce n’est pas parce qu’un emplacement effectif n’est plus utilisable que cela rend excusable de faire une reconstitution prétendument « éclairante » sur le cas avec une indication de distance qui devient trompeuse. »
La distance témoin/personnages sur notre photo (moins de 90 m) n’est en rien « trompeuse » puisqu’elle respecte la distance donnée en juillet 2004 par Claude Poher à ce sujet. La « silhouette » que nous avons utilisée (1,88 m) dépasse largement la hauteur alléguée des êtres (1,10 m). Elle est de plus montrée ici dans des conditions d’observation quasi idéales, sans branches en avant-plan à cet endroit et sans reflets solaires dans les yeux (contrairement aux deux enfants lorsqu’ils observaient l’objet et les « nains noirs », depuis le contrebas de la route qui plus est).
La vacuité du reproche de P. Gross est patente puisqu’il n’y a jamais eu de volonté de « reconstitution » de notre part. Si nous avions voulu faire une reconstitution sur la photo 3, nous aurions logiquement utilisé une silhouette noire en carton (ou un enfant) de 1,10 m de haut !
Contrairement à ce que P. Gross s’acharne à faire croire, le but de la photo 3 était, ainsi que dit et redit, de montrer l’aspect « nabot » d’un banal Homo sapiens derrière cette haie et d’illustrer une difficulté perceptive sur le site d’observation dans l’estimation de l’écart séparant une silhouette noire mal identifiée de la haie en question. (Il est quasi impossible de définir sur le terrain si cet écart est de 10, 15 ou 20 mètres par exemple : or, Poher se fonde en particulier sur l’assertion que l’objet et les êtres n’étaient pas à plus de 8-10 mètres de la haie pour « réfuter » l’hypothèse d’un hélicoptère et de ses passagers.) Il n’y a donc aucune erreur de méthodologie, pas plus ici qu’ailleurs. En revanche, le GEPAN et Patrick Gross ont eux commis de réelles erreurs de méthodologie, comme l’ont démontré une nouvelle fois Cortex et Marcassite dans les posts précédents.
IV) « "L’expérimentateur s’est d’abord placé à une trentaine de mètres de la route, comme rapporté par Claude Poher, ..." « Ceci suffit à ruiner l’affirmation de ne pas avoir eu ces données, ainsi que l’affirmation qu’elles étaient inutilisables. »
Ces données étaient bien inutilisables pour placer précisément quoi que ce soit ainsi que l’a confirmé, à son corps défendant, P. Gross lui-même en réalisant un plan erroné de 12 mètres à partir des données GEPAN. Sur le terrain, avec en plus les éléments contradictoires fournis par C. Poher sur la distance à la haie, on pouvait seulement se placer en pratique dans une zone assez vague, ce que nous avons fait (Gross nous le reproche). Cet emplacement très approximatif, nous l’avons signalé sur la photo 12 de la page du Cnegu (voir plus bas). Notre but n’étant pas de faire une illusoire reconstitution mais une petite expérience de perception visuelle, je me suis donc ensuite placé à un endroit d’où, à travers une trouée dans la végétation, l’on pouvait me voir sur une photo, ce qui paraît logique, sauf manifestement à P. Gross.
V/ « David Rossoni indique donc lui-même qu’il savait parfaitement au moment de la visite que ni les personnages allégués ni l’objet allégué n’étaient pas à 50 mètres des témoins mais « à 90 mètres environ » »
Sur la photo en question, il est indiqué en légende que la distance de 50 m est celle de la haie (mesurée depuis la route), pas celle du personnage. (Eric Maillot a complété la légende dans la page web en question pour ne laisser place à aucune ambiguïté sur ce point. Dont acte.)
Concernant le personnage lui-même, nous n’avions pas avec nous d’instruments pour mesurer sa distance précise au photographe, donc nous ne l’avons pas indiquée (P. Gross le sait parfaitement puisque E. Maillot le lui a expliqué dans un mail privé). C’est simple la vie parfois… En 2004, nous estimions cependant sur site qu’elle était cohérente avec la distance donnée par Poher. En 2008, nous sommes désormais en mesure de le prouver, sur le propre fond de plan à l’échelle de P. Gross (réalisé grâce à Google Earth) :
En bleu : distance du photographe (point bleu) à la haie => 50 m. En jaune : distance du photographe à la silhouette humaine (située 10 à 15 m derrière la haie) => inférieure ou égale à 90 m (photo n° 3), conforme donc aux chiffres fournis alors par Poher. Ceci n’empêche pas Gross de s’écrier, avec son honnêteté intellectuelle habituelle : «Et bien, comme on le voit, la distance entre l'appareil photo et l'occupant est AU MINIMUM DE 100 METRES » et de surenchérir dans l’outrance : « Il pourrait donc bien y avoir une distance minimale de 110 mètres par exemple entre le photographe et le personnage représentant l'occupant d'OVNI supposé » (http://www.ufologie.net/ufology/cussac-01f.htm).
VI) « David Rossoni déclare donc - admettant donc que ce n’est pas le bon emplacement - que si la photo sur laquelle le lecteur est sensé constater que la distance de 50 mètres (fausse, comme je l’ai prouvé) ne permet pas de voir de détails du personnage »
Les auteurs ont d’autant plus de facilité à admettre que ce n’est pas le « bon emplacement » qu’ils ont indiqué en toutes lettres, sur la photo 12 donc de cette même page du Cnegu, le « site approximatif de l’ovni » allégué ! (voir ci-dessous) Patrick Gross, qui n’en est plus à une manipulation près, a sciemment occulté l’existence de cette photo 12 pour tenter de faire croire que nous avions réalisé une « reconstitution » fausse sur la photo 3 ! Chacun appréciera cette pratique d’illusionniste et sa vision très sélective des données. La 12e vue montre clairement que nous n’avons nullement cherché à situer (comme le GEPAN ou P. Gross) métriquement l’ovni ou les êtres (pas même les témoins !) par rapport à la haie ou la route.
Patrick Gross termine sur un énième petit mensonge habile qui va certainement lui permettre de pondre prochainement une nouvelle page de critiques infondées à notre égard : il me fait dire que la photo ne permet pas de voir de détails du personnage. N’ayant rien dit de tel dans le post d’Ufo-Logic du 23/04 qu’il critique, je suppose qu’il détourne à présent une note en bas de la page web du Cnegu où nous remarquons simplement, d’après ce qui nous est apparu sur le terrain (et pas sur la photo !), que « très peu de détails sont perceptibles à 50 m (alors à 70 ou 80 m…) mais nos yeux ne sont pas aussi performants que ceux d’enfants ». Les enquêteurs du Gepan, après s’être rendus sur le site, ont également exprimé leurs doutes sur le fait que les témoins aient pu distinguer beaucoup de détails à 80 m à travers la haie ; constat que ne conteste pas P. Gross (si le GEPAN le dit, ce doit être vrai…).
Je crois donc que nous allons laisser M. Gross continuer à polémiquer tout seul sur ses propres erreurs et agissements lassants de (mauvais) illusionniste…
NB : Les réponses et communications privées que P. Gross nie avoir fait à E. Maillot seront consultables légalement dans quelques décennies (aux archives départementales ou via le SCEAU). Des archivistes s’amuseront alors peut-être à la lecture de ceci : « Comme je connais les procédés dont ces messieurs peuvent user, d'une part je ne leur communique rien du tout en privé, d'autre part, j'engage les lecteurs à ne croire ce que l'on raconte de mes propos uniquement s'ils sont effectivement sur mon site, et à considérer toute soi-disant "communication privée" émanant de moi selon eux comme une imposture ».
Pour finir, laissons Patrick Gross méditer cette citation d’Abraham Lincoln, de portée très générale : « Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps. Vous pouvez tromper tout le monde un certain temps. Mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps. »
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Les cas intéressants ne sont pas fiables et les cas fiables ne sont pas intéressants (Carl Sagan)